Ninh Binh
Les technologies façonnent la culture des plantes médicinales et la ruralité

L’application des sciences et technologies modernes à la culture et à la transformation des plantes médicinales ouvre non seulement des perspectives de développement durable pour l’agriculture de la province de Ninh Binh (Nord), mais permet également de valoriser les produits locaux.

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Autrefois plante sauvage des zones montagneuses, cà gai leo (Solanum procumbens) est aujourd’hui devenu un véritable «or vert» pour de nombreux ménages de la province. Mais pour tirer pleinement parti de cette plante médicinale précieuse, sa culture et sa transformation doivent être standardisées et modernisées.

Un jardin des plantes médicinales à Gia Viên.
Photo : NB/CVN

Hoàng Viêt Tiên, président du Conseil d’administration et directeur de la Coopérative de production et de transformation de plantes médicinales de Nam Son (quartier de Trung Son), explique : «Autrefois, les habitants récoltaient ces plantes à la main, les faisaient sécher au soleil, puis les revendaient aux commerçants. La valeur ajoutée était faible et instable. Nous avons donc pris la décision de maîtriser la technologie de transformation afin de créer notre propre marque et de mieux valoriser cette ressource locale».

La coopérative a ainsi investi des milliards de dôngs dans une chaîne de transformation fermée du Solanum procumbens, incluant des machines à laver et à sécher, des séchoirs à froid de technologie japonaise, des broyeurs ultrafins, des lignes de compression de comprimés et des machines d'emballage de sachets de thé.

Grâce à ce processus de production moderne, la coopérative présente aujourd’hui une gamme diversifiée de produits pratiques : comprimés, sachets de thé, poudre soluble…

Ces produits conservent les principes actifs des plantes, répondent aux normes d’hygiène et de sécurité alimentaire, et s’adaptent aux exigences des consommateurs contemporains.

Au-delà de la transformation, la coopérative s’est aussi attachée à créer une zone de culture respectant les normes biologiques.

Actuellement, elle collabore avec plusieurs dizaines de foyers du quartier de Trung Son et des environs pour cultiver, sur une superficie de plus de 20 hectares, des plantes médicinales comme le Solanum procumbens, le bois de santal, le curcuma, le ginseng ou encore le Polyscias fruticosa, selon les normes biologiques.

Grâce à l’utilisation de machines modernes, à une culture respectant les normes biologiques, les produits de la Coopérative sont largement appréciés par les consommateurs.

En 2024, le chiffre d’affaires a atteint près de 400 millions de dôngs, assurant des emplois stables à des dizaines de travailleurs locaux.

Les produits de la coopérative sont aujourd’hui présents dans de nombreux points de vente, supermarchés et magasins spécialisés, tant dans la province qu’à l’extérieur.

Pour élargir les débouchés

En parallèle, elle promeut activement sa marque dans le cadre du programme national « One Commune One Product – OCOP » et participe à des foires commerciales pour élargir ses débouchés.

Alors que la Coopérative de Nam Son se spécialise dans les produits à base de Solanum procumbens, la Coopérative de production et de commercialisation des plantes médicinales de Thành Công, située dans la commune de Dông Thai, s’oriente vers un autre segment prometteur : les huiles essentielles naturelles, destinées aux soins de santé et de bien-être.

Sur une surface de près de 30 hectares de terres autrefois en friche, la Coopérative, en partenariat avec la population locale, a aménagé des cultures de plantes médicinales telles que la menthe, le basilic, la citronnelle, l’Eucalyptus citriodora, etc. Elle a investi dans un système moderne de distillation à vapeur.

Mai Van Cong, directeur de la Coopérative, partage : «Autrefois, la distillation était principalement manuelle, avec une faible productivité, des produits de qualité inconstante et exposés aux impuretés. Grâce au soutien de l’Union provinciale des femmes, de l’Union des Coopératives de la province et des autorités locales, nous avons osé investir dans des équipements modernes, ce qui a nettement amélioré notre productivité et la qualité de nos produits. À titre de comparaison, la production d’huiles essentielles génère une rentabilité six à sept fois supérieure à celle de la culture du riz».

En moyenne, la Coopérative distille plus de 3 tonnes de matières premières par jour, ce qui représente près de 30 litres d’huiles essentielles diverses.

Tous les produits sont soumis à des contrôles de qualité stricts et bénéficient d’un système de traçabilité.

Certaines références sont également commercialisées sous forme de sprays d’ambiance, de répulsifs anti-moustiques ou de nettoyants naturels pour sols, très appréciés des consommateurs.

Les Coopératives de Nam Son et de Thành Công illustrent parfaitement l'application audacieuse des technologies modernes à la production, créant des produits à base de plantes médicinales de haute qualité, imprégnés de l'identité locale et améliorant l'efficacité économique.

Selon Hoàng Viêt Tiên, le séchage d’une tonne de matières premières nécessitait auparavant deux journées de travail ensoleillé pour cinq ouvriers.

Aujourd’hui, un seul séchoir à froid permet d’effectuer cette opération en six à huit heures, tout en préservant les principes actifs des plantes. Cette modernisation permet non seulement de réduire la main-d’œuvre, mais aussi de garantir une qualité constante.

L’utilisation de lignes de traitement automatisées limite la dépendance aux conditions climatiques et aux techniques artisanales, assurant une production standardisée et contrôlable.

Grâce à une transformation approfondie, les plantes médicinales ne sont plus de simples matières premières, mais deviennent des produits finis de marque, commercialisés à des prix trois à quatre fois supérieurs à ceux des produits bruts.

Cependant, l’adoption des technologies modernes reste un défi pour de nombreuses coopératives.

L’investissement initial est élevé, et l’accès au financement reste difficile. En outre, la recherche de débouchés, l’amélioration du design, l’optimisation des formules de transformation et le respect de normes de plus en plus strictes constituent autant d’obstacles pour les coopératives locales.

Nguyên Duc Tuân, représentant de la Coopérative de ginseng de Cuc Phuong, confie : «Nous espérons que des politiques de crédit préférentiel seront mises en place pour les coopératives médicinales, en particulier celles qui sont pionnières dans l'application des hautes technologies. Par ailleurs, il est essentiel que les services compétents continuent d’accompagner les coopératives dans leur intégration aux chaînes d’approvisionnement, dans la promotion commerciale et la communication pour que leurs produits puissent tenir bon sur le marché».

L’application des sciences et technologies à la culture et à la transformation des plantes médicinales ouvre une voie prometteuse pour l’industrie locale à Ninh Binh.

Elle ne se limite pas à augmenter les revenus des populations locales, mais jette aussi les bases d’une filière moderne, durable et compétitive à l’échelle nationale.

Pour faire le secteur des plantes médicinales de Ninh Binh un véritable levier économique à forte valeur ajoutée, il est essentiel de faire converger politiques publiques, innovations technologiques, accès au marché et, surtout, esprit d’initiative des agriculteurs, des entreprises et des coopératives locales.

NDEL/VNA/CVN

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