Réfugiés
L'UE d'accord sur le financement d'un fonds de 3 milliards d'euros pour la Turquie

L'UE a approuvé le 3 février les modalités du financement d'un fonds d'aide de trois milliards d'euros destiné aux 2,5 millions de réfugiés syriens vivant en Turquie, promis en contrepartie de l'aide d'Ankara pour freiner les flux migratoires vers l'Europe.

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Répartition des réfugiés syriens dans les pays voisins selon l'UNHCR.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le feu vert des 28 États membres, bloqué depuis des semaines par l'Italie, intervient quelques heures seulement avant l'ouverture d'une importante conférence de donateurs pour la Syrie à Londres.

"L'argent que nous mettons sur la table va directement bénéficier aux réfugiés syriens en Turquie. Il aidera notamment à améliorer leur accès à l'éducation et à la santé", a expliqué le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans.

Ce fonds doit être financé pour deux milliards d'euros par les États membres et pour un milliard par le budget de l'UE.

L'Italie bloquait depuis des semaines la mise en place de ce volet crucial de l'accord entre l'UE et Ankara conclu fin novembre pour amener la Turquie à mieux endiguer l'afflux de migrants.

Le contentieux avait même figuré sur l'agenda de la rencontre entre le Premier ministre italien Matteo Renzi et la chancelière allemande vendredi dernier à Berlin. Angela Merkel en avait profité pour appeler, aux côtés de M. Renzi, à une mise en œuvre "urgente" de ce fonds, alors que les flux de migrants quittant les côtes turques pour la Grèce ne montrent aucun signe d'essoufflement.

Selon plusieurs sources diplomatiques à Bruxelles, Rome demandait des garanties à la Commission européenne afin d'éviter que sa contribution au fonds ne vienne alourdir son déficit, qui doit rester sous la barre des 3% du Produit intérieur brut (PIB) en vertu du Pacte de stabilité et de croissance européen.

L'Italie semble avoir obtenu gain de cause puisqu'une mention explicite en ce sens figure dans les "termes de référence" du fonds. Ce texte stipule que "la Commission européenne déclare que les contributions nationales (...) ne seront pas prises en compte pour le calcul du déficit d'un État membre au titre du Pacte de stabilité et de croissance", a affirmé une source diplomatique.

"Effort extraordinaire"

L'Italie devra contribuer à hauteur de 224 millions d'euros. Matteo Renzi, dont le pays est, avec la Grèce, géographiquement en première ligne dans la crise migratoire, réclame que les dépenses liées à l'immigration fassent l'objet de "flexibilité" dans les calculs budgétaires de Bruxelles.

Le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a fait miroiter à l'automne une certaine clémence pour les États "faisant un effort extraordinaire".

Des migrants le 29 janvier 2016 à Canakkale en Turquie espèrent atteindre l'île grecque de Lesbos.

Après avoir rendu un avis mitigé en novembre, Bruxelles doit donner au printemps son verdict final sur le budget italien 2016, qui prévoit moins d'impôts et davantage de mesures de relance et donc un creusement du déficit public à 2,4% du PIB.

L'objectif s'inscrit certes dans les clous européens, mais la Commission s'inquiète du possible déraillement du processus de désendettement, tandis que la dette publique italienne (132% du PIB en 2016) est l'une des plus élevées d'Europe.

Avec la création du fonds, les Européens espèrent donner un nouvel élan à l'accord conclu fin novembre avec la Turquie.

"Je salue les mesures déjà prises par les autorités turques pour donner accès au marché du travail pour les réfugiés syriens et réduire les flux", a réagi M. Timmermans.

Il avait regretté le mois dernier que "le nombre de gens qui arrivent en Grèce" depuis les côtes turques soit "toujours beaucoup trop élevé".

La France doit apporter 309 millions d'euros au fonds, l'Allemagne 427 millions et la Grande-Bretagne 327 millions.

Les dirigeants du monde entier sont attendus jeudi 4 février à Londres à une conférence des donateurs pour la Syrie, avec pour ambition de recueillir les 8,4 milliards de dollars (7,7 milliards d'euros) d'aide jugés nécessaires par l'ONU, notamment pour soutenir les pays voisins - Turquie, Liban et Jordanie - qui accueillent quatre millions de réfugiés.


AFP/VNA/CVN

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