Trân Vu Hanh My : "Le vietnamien, c’est l’amour"

La fillette Trân Vu Hanh My est l’une des lauréats du concours "À la recherche des ambassadeurs du vietnamien à l’étranger 2024". Elle rêve de devenir professeur bilingue, enseignant le japonais aux Vietnamiens et le vietnamien aux Japonais.

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Trân Vu Hanh My et sa mère au Japon. 
Photo : BQT/CVN

Trân Vu Hanh My est née et a grandi à Tokyo (Japon), mais sa langue maternelle est le vietnamien.

"Chez moi, j’utilise toujours le vietnamien comme langue principale. Je suis allée à la maternelle dès l’âge d’un an, mais mes parents me parlaient vietnamien à la maison. Inquiets que je n’utilise pas souvent cette langue et que je l’oublie, ils s’efforcent toujours de me permettre de la parler et de l’écrire autant que possible", raconte la fillette de 8 ans.

Forte de cette prise de conscience, Hanh My a appris le vietnamien à travers des conversations quotidiennes avec ses parents et son grand frère, des appels téléphoniques hebdomadaires avec ses grands-parents, ainsi que des chansons et des poèmes. De plus, elle participe à des activités visant à maintenir et préserver cette langue au Japon, comme lire des histoires en ligne à ses amis.

La jeune fille est très fière de pouvoir parler deux langues. "À l’école, il y a beaucoup d’amis et de professeurs qui veulent apprendre le vietnamien, alors je leur enseigne. Mon instituteur m’a dit que cette langue est difficile, mais que l’apprentissage est très amusant. Donc, j’aime beaucoup ça, partage-t-elle. J’aime aussi être traductrice. Chaque fois que mes grands-parents viennent au Japon, j’adore les emmener au parc, les accompagner pour marcher ou aller au supermarché. Dans ces moments-là, je deviens leur interprète. Mais il y a encore beaucoup de mots que je ne connais pas, alors je demande à mes parents de traduire pour que mes grands-parents puissent comprendre".

"Maman est mon professeur"

Trân Thi My Hanh, la mère de Hanh My, a déclaré que lorsque sa fille avait deux ans et ne savait pas encore lire, elle lui avait acheté de nombreuses bandes dessinées en vietnamien et lui avait appris des chansons vietnamiennes. Quand Hanh My a eu 4 ans, elle a commencé à lui apprendre les lettres et à former des syllabes, étudiant avec elle tous les jours.

Trân Vu Hanh My (2e à droite) lors du gala intitulé "La chère langue vietnamienne", en septembre dernier à l’Opéra de Hanoï. 
Photo : TL/CVN

La jeune "ambassadrice" de la langue vietnamienne affirme : "Maman est mon professeur. Chaque fois que ma mère m’entraînait à chanter, elle m’expliquait le sens des paroles, puis les mémorisait avec moi afin que je puisse les chanter moi-même. Elle m’a acheté de nombreux récits vietnamiens et me les a lus. Maintenant, je peux lire toute seule et lui lire à mon tour".

Chaque semaine, My Hanh consacre du temps à enseigner le vietnamien à Hanh My, en utilisant un manuel, en lisant des histoires et en écrivant son journal intime. Le week-end, toute la famille regarde des films en vietnamien.

La mère souligne que l’amour de la langue vietnamienne et du Vietnam est venu très naturellement à Hanh My, bien que la petite fille ne soit retournée dans ce pays que trois fois depuis sa naissance. "Elle a le temps pour apprendre le japonais puis qu’elle a l’opportunité d’y vivre et d’y étudier. Mais le vietnamien, si elle ne le préserve pas consciemment, sera perdu", remarque sa mère.

Sa chance est d’avoir grandi dans une famille où l’on parlait toujours vietnamien. "L’amour pour le Vietnam et la culture vietnamienne vient des petites choses dans ma famille. En plus de la langue, il y a les plats, les fêtes et les moments partagés avec les grands-parents, les cousins et cousines", ajoute My Hanh.

Il faut noter que sa famille maintient toujours la tradition de préparation des repas pour le culte des trois génies du foyer lors du 23e jour du 12e mois lunaire, ainsi que celle du plateau de cinq fruits et des repas pour le réveillon en hommage aux ancêtres.

"Je cuisine toujours des plats vietnamiens pour mes deux enfants. À l’école, mes enfants mangent de la nourriture japonaise et rentrent le soir à la maison pour déguster des repas vietnamiens. Les petits attendent d’ailleurs toujours avec impatience le week-end pour manger du +pho+ (soupe de nouilles à la viande de bœuf ou de poulet). Je suis heureuse de voir qu’ils aiment vraiment la cuisine vietnamienne. Hanh My appelle régulièrement ses grands-parents pour leur raconter ses activités quotidiennes", confie sa mère.

Nourrir ses rêves

Hanh My a fait partie des cinq lauréats du concours "À la recherche des ambassadeurs du vietnamien à l’étranger 2024". La remise du prix a été organisée par le Comité d’État chargé des Vietnamiens à l’étranger lors de la soirée du gala intitulée "Ma chère langue vietnamienne", en septembre dernier à l’Opéra de Hanoï. Hanh My a été très surprise, car elle était la plus jeune candidate de l’édition 2024 à recevoir cette distinction.

Lors de la compétition, la petite fille a impressionné le jury par sa performance et sa voix inspirante et émouvante en lisant le poème Le vietnamien, c’est l’amour, écrit par son père, Trân Vu Dung.

Les vers sont simples mais remplis d’affection familiale et d’une volonté de préservation de la langue maternelle.

"Grâce à ce concours, Hanh My aime encore plus la langue vietnamienne et se sent encore plus fière d’être Vietnamienne", estime sa mère, My Hanh.

Il reste encore un long chemin à parcourir pour réaliser son rêve de devenir enseignante bilingue de japonais pour les Vietnamiens et de vietnamien pour les Japonais. La jeune fille fera, étape par étape, tout son possible pour atteindre cet objectif. Dans un avenir proche, elle espère créer une chaîne YouTube pour partager l’apprentissage de sa langue maternelle avec ses amis au Japon ainsi que dans d’autres pays.

Quê Anh - An Binh/CVN

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