"S'il n'y a pas de gel des colonisations (...), quel est le but de (nouvelles) négociations? Ce n'est pas sérieux", a-t-il affirmé au cours d'une conférence de presse en marge d'une conférence sur la gouvernance mondiale organisée à Marrakech (Sud du Maroc) par l'Institut français des relations internationales (IFRI).
"S'ils (les Israéliens) veulent continuer à agir de la sorte, en contradiction avec les lois internationales, alors il ne peut y avoir de normalisation" des relations entre Israël et les Palestiniens, a souligné Amr Moussa, qui s'exprimait en anglais.
Le secrétaire général de la Ligue arabe répondait à une question sur le soutien apporté samedi par la secrétaire d'État, Hillary Clinton, à la demande d'Israël de reprendre au plus vite et sans condition les négociations de paix avec les Palestiniens, qui ont rejeté cette proposition faute d'un gel total de la colonisation israélienne. "Je veux voir les 2 parties commencer les négociations dès que possible", a affirmé Mme Clinton à Jérusalem, lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Quelques heures auparavant, à Abou Dhabi, le président palestinien Mahmoud Abbas avait réaffirmé auprès de Mme Clinton le refus des Palestiniens de reprendre les discussions avec Israël sans un arrêt total des colonies juives.
"Pourquoi (les Israéliens) changent-ils la composition démographique, le caractère géographique (des territoires occupés), pourquoi expulsent-ils des gens de chez eux?", a encore demandé M. Moussa. "Si vous allez à Jérusalem, vous verrez des familles qui vivent dans la rue, au pied d'appartements qui leur appartiennent mais dont ils été expulsés, a-t-il dit. Vous trouvez que ça constitue un prélude à la paix ou un environnement qui pourrait nous conduire à une paix juste?"
Amr Moussa a apporté son soutien à la politique suivie par le président américain Barack Obama, estimant qu'"il sui(vai)t une ligne très logique, honnête et constructive". "Nous soutenons sa politique et nous continuerons à aider (à trouver une solution au problème israélo-palestinien), a-t-il poursuivi, mais sans faire de concessions gratuites, de gestes gratuits et sans contrepartie". "La situation, a-t-il souligné, exige plus de pressions" (sur Israël) de la part des États-Unis.
Hillary Clinton est arrivée le 1er novembre à Marrakech. Elle doit rencontrer ses homologues arabes hier et aujourd'hui à la 6e édition du Forum pour l'Avenir, une manifestation organisée conjointement par le Maroc et l'Italie.
AFP/VNA/CVN