Mobiliser la jeunesse pour un futur sans plastique à usage unique

Au Vietnam, les produits en plastique jetables sont largement utilisés en raison de leur commodité, de leur faible coût et des tendances actuelles de consommation.

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>> Supprimer tout plastique à usage unique d’ici 2030

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Utilisation de feuilles de bananier pour emballer les légumes au supermarché GO! Huê (Centre).
Photo : VNA/CVN

Selon le ministère de l'Agriculture et de l'Environnement, chaque Vietnamien utilise en moyenne plus d’un sac en nylon par jour. Chaque année, près de 31,4 milliards de sacs en nylon polluent l’environnement, et à peine 17% d'entre eux sont réemployés ou recyclés. Ces plastiques à usage unique finissent majoritairement dans les décharges ou se dispersent dans la nature. Pour inverser cette tendance alarmante, une mobilisation collective s'impose, et la jeunesse est perçue comme un moteur essentiel, forte d'un potentiel d'influence considérable.

Un changement d’habitudes nécessaire

Les statistiques du ministère montrent que le Vietnam est l’un des plus gros producteurs de déchets plastiques au monde. Les jeunes, en particulier, sont les plus grands consommateurs de plastique jetable. Cette consommation élevée est notamment liée aux habitudes de consommation pratiques et rapides ainsi qu’à l’essor du commerce électronique, surtout dans les services de livraison de nourriture et d’achats en ligne.

L’habitude de consommation rapide et pratique et le fort développement du commerce électronique, notamment des services de livraison de nourriture et des achats en ligne, favorisent la consommation de produits en plastique jetables.
Photo : VNA/CVN

Une enquête intitulée "Que disent plus de 3.000 étudiants de la culture des produits en plastique à usage unique ?", réalisée entre novembre et décembre 2024 par le Programme national de partenariat pour l'action contre le plastique au Vietnam (NPAP Vietnam) et l’Association vietnamienne du commerce électronique, a recueilli près de 3.500 réponses en ligne. Les résultats montrent que la jeunesse est non seulement consciente du problème, mais aussi désireuse d’agir pour améliorer son environnement de vie.

Programme "Mois sans sacs plastiques" dans un supermarché de la ville de Huê (Thua Thiên Huế, Centre) vise à sensibiliser et à changer le comportement des consommateurs afin de réduire l’utilisation du plastique à usage unique.
Photo : VNA/CVN

La plupart des étudiants utilisent encore régulièrement du plastique jetable. Environ 60% d’entre eux désignent les sacs en nylon comme le produit à usage unique le plus courant, et 54 % en utilisent au moins une fois par semaine. Ces chiffres illustrent bien l’ancrage de cette habitude. Parmi les raisons évoquées, 67% des étudiants citent la commodité, et 39% estiment que les alternatives écologiques sont trop coûteuses. Fait notable : bien que des solutions de remplacement soient disponibles, de nombreux jeunes continuent d’opter pour le plastique à usage unique.

L’information circule, mais l’action reste à amplifier

Les réseaux sociaux jouent un rôle majeur dans la sensibilisation : 92% des étudiants déclarent avoir été informés des effets néfastes du plastique via des plateformes telles que Facebook, TikTok ou Instagram.

Lorsqu’ils achètent des produits en plastique jetables, 39% ressentent une forme de culpabilité. Par ailleurs, 40% se disent motivés à réduire leur consommation, et 83% – soit 2.900 étudiants sur 3.945 – considèrent que les consommateurs eux-mêmes doivent jouer un rôle central dans la lutte contre la pollution plastique.

Du point de vue des étudiants, les habitudes de consommation sont le principal obstacle (50%), suivies par la commodité (53%) et le manque de politiques incitatives pour encourager les entreprises à adopter des alternatives (54%).

Des solutions concrètes proposées

Selon Nguyên Vu Linh, chargée de communication pour NPAP Vietnam, de nombreux jeunes Vietnamiens sont bien informés, disposés à modifier leurs comportements, et participent activement aux campagnes environnementales.

Lors du séminaire "Réflexion sur la culture d'utilisation des produits en plastique jetables chez les jeunes", organisé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Vietnam, Lê Ngoc Tuân, représentant de NPAP Vietnam, a souligné que la pollution plastique menace sérieusement la santé humaine et l’environnement, en raison de modes de production, de consommation et d’élimination non durables. "Nous échangeons la durabilité de la planète contre une commodité immédiate", a-t-il affirmé.

La Doctoresse Kim Thi Thuy Ngoc, de l’Institut de stratégie et de politique sur l’agriculture et l’environnement, insiste sur la nécessité d’un changement de conscience et d’actions individuelles, soutenu par des politiques publiques fortes.

Collecte des déchets dans la baie de Nha Trang (Centre).
Photo : VNA/CVN

Parmi les solutions proposées figurent la promotion de comportements écoresponsables via des concours, clubs écologiques ou campagnes de sensibilisation ; un changement du côté des entreprises, vers la production de solutions durables ; des incitations économiques comme des programmes d’échange de produits ou des subventions pour les alternatives écologiques.

Selon une étude de 2023 du même institut, le coût reste un frein majeur. Par exemple, les sacs biodégradables coûtent 2,6 fois plus cher que les sacs en nylon, et les boîtes en papier sont 2 à 10 fois plus chères que leurs équivalents en plastique, dissuadant ainsi de nombreux consommateurs et entreprises.

L’État passe à l’action

Conscient de la gravité de la situation, le gouvernement vietnamien a adopté plusieurs lois, décrets et plans d’action. La Loi sur la protection de l’environnement de 2020, ainsi que le décret n° 08/2022/ND-CP, prévoient une feuille de route pour limiter la production et l'importation de plastique à usage unique, d'emballages non biodégradables et de produits contenant des microplastiques.

Ainsi, à partir du 1er janvier 2026, la production et l'importation de sacs en nylon non biodégradables de moins de 50 x 50 cm et de moins de 50 microns d'épaisseur seront interdites.

Après le 31 décembre 2030, il sera également interdit de produire ou d'importer des produits en plastique à usage unique (sauf ceux labellisés Vietnam Eco-Label) ; des emballages en plastique non biodégradables (dont les sacs et boîtes alimentaires en mousse plastique) ; des marchandises contenant des microplastiques.

VNA/CVN

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