>> Le Vietnam au Salon des innovations en français FrancoTech
>> Pour une coopération efficace entre le Vietnam et la Francophonie
Le XIXe Sommet de la Francophonie s’est tenu les 4 et 5 octobre en France. |
Photo : OIF/CVN |
La France a accueilli près d’une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement francophones de tous les continents à Villers-Cotterêts et Paris, les 4 et 5 octobre 2024, à l’occasion du XIXe Sommet de la Francophonie.
En marge des rencontres politiques, les cultures et savoir-faire francophones ont été mis à l’honneur du 2 au 6 octobre au Village de la Francophonie, au Festival “Refaire le monde” et au Salon des innovations en français “FrancoTech”.
Dans le cadre de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts et du Grand Palais à Paris, les leaders de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont pris une série d’engagements avec pour ambition de porter plus loin, plus haut et plus fort une francophonie utile, capable d’offrir de nombreuses opportunités à nos sociétés et en particulier à nos jeunesses.
Un “formidable levier d’opportunités”
Trente-trois ans après l’édition de 1991, le Sommet de la Francophonie s’est tenu à nouveau dans l’Hexagone. Un événement destiné à promouvoir la langue française et parler de l’avenir de l’espace francophone dans le monde.
La francophonie est avant tout le partage d’une langue commune, le français. Plus de 321 millions de personnes la parlent sur les cinq continents. Elle est la cinquième langue la plus parlée au monde. D’ici 2050, le nombre de locuteurs pourrait grimper à 750 millions du fait de la forte démographie des pays francophones, notamment en Afrique.
Le président français Emmanuel Macron, le 4 octobre à l’ouverture du XIXe Sommet de la Francophonie, à Villers-Cotterêts, en France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Lors de son discours prononcé en ouverture du Sommet, le 4 octobre à Villers-Cotterêts, dans le Nord de la France, le président français Emmanuel Macron a salué une langue en constante “réinvention”. Le français est un “formidable levier d’opportunités, je le dis pour tous nos jeunes, tous ceux qui s’orientent vers le commerce, ne pensez pas qu’anglais”, a-t-il asséné.
Il a assuré que la Francophonie était un “espace d’influence”, plaidant pour que ses membres portent “ensemble une diplomatie” qui défende partout “la souveraineté et l’intégrité territoriale”. “La Francophonie est un espace d’influence diplomatique qui nous permet d’embrasser les enjeux du siècle, a déclaré le président. Elle est un lieu où nous pouvons ensemble porter une diplomatie qui défend la souveraineté et l’intégrité territoriale partout à travers la planète”, a-t-il souligné.
Les pays membres de l’OIF ont lancé “l’Appel de Villers-Cotterêts”, invitant les grands acteurs du numérique à “bâtir un espace plus sûr et plus divers et à lutter contre tous ces discours de haine”.
Emmanuel Macron a aussi appelé à “bâtir un ordre numérique protégeant les citoyens”, pour “mieux lutter contre la désinformation, la propagation de la haine en ligne, les discours de haine, racistes, antisémites”.
La secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, au XIXe Sommet de la Francophonie, en France. |
Photo : OIF/CVN |
Prenant la parole, la secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, a affirmé que la communauté francophone, composée de membres provenant de nombreux continents, était devenue de plus en plus mature, contribuant activement aux efforts communs visant à promouvoir la coopération, le dialogue, à consolider la paix et à relever les défis mondiaux.
Elle a souligné que l’OIF poursuivrait ses réformes pour répondre aux changements rapides de la situation actuelle, en mettant l’accent sur la transformation numérique, le développement durable et le soutien aux programmes destinés aux femmes et aux jeunes, tout en promouvant davantage l’enseignement du français et l’entrepreneuriat en français.
Trois enjeux majeurs
À l’issue du XIXe Sommet de la Francophonie, le 5 octobre, sa secrétaire générale Louise Mushikiwabo a salué le succès de l’événement et a remercié chaleureusement la France, pays hôte.
Trois enjeux majeurs ont marqué cette conférence internationale.
Premièrement, la jeunesse francophone et l’emploi. Le thème du Sommet, “Créer, innover et entreprendre en français”, a placé la question de l’emploi des jeunes au centre des discussions, avec la volonté de créer des solutions concrètes tant au sein de l’OIF que dans les États membres pour offrir à la jeunesse des opportunités d’insertion professionnelle en langue française.
Deuxièmement, nouvelles adhésions et changement de statut. Plusieurs États et gouvernements ont soumis des demandes d’adhésion ou de modification de leur statut à l’occasion de ce Sommet. Parmi les nouveaux observateurs figurent l’Angola, le Chili, la Nouvelle-Écosse (Canada), la Polynésie française (France) et la Sarre. De plus, des pays comme Chypre et le Ghana ont vu leur statut évoluer pour devenir membres de plein droit, ce portant le nombre de membres de l’OIF à 93, témoignant de son attractivité croissante.
Troisièmement, multilatéralisme et gestion des crises. Dans un contexte de fragilité du multilatéralisme, le Sommet a été l’occasion de réfléchir à la plus-value de l’OIF dans la gestion des crises qui touchent l’espace francophone. Les travaux ont abouti à l’adoption de trois textes majeurs, notamment la Déclaration du Sommet, la Déclaration de solidarité avec le Liban, et la Résolution sur les crises dans l’espace francophone.
Le secrétaire général du Parti et président vietnamien Tô Lâm (2e à gauche) est accueilli par le président français Emmanuel Macron et son épouse ainsi que la secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo (droite), le 4 octobre. |
Photo : VNA/CVN |
Ces décisions témoignent du rôle crucial de l’OIF dans la construction d’une francophonie solidaire, innovante et engagée.
La Déclaration de Villers-Cotterêts met l’accent sur les efforts francophones pour relever les défis communs, notamment le changement climatique, la création d’emplois et la promotion de l’égalité des sexes. Elle appelle les pays membres à encourager et soutenir les activités de coopération dans les domaines des sciences et technologies, de l’innovation, de la créativité, de la promotion de l’économie numérique, des start-up et du partenariat public-privé.
La Déclaration souligne la détermination des pays membres à mettre en œuvre un développement durable, en assurant l’harmonie entre les efforts de croissance, la réduction de la pauvreté et la protection de l’environnement.
“Nous appelons avec force à mettre fin aux atteintes à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Liban et appelons à un cessez-le-feu immédiat et durable. Nous condamnons toute action indiscriminée contre les civils et appelons à la protection de la population civile. Nous appelons au respect en toutes circonstances du droit international, et en particulier du droit international humanitaire, et invitons tous les acteurs concernés à œuvrer en faveur de la désescalade, afin d’éviter un embrasement de la région”, a mentionné la Déclaration de solidarité avec le Liban.
“Nous encourageons toutes les parties à privilégier une solution diplomatique au conflit, exigeons le respect des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et la mise en œuvre intégrale de la Résolution 1701 de 2006 du Conseil de sécurité”, a-t-elle cité.
La Résolution sur les situations de crise, de sortie de crise et de consolidation de la paix dans l’espace francophone a réaffirmé l’attachement aux valeurs de paix et de solidarité, aux droits et libertés fondamentaux ainsi qu’aux principes universels du droit international et en particulier ceux de la Charte des Nations unies.
Le Sommet a décidé d’organiser la 46e Conférence ministérielle de la Francophonie en Côte d’Ivoire en 2025.
Pour la deuxième fois, l’Asie va accueillir un Sommet de la Francophonie : après le Vietnam en 1997, ce sera au tour du Cambodge en 2026.
“Le Cambodge souhaite réitérer son adhésion aux valeurs de la Francophonie”, a souligné le roi du Cambodge, Norodom Sihamoni, ajoutant espérer pouvoir partager avec les autres membres francophones les singularités de la francophonie en Asie-Pacifique.
Synthèse par le CVN