>> Une femme enceinte ou un nouveau-né meurt toutes les sept secondes
>> Soins de santé maternelle et infantile, preuve de la garantie des droits de l’homme
>> Santé maternelle et infantile : le Vietnam honore ses engagements
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Examen médical et conseils nutritionnels donnés aux enfants dans le district montagneux de Minh Hoa, province de Quang Binh (Centre). |
Photo : VNA/CVN |
Au cours des deux dernières décennies (2001-2023), le Vietnam a enregistré une baisse spectaculaire de la mortalité infantile. Le taux de décès des enfants de moins de 5 ans a été divisé par deux, passant de 39,6‰ à 18,2‰, tandis que celui des nourissons de moins d’un an a chuté de près de 2,5 fois, passant de 29,5‰ à 11,6‰. Parallèlement, la prévalence de la malnutrition infantile a continué de diminuer de manière constante et durable. En 2023, les taux de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans s’élevaient à 9,7% pour l’insuffisance pondérale et 18,2% pour le retard de croissance.
Succès encourageants
Selon les données fournies par les autorités locales (hors secteur privé), le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) a connu une baisse significative au cours de la dernière décennie, passant de plus de 300.000 cas en 2010 à moins de 200.000 depuis 2020.
Cependant, le taux d’IVG dans le delta du fleuve Rouge et dans le Sud-Est demeure supérieur à celui des autres régions du pays. De plus, le nombre de complications obstétricales stagne depuis 2015, se maintenant entre cinq et six cas pour 1.000 accouchements.
En outre, le taux de dépistage précoce des trois maladies chez les femmes enceintes reste insuffisant. La proportion de femmes ayant accouché et bénéficié d’un dépistage du VIH et de l’hépatite B pendant leur grossesse a tendance à diminuer depuis 2020-2021. De même, le taux de dépistage de la syphilis chez les femmes enceintes progresse trop lentement depuis 2016, atteignant à peine 30 à 31%.
S’exprimant sur cette question, le directeur du Département de la santé de la mère et de l’enfant (ministère de la Santé), Dinh Anh Tuân, a souligné que les soins de santé maternelle et infantile, ainsi que la santé reproductive au Vietnam, faisaient face à de nombreuses difficultés et défis. Ces obstacles se manifestent notamment par d’importantes disparités régionales et sociales en matière d’indicateurs de santé et de nutrition maternelle et infantile. Par ailleurs, les investissements inégaux dans les infrastructures, les équipements et le développement des ressources humaines entre les localités freinent l’amélioration de la qualité des services, en particulier dans les établissements de santé de base et dans les zones peuplées de minorités ethniques ou montagneuses.
Le développement économique, notamment dans les villes émergentes, les zones industrielles et les zones franches d’exportation, entraîne une concentration importante de jeunes travailleurs, en particulier des femmes. Cette situation engendre une demande croissante en matière de santé reproductive et sexuelle, incluant le conseil, la contraception efficace, les examens et traitements gynécologiques, le dépistage des infections sexuellement transmissibles et des cancers de l’appareil reproducteur, ainsi que la prévention du harcèlement et des violences sexuelles.
Toutefois, le système de santé reproductive peine à répondre pleinement à ces besoins. Les services spécifiques, adaptés à l’âge, aux conditions de vie et aux attentes des différents groupes de population, restent dispersés et manquent de cohérence. De plus, aucun programme de contraception dédié aux personnes non mariées n’a encore été mis en place.
Défis et mesures
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Sensibilisation à la santé reproductive auprès des communautés ethniques des régions montagneuses du district de Tua Chùa, province de Diên Biên (Nord). |
Photo : VNA/CVN |
Selon le vice-ministre de la Santé, Trân Van Thuân, les soins de santé maternelle et infantile ainsi que la santé reproductive au Vietnam sont confrontés à plusieurs défis majeurs. Ceux-ci incluent une baisse lente du taux de mortalité maternelle au cours des cinq dernières années, accompagnée de disparités régionales importantes ; une baisse inégale de la malnutrition infantile, avec un retard de croissance persistant dans les régions de minorités ethniques et montagneuses, tandis que le surpoids et l’obésité augmentent dans les zones urbaines ; et une prévalence croissante des maladies non transmissibles chez les femmes, telles que cancers du sein, et du col de l’utérus, hypertension et diabète gestationnel.
De plus, le personnel obstétrical et pédiatrique reste insuffisant, avec des compétences limitées, en particulier dans les établissements de santé de base des régions reculées et montagneuses. Par ailleurs, le budget alloué ne couvre pas l’ensemble des besoins.
Face à ces défis, des actions audacieuses et des mesures concrètes s’imposent. Il est essentiel de poursuivre la révision, la mise à jour et l’élaboration de directives professionnelles en matière de santé maternelle et infantile et de santé reproductive, en veillant à l’application rigoureuse des nouvelles réglementations, telles que la loi sur l’assurance maladie et la loi sur la pharmacie.
L’accélération de la mise en œuvre des programmes nationaux est également cruciale, notamment en ce qui concerne la nutrition des 1.000 premiers jours de vie, la réduction de la mortalité maternelle et infantile et la lutte contre la malnutrition dans les régions défavorisées et les communautés minoritaires.
Le renforcement de la formation du personnel obstétrical et pédiatrique à tous les niveaux, l’amélioration de la qualité des services médicaux, le maintien et le soutien du rôle des sages-femmes villageoises dans les régions reculées, ainsi que l’accroissement de la responsabilité des hôpitaux de référence en matière de supervision et de soutien technique aux établissements de santé locaux sont autant de leviers essentiels pour améliorer durablement la santé maternelle et infantile au Vietnam.
Huong Linh/CVN