Cette visite survient alors que le flou règne sur le processus électoral entre la tenue comme prévu d'un deuxième tour le 6 novembre ou la proclamation de la victoire de M. Karzaï.
"Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon est arrivé à Kaboul aujourd'hui (lundi), suite à l'attaque d'une maison d'hôtes la semaine dernière dans laquelle 5 employés de l'ONU ont été tués et d'autres blessés", indique un communiqué de l'ONU.
Le 28 octobre, 3 kamikazes avaient attaqué la maison d'hôtes Bekhtar, au centre de Kaboul, tuant 5 expatriés de l'ONU et 2 policiers. Un corps carbonisé reste à identifier. Les talibans avaient revendiqué l'attaque, indiquant qu'il s'agissait d'une "première étape" dans leur campagne de déstabilisation du scrutin présidentiel.
Outre le personnel de l'ONU, le chef de la mission afghane des Nations unies (UNAMA) Kai Eide et des responsables de la sécurité, "le secrétaire général rencontrera aussi le Dr. Abdullah Abdullah et le président Hamid Karzaï pour les assurer, eux et le peuple afghan, du soutien continu des Nations unies au développement du pays et de l'assistance humanitaire que l'ONU fournit à des millions d'Afghans chaque jour", ajoute le document.
L'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah a annoncé le 1er novembre qu'il ne participerait pas au second tour de l'élection présidentielle.
Sa décision replonge le pays dans l'incertitude politique, plus de 2 mois après le calamiteux premier tour du 20 août, entaché de violences, d'une faible participation (38,7%) et surtout de fraudes massives, en majorité au profit de M. Karzaï, ayant entraîné l'annulation d'un quart des bulletins de vote.
Les experts interrogés par l'AFP sont partagés, certains jugeant que la loi oblige à tenir un second tour, tandis que d'autres estiment que le problème peut être réglé différemment, par exemple via la tenue d'une Loya Jirga, un conseil traditionnel rassemblant les chefs tribaux au niveau national.
Des sources diplomatiques expliquent que l'éventualité du retrait d'un candidat du second tour n'étant pas prévue dans la Constitution, ce serait donc à la Cour suprême, considérée comme pro-Karzaï, que reviendrait le dernier mot.
De son côté, les États-Unis "soutiendront le prochain président" afghan, a déclaré le 1er novembre la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, qui "prend acte" dans un communiqué de la décision du principal opposant, Abdullah Abdullah, de se retirer de la course.
"Je prends acte de la décision du Dr Abdullah Abdullah de ne pas participer au second tour de l'élection présidentielle afghane" du 7 novembre, écrit Mme Clinton, qui salue "la campagne digne et constructive" menée par le principal opposant au président sortant Hamid Karzaï. Il appartient désormais aux autorités afghanes de décider de la voie à suivre pour que ce processus électoral aboutisse à une conclusion conforme à la Constitution afghane, poursuit-elle.
"Nous soutiendrons le prochain président ainsi que le peuple afghan, qui aspire à un meilleur avenir et qui le mérite", conclut Mme Clinton. "Nous espérons qu'il poursuivra son engagement dans le cadre du dialogue national (afghan) et continuera de travailler dans le but d'apporter sécurité et prospérité au peuple afghan", écrit Mme Clinton dans son communiqué à propos de M. Abdullah.
AFP/VNA/CVN