Marchands ambulants: Patrimoine culturel au cœur de modernité

“Tôi là bánh khúc đây”, "Ai tào phớ nào" ("Il y a du bánh khúc ici", "Qui veut du tào phớ ?"). Dans les rues du Vietnam, on entend souvent les marchands ambulants attirer les clients. Ces derniers sont devenus une composante essentielle de la culture vietnamienne et de la musique vivante des rues animées du pays.

La beauté des vendeuses ambulantes. 
Photo : Net/CVN

Les marchands ambulants existent depuis longtemps. "Personne ne sait exactement depuis quand ces chariots existent, mais ce que nous savons, c'est que pour notre génération, nos souvenirs d’enfance sont pleins de ces images de vendeurs ambulants", partage Mme Vu Thi Do, âgée de 65 ans, résidant à Hanoï. Ces marchands ambulants, généralement des femmes utilisent deux paniers et un balancier qu'ils portent sur leurs épaules. Avec ces balanciers courbés, ces femmes courageuses transportent sur leurs épaules les produits essentiels à la vie quotidienne des habitants, sous le soleil harassant ou sous la pluie battante.

La façon unique de déguster la cuisine de rue vietnamienne. 
Photo : Internet/CVN

Le terme "marchands ambulants" est un terme générique pour désigner les vendeurs qui ne sont pas attachés à un emplacement fixe. Les balanciers se font de plus en plus rares, laissant place aux vélos et aux chariots. Cependant, l'image simple et authentique de ces femmes embelli toujours les rues du Vietnam. Ainsi, on ne sait pas exactement depuis quand, mais chaque fois que l'on évoque Hanoï, on se remémore les marchands ambulants, tels des témoins historiques qui relient le passé et l'avenir.

“Une expérience culinaire et culturelle unique”

Sur les épaules de ces femmes extraordinaires, les paires de paniers sont toujours remplis de plats chauds tels que du bún, du phở, ou des fruits de saison sucrés comme la pastèque et le litchi. Bien que ce ne soient que des plats simples et modestes, ils renferment le goût unique de la cuisine de chaque région.

Pour les Vietnamiens, déguster la cuisine des vendeurs ambulants est une habitude très ancrée dans la culture. Pas besoin de restaurants sophistiqués ou de plats artistiquement décorés, les Vietnamiens se sentent particulièrement à l'aise en dégustant des bols de nouilles, du pho, ou simplement un verre de thé glacé, assis sur de petits tabourets à côté des vendeurs ambulants, ressentant le rythme de la vie urbaine et l'authenticité des moments partagés sur les trottoirs.

Le tableau "Hà Nội Rong" de l'auteur Đặng Thái Tuấn remporte le premier prix du concours "Hanoi est..." 
Photo : Internet/CVN

Même les touristes internationaux ne peuvent pas résister à l'attrait de cette composante culturelle. "C'est la première fois que je viens au Vietnam, j'ai été très surpris de pouvoir déguster de la nourriture de cette manière unique. Manger de la nourriture de rue m'a donné l'occasion de discuter et d'interagir avec les vendeurs et les habitants locaux. C'est une excellente façon de découvrir la culture et la cuisine locales dans un environnement convivial et simple", déclare Madeline Jenkins, 32 ans, d'Australie.

“Icône culturelle à travers le prisme de la littérature et de l'art”

Ces femmes qui "portent toute leur vie" en sillonnant les rues sont un peu de "l'âme du pays" et sont devenues un sujet d’inspiration dans de nombreuses œuvres vietnamiennes et internationales.

Dans la littérature, l'image des étals ambulants apparaît de manière authentique dans l'œuvre Hà Nội, ba sáu phố phường de Thach Lam, ainsi que dans Thương nhớ mười hai de Vũ Bằng, où l'âme des vendeurs ambulants se fond harmonieusement dans l'âme et le charme de Hanoï. Comme l'exprime Thach Lam dans son œuvre Hàng Quà Rong en 2004, "Dans une journée, il n'y a jamais de moment sans ces vendeuses ambulantes chargées de victuailles. Chaque heure a sa spécialité ; déguster ces plats est aussi un art : manger à l'heure idoine et avec un bon compagnon de repas, voilà ce que fait un véritable gastronome".

Un chariot ambulant de "phở "dans les rues du Vietnam des années 20 à l'exposition “Marchands ambulants”. 
Photo : TLS France/CVN

Dans le domaine de la peinture et de la photographie aussi les marchands ambulants sont devenus une source d'inspiration pour de nombreux artistes. Avec notamment des œuvres visibles l'exposition de peinture à l'aquarelle et de photographie intitulée "Marchands ambulants", organisée par l'Institut Français de Hô Chi Minh-Ville. Cette exposition présente une collection de croquis, de dessins et d'aquarelles réalisée par les élèves de l'École supérieure des beaux-arts d'Indochine et leur professeur, Ferdinand de Fénis. Ils ont su capturer avec talent le petit monde des marchands ambulants qui arpentent les rues de la capitale dès les premières lueurs du jour, offrant une variété de fruits et légumes, de friandises et de plats à déguster sur place.

Au fil des siècles, les étals ambulants continuent d'exister, préservant une tradition culturelle propre aux Vietnamiens. Les chariots ambulants représentent une image simple et authentique, profondément ancrée dans le cœur et l’esprit de ceux qui ont traversé ou vécu dans ce pays en forme de S.

Lê Ngoc Anh/CVN

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