Expatriée en Suisse, elle vend du pho en ligne

Après avoir pris sa retraite anticipée, Trang Lastella consacre désormais son temps à sa passion : vendre du pho en ligne en Suisse. Préparé selon ses goûts personnels, chaque bol est proposé à 500.000 dôngs.

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Trang Lastella et son mari.
Photo : NVCC/CVN

Originaire de Hô Chi Minh-Ville et née en 1985, Trang Lastella vit à Genève, en Suisse, depuis 2016. Après plus de 11 ans comme superviseure logistique dans des multinationales, elle a choisi de quitter son poste bien rémunéré en 2020 pour entamer une nouvelle vie et réaliser ses rêves.

Aujourd’hui, la jeune femme partage son quotidien avec son mari à Genève. Elle explique que son rythme de travail occupait toute sa journée, lui laissant peu de temps pour se reposer et profiter de la vie comme elle l’aurait souhaité. Lorsque son entreprise a déplacé son siège social de Suisse en France, elle a décidé de prendre sa retraite anticipée pour se lancer dans des activités qui lui tenaient à cœur, comme la vente de pho bo (soupe de nouilles au bœuf) en ligne, un projet qu’elle envisageait déjà lorsqu’elle travaillait encore au Vietnam.

“Je pense que si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. La vie est imprévisible. Si vous voulez réaliser quelque chose, il faut agir immédiatement. C’est pourquoi j’ai décidé de prendre ma retraite et de faire ce que j’aime”, confie-t-elle.

Une recette personnelle

Bols de "pho" au bœuf préparés par Trang Lastella.
Photo : NVCC/CVN

Trang Lastella souligne que préparer un bon pho demande un investissement considérable en temps. Au début, elle préparait seulement 20 portions, principalement pour elle-même. Mais ses amis et connaissances ont apprécié son plat, et le bouche-à-oreille a contribué à populariser son pho en Suisse. Elle a donc progressivement augmenté sa production, atteignant aujourd’hui environ 100 portions par semaine.

“Je ne vends du pho que les week-ends, et cela fait quatre ans que je maintiens cette routine. Je ne souhaite pas augmenter le volume, car je tiens à préserver la qualité de mes plats pour garantir la satisfaction de mes clients”, explique cette femme.

Le pho au bœuf est préparé selon une recette personnelle, avec un principe simple : “vendre ce que l’on consomme”. Cependant, pour satisfaire les goûts locaux, Trang Lastella ajuste ses assaisonnements.

“Les Vietnamiens ajoutent souvent un peu de +nuoc mam+ (sauce de poisson) au bouillon pour renforcer la saveur, mais ce n’est pas au goût des Suisses. J’ai donc expérimenté plusieurs fois pour obtenir un bouillon équilibré qui plaise à la majorité de mes clients”, confie-t-elle.

Pour préparer un pho savoureux, Trang Lastella se rend régulièrement dans un supermarché asiatique de sa région, où elle sélectionne des produits et épices vietnamiens. Elle utilise des nouilles sèches, qui se distinguent par leur texture souple et élastique et ne se déforment pas à la cuisson.

La viande de bœuf est suisse et soigneusement choisie pour sa fraîcheur et sa qualité.

Un goût authentique

Cours de cuisine vietnamienne chez Trang Lastella. Photo : NVCC/CVN

Quant au bouillon, Trang Lastella achète des os de queue et des os à moelle, qu’elle nettoie minutieusement pour éliminer les odeurs avant de les faire mijoter pendant environ huit heures, puis d’y ajouter des épices. En plus des os, elle incorpore du gingembre, des oignons grillés, de l’anis étoilé et de la cannelle pour obtenir un bouillon naturellement doux et parfumé.

“Le +pho+ est préparé pour offrir un goût authentiquement vietnamien, tout en étant adapté aux préférences locales. J’achète également des herbes comme le basilic, la coriandre, les oignons verts, ainsi que des citrons pour que les clients puissent déguster leur +pho+ comme au Vietnam”, explique-t-elle.

En moyenne, Trang Lastella utilise environ 30 kg d’ingrédients pour chaque préparation, incluant des os de queue de bœuf, des os à moelle, du collier de bœuf et du rumsteck, chaque type représentant environ 7 kg. Le reste se compose de nouilles, de légumes et d’épices.

Trang Lastella précise que les coûts des ingrédients et de la main-d’œuvre en Suisse sont élevés. Elle fait parfois appel à de l’aide supplémentaire, tandis que son mari l’assiste pour certaines tâches et s’occupe des livraisons lorsque nécessaire.

Elle confie que vendre du pho en Europe peut s’avérer lucratif si l’on sait bien gérer les coûts. “Je suis très attentive et je pèse soigneusement chaque portion pour respecter les standards. En repensant à ces quatre dernières années de vente de +pho+ en ligne en Suisse, je réalise que mon rêve s’est concrétisé et que cela m’apporte un revenu stable”, affirme-t-elle.

L’un de ses clients, Owen, commente : “Selon moi, le +pho+ de Trang est le meilleur de Genève. J’ai déjà payé le double dans des restaurants de la ville pour des plats similaires, mais la saveur et la qualité n’étaient pas au rendez-vous. Le +pho+ de Trang évoque le goût de celui que je mangeais durant mon enfance. Le bouillon est exquis, et le plat est joliment présenté avec une portion généreuse de nouilles, de viande et d’herbes. Pour les amateurs de +pho+ ou de cuisine vietnamienne, le pho en ligne de Trang Lastella est un incontournable”.

Xuân Phuong - Thao Trinh/CVN

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