Royaume-Uni : chute de l'immigration nette, sous l'effet des restrictions de visas étudiants

L'immigration nette au Royaume-Uni a chuté de moitié en 2024, sous l'effet notamment de restrictions sur les visas étudiants, de quoi satisfaire l'actuel gouvernement travailliste qui s'est engagé à faire baisser les arrivées.

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Des migrants traversent le détroit de la Manche depuis Wimereux, en France, pour entrer en Grande-Bretagne. 
Photo : Reuters/VNA/CVN

L'immigration nette - différence entre les personnes entrant dans le pays et celles qui le quittent - est estimée à 431.000 personnes sur l'année 2024, contre 860.000 l'année précédente, selon l'Office national des statistiques (ONS).

Il s'agit de la plus forte baisse sur 12 mois jamais enregistrée.

"On constate une réduction du nombre de personnes arrivant avec des visas de travail et d'études, et une augmentation de l'émigration (...) en particulier de personnes initialement arrivées avec des visas d'étudiants, après l'assouplissement des restrictions de voyage liées à la pandémie", explique l'ONS.

L'immigration s'est élevée à 948.000 en 2024, soit une baisse d'environ un tiers par rapport à l'année précédente. L'émigration a augmenté de 11%, à environ 517.000 personnes.

La baisse de l'immigration s'explique notamment par les mesures restrictives introduites début 2024 par le précédent gouvernement conservateur, qui a interdit aux soignants et aux étudiants étrangers de faire venir avec eux des membres de leur famille à leur charge, et a augmenté le niveau de salaire requis pour les travailleurs étrangers qualifiés.

L'immigration en provenance des pays de l'Union européenne n'a cessé de baisser depuis l'entrée en vigueur du Brexit en 2020, tandis que l'immigration de ressortissants de pays extérieurs à l'UE est montée en flèche, atteignant un pic en 2023.

Baisse "bienvenue"

Alors que le parti anti-immigration Reform UK progresse au Royaume-Uni, le Premier ministre travailliste, Keir Starmer, arrivé au pouvoir en juillet 2024, s'est engagé à faire baisser l'immigration, régulière et irrégulière.

Il a annoncé le 12 mai une série de mesures pour durcir encore la politique migratoire, rallongeant notamment de cinq à dix ans le temps passé sur le territoire nécessaire pour obtenir un titre de résident permanent ou la nationalité britannique.

Le Premier ministre travailliste britannique Keir Starmer. 
Photo : Xinhua/VNA/CVN

Le Premier ministre a également annoncé que le secteur des soins aux personnes âgées, actuellement très dépendant de la main-d'œuvre étrangère, ne pourrait plus recruter en dehors du pays. Le niveau d'anglais nécessaire pour immigrer sera encore renforcé.

Le nombre d'emplois non pourvus dans le pays, qui a connu un pic fin mai 2022, à 1,3 million d'emplois vacants, est depuis en baisse: il était de 761.000 fin avril 2025.

Le gouvernement a affiché son intention de faire baisser de 100.000 le nombre de visas octroyés chaque année d'ici la fin de son mandat, prévu en 2029.

Le tour de vis annoncé par Keir Starmer sur l'immigration s'est accompagné d'un durcissement de la rhétorique employée par le dirigeant travailliste, qui a évoqué le risque que le Royaume-Uni devienne "une île d'étrangers".

Côté immigration clandestine, le Premier ministre ne cesse de répéter sa volonté d'"anéantir" les réseaux de passeurs de migrants.

Mais depuis début 2025, plus de 13.500 migrants sont arrivés au Royaume-Uni après avoir traversé la Manche sur des embarcations de fortune, un record sur cette période. Ces traversées périlleuses provoquent régulièrement des morts. Une femme et un enfant sont encore décédés dans la nuit de mardi 20 à mercredi 21 mai.

La ministre de l'Intérieur, Yvette Cooper, s'est réjouie jeudi que l'immigration nette ait chuté de 300.000 personnes depuis l'arrivée du Labour au gouvernement, jugeant cette baisse "importante et bienvenue".

Le gouvernement se targue aussi d'avoir expulsé depuis juillet près de 30.000 étrangers, une hausse de 12% par rapport à la même période l'année dernière.

Les conservateurs ont souligné que la baisse était le résultat de leur politique, l'ancien ministre de l'Intérieur James Cleverly reprochant aux travaillistes de "s'attribuer le mérite de ces chiffres".

Selon une récente enquête de l'institut YouGov, le parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, fort de ses récents succès lors d'élections locales, est en tête des intentions de vote avec 29%. Il devance le Labour, à 22%, tandis que les conservateurs sont relégués à la quatrième position, à 16%, derrière les Libéraux-démocrates (centristes).

AFP/VNA/CVN

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