M. Karzaï a aussi estimé que la tenue d'un second tour de scrutin aurait été préférable pour l'Afghanistan, déplorant le retrait annoncé dimanche de son rival Abdullah Abdullah. Le chef de l'État s'exprimait lors d'une conférence de presse.
Le ton était néanmoins à l'unité le 3 novembre. La paix en Afghanistan sera possible "quand tous les Afghans seront unis et parleront d'une seule voix, travaillant à construire ensemble un gouvernement d'union qui représente tous les Afghans", a-t-il estimé. "Nous allons tenter d'amener la paix à l'ensemble du pays, dès que possible. Nous en appelons à nos frères talibans pour qu'ils reviennent en Afghanistan et à cet égard nous demandons l'aide et la coopération de la communauté internationale", a déclaré Hamid Karzaï.
Pour Kaboul, les chefs talibans sont réfugiés au Pakistan voisin. Hamid Karzaï a déjà proposé à plusieurs reprises au mollah Omar, le chef suprême des talibans, et aux autres commandants des insurgés, de rejoindre le processus politique, garantissant même leur sécurité vis-à-vis des forces internationales, en vain.
L'Afghanistan est en proie à une violente insurrection des talibans, chassés du pouvoir fin 2001, en dépit de la présence de 100.000 soldats étrangers déployés dans le pays.
Le nouveau président a également promis d'"éradiquer" la corruption qui gangrène le gouvernement et les autorités provinciales afghans jusqu'au plus haut niveau, une exigence récurrente des Occidentaux. "L'Afghanistan a été sali par la corruption, notre gouvernement a été sali par la corruption. Nous emploierons tous les moyens nécessaires pour éradiquer cette souillure", a assuré M. Karzaï.
"Nous allons essayer de prouver à la nation afghane et au monde que les Afghans sont sincères dans leurs efforts et qu'ils vont réussir", a-t-il ajouté.
Le président américain Barack Obama a demandé, plus tôt le 3 novembre, "beaucoup plus" à M. Karzaï en matière de lutte contre la corruption.
Enfin, le chef de l'État afghan est revenu sur les derniers rebondissements ayant mené à la proclamation de sa victoire le 2 novembre, après le retrait le 1er novembre de son rival, l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah. Ce dernier était arrivé en seconde position au premier tour du 20 août.
AFP/VNA/CVN
(04/11/2009)