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Un agent de la police aux frontières à Broadview, dans l'Illinois, le 3 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Illinois et Chicago, la principale ville de cet État du Nord du pays, ont saisi le 6 octobre la justice pour bloquer le déploiement par l'administration Trump des militaires de la Garde nationale dans ce qu'elle décrit comme une "zone de guerre".
La juge fédérale en charge du dossier ne s'est pas prononcée dans l'immédiat mais a fixé une audience au 9 octobre.
Un déploiement similaire à Portland (Ouest), autre ville dirigée par les démocrates, a été provisoirement bloqué ce week-end par la justice.
Donald Trump a agité la possibilité d'invoquer l'Insurrection Act, compilation de lois des XVIIIe et XIXe siècles. Celui-ci permet de proclamer un état d'urgence autorisant l'usage des forces armées contre des citoyens américains, interdit en principe.
"Si je devais l'invoquer, je le ferais. Si des gens étaient tués et que les tribunaux nous en empêchaient ou que des gouverneurs ou des maires nous en empêchaient, bien sûr que je le ferais", a-t-il dit aux journalistes à la Maison Blanche.
Le gouverneur démocrate de l'Illinois, JB Pritzker, a accusé l'administration Trump de "suivre un manuel : provoquer le chaos, créer la peur et la confusion, faire croire que des manifestants pacifiques sont des émeutiers en leur tirant dessus à coups de gaz lacrymogènes".
Le but est de "créer un prétexte pour invoquer l'Insurrection Act afin de pouvoir envoyer l'armée dans notre ville", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse, assurant qu'il n'y avait "aucune insurrection" à Chicago justifiant l'envoi de la troupe.
"Menace d'occupation"
"Les Américains, où qu'ils habitent, ne devraient pas vivre sous la menace d'une occupation par les forces militaires des États-Unis, et surtout pas simplement parce que leur ville ou leur État est tombé en disgrâce auprès du président", affirment dans leur recours les autorités de l'Illinois et de Chicago.
Elles accusent le gouvernement Trump d'avoir tiré "prétexte" de manifestations devant un centre de la police de l'immigration (ICE) en banlieue de Chicago pour justifier l'envoi de troupes.
"Mais loin de contribuer à la sûreté publique dans la région de Chicago, ses actions provocatrices et arbitraires risquent de la compromettre en déclenchant des protestations publiques", soulignent les plaignants, appelant la justice à s'opposer à ce déploiement.
Ils rappellent notamment la mort le 12 septembre d'un immigré en situation irrégulière tué à Chicago par des agents de l'ICE après un refus d'obtempérer à un contrôle, quatre jours après le lancement d'une vaste opération dans l'Illinois, baptisée "Midway Blitz".
Depuis des semaines, le président républicain cible Chicago, qu'il qualifie de "trou à rats" ou encore de "capitale mondiale du meurtre" et annonce son intention d'y déployer des militaires de la Garde nationale comme il l'a fait à Los Angeles, Washington, et Memphis (Sud), à chaque fois contre l'avis des autorités locales.
Il a signé le 2 octobre un décret pour l'envoi de 300 gardes nationaux à Chicago afin de "protéger les agents et biens fédéraux", selon la Maison Blanche.
À Los Angeles, un juge fédéral avait estimé illégal le déploiement en juin pour 60 jours par Donald Trump de la Garde nationale, contre l'avis du gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, face aux manifestations contre sa politique d'expulsions massives d'immigrés.
Mais une cour d'appel fédérale avait ensuite validé cette décision.
Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une "invasion" des États-Unis par des "criminels venus de l'étranger" et communiquant abondamment sur les expulsions d'immigrés.
Les gardes nationaux, réservistes de l'armée, sont formés pour intervenir dans des situations de catastrophes naturelles, mais ils peuvent également combattre à l'étranger.
AFP/VNA/CVN