Dans un discours, le 2 novembre aux Nations unies, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, a de nouveau exhorté l'Iran à être le plus ouvert possible et à répondre rapidement à sa proposition sur le nucléaire.
L'AIEA avait proposé le 21 octobre un accord aux termes duquel l'Iran ferait enrichir à l'étranger son uranium faiblement enrichi pour obtenir du combustible pour son réacteur de recherche de Téhéran, une proposition destinée à apaiser les inquiétudes sur le nucléaire iranien.
Les 3 négociateurs -États-Unis, Russie, France- de ce projet d'accord l'ont accepté. Mais Téhéran ne l'a encore ni approuvé ni rejeté, et l'AIEA comme les Occidentaux cachaient de moins en moins leur impatience le 2 novembre.
"Nous pressons l'Iran d'accepter la proposition (...) qu'ils ont acceptée en principe", a déclaré la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, lors d'un point de presse à Marrakech. "C'est un tournant pour l'Iran. La pleine acceptation de la proposition (de l'AIEA) serait une bonne indication que l'Iran ne veut pas être isolé et veut coopérer" avec les grandes puissances sur le dossier nucléaire, a-t-elle dit.
Le chef de la diplomatie britannique, David Miliband, en visite à Moscou, a déclaré que la Russie et la Grande-Bretagne voulaient une "réponse rapide". Son homologue russe, Sergueï Lavrov, a indiqué de son côté escompter une réponse positive de l'Iran.
L'Iran a répondu, par la voix de son ambassadeur auprès de l'AIEA, Ali Ashgar Soltanieh, qu'il souhaitait voir le projet complété pour dissiper ses "inquiétudes sur des points techniques", et proposé une nouvelle réunion "le plus tôt possible" au siège de l'AIEA à Vienne.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, qui se trouve à Kuala Lumpur (Malaisie), a confirmé que son pays avait "étudié la proposition (mais avait) quelques remarques techniques et économiques".
La question des garanties sur la livraison du combustible "est l'élément-clé" des discussions, a souligné M. Soltanieh.
Le gouvernement iranien a notamment avancé l'option d'acheter du combustible nucléaire plutôt que d'exporter son uranium faiblement enrichi pour qu'il soit transformé en combustible par des pays tiers.
L'un des objectifs des pays occidentaux est de faire sortir du pays 70% de l'uranium enrichi à 3,5%, source d'inquiétude pour eux, car ils soupçonnent l'Iran de vouloir utiliser son uranium pour la fabrication de l'arme atomique.
La question de l'uranium est centrale, car si le minerai faiblement enrichi est employé dans une centrale nucléaire, le minerai enrichi à 90% peut être utilisé pour fabriquer une arme nucléaire.
AFP/VNA/CVN