Hô Chi Minh-Ville
Rencontre avec deux Suisses arborant le drapeau vietnamien à Paris

Dans l'après-midi du 18 novembre dans la mégapole du Sud, le Service de l'information et de la communication de Hô Chi Minh-Ville a organisé une rencontre entre des reporters vietnamiens et Olivier Parriaux et Bernard Bachelard, membres du groupe ayant arboré le drapeau du Front national de libération du Sud-Vietnam au sommet de la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1969.

>> Rencontre avec les trois Suisses qui accrochèrent le drapeau du Viêt Công sur la flèche de Notre-Dame de Paris

Echanges entre des reporters vietnamiens, Olivier Parriaux et Bernard Bachelard, le 18 novembre dans la mégapole du Sud.

Ce fut l’occasion pour les habitants de Hô Chi Minh-Ville en particulier et du Vietnam en général de mieux comprendre les actions héroïques et d'exprimer leur gratitude à ce groupe de citoyens suisses.

Soutien à la paix

Olivier Parriaux et Bernard Bachelard sont deux des trois Suisses qui ont risqué leur vie pour accrocher le drapeau du Front national de libération du Sud-Vietnam au sommet de la tour de la cathédrale Notre-Dame de Paris le 19 janvier 1969, pour s'opposer à la guerre et soutenir la paix pour le peuple vietnamien.

Lors de la rencontre, tenant à la main un tableau recréant "cette image historique" dessinée par un architecte, Olivier Parriaux a déclaré que pour accrocher le drapeau, ils avaient dû surmonter le froid et la hauteur du clocher de la cathédrale. "C'est moi qui ait recherché et planifié la mise en œuvre, Noé Graff était chargé de la conduite et du gardiennage. Et c'est Bernard Bachelard qui est monté au sommet de la cathédrale Notre Dame de Paris pour accrocher le drapeau vietnamien."

Olivier Parriaux a ajouté qu’à cette époque-là, il était étudiant en physique, âgé de 25 ans, Bernard Bachelard (26 ans) était professeur d'éducation physique et Noé Graff (24 ans) était étudiant en droit. "Nous étions tous les trois de jeunes participant au mouvement anti-guerre mené auparavant par les Américains et les Français au Vietnam", a-t-il raconté.

Olivier Parriaux parle du “jour historique” de 1969.

Concrètement, dès qu'ils ont appris que le président américain Lyndon Baines Johnson avait annoncé un arrêt temporaire des bombardements sur le Nord du Vietnam et qu'il était prêt à s'asseoir à la table des négociations, ces trois jeunes hommes de Lausanne ont compris que mener ces négociations à Paris serait un événement très important, qui conduirait à la reconnaissance internationale du Front national de libération du Sud-Vietnam, neuf ans après sa création. Pour célébrer cet événement de manière impressionnante et sonore, les trois jeunes ont décidé de choisir un lieu en hauteur, un lieu empreint d'humanité et respecté du monde entier, soit la Cathédrale Notre-Dame de Paris, pour mettre en œuvre leur projet.

Olivier Parriaux a rappelé également que cette histoire s'est produite le 19 janvier 1969, veille de l'entrée en fonction de Richard Milhous Nixon comme président et 6 jours avant la réunion de la conférence à quatre à Paris. À cette époque-là, le drapeau mi-rouge et mi-bleu avec une étoile jaune brillante du Front national de libération du Sud-Vietnam flottait sur le ciel bleu, sous les yeux admiratifs des gens et des touristes. L’événement est devenu à l’époque un sujet brûlant dans la presse internationale.

Lors de la rencontre, Bernard Bachelard a également partagé qu'il s'était senti très ému et heureux de venir au Vietnam. Qu’en hissant le drapeau, il avait ressenti un sentiment indescriptible, qu’il n’oubliera jamais. Il a ajouté qu’en grimpant sur la couronne de roses du toit de la cathédrale, ses jambes étaient faibles mais qu’il ne pouvait le sentir en raison du froid et de la hauteur.

Au sujet du Vietnam, Olivier Parriaux a déclaré que les conséquences de la guerre sont encore évidentes dans la vie des vietnamiens, notamment à travers les problèmes liés aux mines terrestres laissées après la guerre ou les séquelles de l'agent orange dioxine sur de nombreuses générations... Ainsi, Bernard Bachelard, Olivier Parriaux et Noé Graff participent toujours activement à l'appel à la mobilisation financière pour servir les poursuites judiciaires exigeant justice pour les victimes d'empoisonnement à la dioxine et pour prendre en charge les victimes de l'agent orange dioxine. En outre, ils attendent avec impatience de coopérer et d'échanger avec des amis vietnamiens partageant les mêmes points de vue sur cette question.

Des reporters participent à la rencontre avec Olivier Parriaux et Bernard Bachelard.

Présent à la réunion, le Professeur Trinh Quang Phu, directeur de l'Institut d'études sur le développement oriental, a déclaré qu'en janvier 1969, il était journaliste. Il a été très ému lorsqu'il a appris que des amis suisses avaient courageusement accroché le drapeau du Front national de libération du Sud-Vietnam en France pour protester contre la guerre et soutenir la paix pour le peuple vietnamien. "Cette visite de deux amis suisses est aussi l'occasion pour ces personnages de mieux ressentir les changements survenus à Hô Chi Minh-Ville en particulier et au Vietnam en général après les douloureuses années de guerre", a souligné le Professeur Trinh Quang Phu.

"Cette visite dans le contexte où le Vietnam se prépare à célébrer le 50e anniversaire de la réunification nationale a une signification encore plus profonde. C'est aussi l'occasion pour deux amis suisses de revenir sur les réalisations que le Vietnam a accomplies et pour dire des mots sincères et reconnaissants envers les amis qui ont accompagné le Vietnam tout au long de la lutte historique pour l'indépendance du pays", a déclaré M. Phu.

Insigne de Hô Chi Minh-Ville

Auparavant, au soir du 17 novembre, Nguyên Van Nên, membre du Politburo et secrétaire du Comité municipal du Parti communiste du Vietnam (PCV) de Hô Chi Minh-Ville, avait également rencontré Bernard Bachelard et Olivier Parriaux. Lors de la rencontre, le premier a déclaré que la guerre avait reculé et que la paix était revenue, mais que ses conséquences et ses blessures étaient encore lourdes et difficiles à guérir. Les générations actuelles sont toujours reconnaissantes envers ceux qui sont tombés, y compris les amis internationaux qui ont pris des mesures pour soutenir le Vietnam. Concernant la lutte pour l'équité et la justice en faveur des victimes de l'agent orange, le secrétaire Nguyên Van Nên estime que les unités concernées seront responsables, auront des plans et agiront ensemble conformément au sens, à l'éthique, aux principes et au droit international.

Des autorités de Hô Chi Minh-Ville reçoivent Bernard Bachelard et Olivier Parriaux.
Photo: Xuân Khu/VNA/CVN

À cette occasion, Nguyên Van Nên a également décerné à Olivier Parriaux et Bernard Bachelard l'insigne de Hô Chi Minh-Ville en guise de profonde gratitude de la ville pour les bons sentiments envers le peuple vietnamien et les contributions silencieuses et nobles de "ces deux héros" à la cause de la lutte du Vietnam pour l'indépendance nationale.

Olivier Parriaux a également, remis à Nguyên Van Nên le livre Le Viêt Công au sommet de Notre-Dame, co-écrit par Bernard Bachelard, Noé Graff et Olivier Parriaux, publié par les Editions FAVRE, à Lausanne (Suisse), en janvier 2023.

Olivier Parriaux et Bernard Bachelard se sont rendus du 15 au 19 novembre à Hô Chi Minh-Ville. Durant leur séjour, ils ont eu des rencontres avec des dirigeants municipaux et ont échangé avec la jeunesse de la ville. Ils ont visité la zone des tunnels de Cu Chi et le Musée des vestiges de la guerre.

Texte et photos : Tân Dat/CVN

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