Un convoi de l'Amisom près de Merka, le 4 août 2012, en Somalie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un habitant, Mohamed Mowlid, a confirmé que les "combattants shebab patrouillent les rues et demandent aux gens d'éviter de faire quoi que ce soit qui serait contraire à la charia". "La ville est calme et aujourd'hui c'est le retour à la vie normale, les magasins réouvrent", a expliqué un autre habitant, Ibrahim Ahmed. "Les gens qui travaillaient avec l'administration locale se cachent, car ils craignent pour leur vie", a-t-il ajouté.
Vendredi soir 5 février, l'Amisom avait assuré sur son compte Twitter, avoir "toujours le contrôle de Merka" et ne s'être livrée qu'à un "réajustement de (ses) positions pour des raisons tactiques". Des affirmations en contradiction avec tous les témoignages recueillis par l'AFP auprès d'habitants ou de l'administration locale.
Selon différentes sources, les commandants shebab auraient rencontré plusieurs chefs traditionnels et responsables de milices claniques pour leur demander d'éviter tout conflit. La reconquête de Merka - normalement sous contrôle du contingent ougandais de l'Amisom - constitue une prise d'envergure pour les shebab. Elle leur donne de nouveau un accès à la mer, ce qui leur permettait lorsqu'ils contrôlaient le sud somalien de se livrer à de lucratifs trafics, notamment de charbon.
Merka était sous contrôle des forces gouvernementales et de l'Amisom depuis août 2012, quand ils en avaient délogé les shebab au terme de combats accrochés. Confrontés à la puissance de feu supérieure de l'Amisom, les shebab ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions, refusant le plus souvent le combat conventionnel au profit d'opérations de guérilla et d'attentats suicides. Mais ils contrôlent toujours de nombreuses zones rurales et restent une menace pour la sécurité en Somalie et dans les pays voisins, notamment au Kenya où ils ont mené de nombreuses attaques - certaines spectaculaires - faisant au total plus de 400 morts depuis 2013.