>> Le quan ho de Bac Ninh rayonne d'une vitalité nouvelle
>> Le patrimoine culturel immatériel vietnamien s’enrichit de 11 éléments
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À leur manière, ils font vibrer les mémoires à travers des formes nouvelles, mais profondément ancrées dans l'âme du Vietnam. |
Photo : VNA/CVN |
Dans une mise en scène soignée, entre chants rituels, musique ancestrale et performances scéniques contemporaines, ces jeunes artistes ont redonné souffle à des héritages souvent méconnus, prouvant que la culture ne s’archive pas. Elle se vit, se transmet, et se réinvente.
Le spectacle s’est ouvert avec xẩm thập ân, une ballade xâm (chant des aveugles) empreinte de morale traditionnelle, exaltant les dix vertus de gratitude, envers les parents, les enseignants, les amis, et la patrie. Même si l’étudiante interprète n’avait pas le même degré de maîtrise que les artistes traditionnels, sa sincérité et son amour pour la culture ont insufflé une émotion authentique, faisant vibrer le public au rythme de ce chant patrimonial.
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Le chant "xấm thập ân". |
Photo : VOV |
À côté du xâm, plusieurs formes d'art immatériel ont été mises à l’honneur, telles que les chants populaires quan họ (chants alternés) de Bac Ninh, les pratiques liées à la croyance Viêt en les déesses-mères des Trois mondes - hầu đồng, le nhã nhạc - musique de cour vietnamienne, les gongs des Hauts plateaux du Centre, ou encore le đờn ca tài tử (chant des amateurs) - genre musical typique du Sud.
Parmi les interprètes, Lê Minh Nhât, étudiant à l’Université Nam Cân Tho, a confié : "J’ai participé au numéro en l’honneur de la déesse des montagnes, une scène de +hầu đồng+ reconnue par l’UNESCO. Je me suis préparé pendant environ deux mois avec ma classe. J’ai beaucoup lu et regardé de vidéos pour comprendre cette culture. J’ai une vraie passion pour cet art, donc je voulais le présenter de manière soignée. À l’ère du numérique, il me semble encore plus essentiel de préserver ces valeurs historiques, et particulièrement à l’université, pour les transmettre à davantage de jeunes".
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Photo : VNA/CVN |
Des chants xâm du Vieux quartier de Hanoï à la musique de cour de Huê, en passant par les douces notes méridionales du đờn ca tài tử, chaque segment du spectacle a su mêler tradition et modernité avec finesse. Le programme a démontré que les échos du patrimoine ne sont pas figés dans le passé, mais qu’ils peuvent être réinterprétés avec créativité et pertinence par la jeunesse d’aujourd’hui.
"Plus de 100 étudiants ont participé. L’idée m’est venue du constat que beaucoup de jeunes, y compris les étudiants, sont absorbés par la vie moderne et connaissent peu les patrimoines culturels immatériels du Vietnam. Ce programme se veut un pont pour sensibiliser et rapprocher les étudiants de ces trésors culturels. Si j’en ai l’occasion, je souhaite étendre ce type d’événements à d’autres universités, pour favoriser encore plus de rencontres culturelles", a partagé l’étudiant Nguyên Quôc Khang, metteur en scène du spectacle.
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Une danse de la cour royale de Huê. |
Photo : VOV |
Présent lors de la soirée, Trân Viêt Tuân, secrétaire adjoint de l’antenne de l’Union de la jeunesse communiste Hô Chi Minh de la ville de Cân Tho, a salué l’initiative.
"Ces activités montrent l’énergie créative et la curiosité culturelle des étudiants. J’espère qu’à l’avenir, il y aura davantage d’événements comme celui-ci pour diffuser l’amour de la patrie, et encourager l’intérêt pour l’histoire et la culture vietnamienne", a-t-il déclaré.
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Photo : VNA/CVN |
À travers "Les sons du patrimoine" et d'autres projets scéniques similaires, les jeunes Vietnamiens ne se contentent pas de restituer un héritage, ils en deviennent les passeurs. À leur manière, ils racontent, réinventent, et perpétuent ces récits culturels, faisant vibrer les mémoires à travers des formes nouvelles, mais profondément ancrées dans l’âme du Vietnam.
VOV/VNA/CVN