>> La province de Cà Mau et 200 jours inoubliables
Đàm Thị Ngọc Thơ lors de la période de faire ses études au Nord. |
Photo : Hông Dat/VNA/CVN |
Dire adieu au Sud avec une foi profonde
Đàm Thị Ngọc Thơ, 83 ans cette année, était une élève du Sud transférée au Nord en novembre1954. Elle réside actuellement dans le quartier 9 de la ville de Cà Mau, province de Cà Mau. Pour elle, l’histoire du transfert est un souvenir marquant pour les élèves du Sud.
"Nous avons été concentrés dans la zone du canal Chac Bang (commune de Tri Phai, district de Thoi Binh, Cà Mau) pendant un certain temps pour nous préparer avant d'embarquer pour le Nord. Pendant ces jours d'attente avant de monter à bord, ma maison me manquait beaucoup, mais les habitants de la région de Chac Bang étaient très chaleureux. Ils étaient très attachés aux enfants comme moi qui quittaient la maison pour la première fois, prenant grand soin de nous, nous nourrissant avec attention. Le jour où nous avons pris le bateau, il y avait beaucoup de gens pour nous dire au revoir", partage-t-elle avec émotion.
Đàm Thị Ngọc Thơ se réjouit en rencontrant Kim Há, un ancien élève à l'occasion de la Journée vietnamienne des enseignants. Kim Há est actuellement journaliste, chef du Bureau de représentation de la VNA à Cà Mau. |
Photo : Hông Dat/VNA/CVN |
Vingt et un ans plus tard, lorsqu’elle est revenue en visite, elle a encore reconnu la maison où elle avait séjourné, ainsi que la famille qui l’avait choyée avant son départ pour le Nord.
Pendant les derniers jours du déplacement des troupes à Cà Mau, lorsque des cadres, des soldats et des élèves montant à bord des navires pour le Nord, les mères de Cà Mau ont offert aux soldats une poignée de terre de leur village natal en leur disant : "Allez dire à Oncle Hồ que cette terre n'a qu'un seul drapeau - l'étoile jaune". Parmi elles, Lê Thị Sảnh (décédée aujourd'hui), qui participait au travail de l'Association des femmes nationalistes de la commune de Tri Phai, a décidé d'apporter un petit pommier de lait, d'environ 20 cm de haut, qu'elle a remis au commandant de la compagnie d'artillerie 370, régiment 307, Nguyễn Trung Kiên, pour qu'il l'emporte au Nord et le remette au Président Hồ Chí Minh.
Stèle mémorative dédié au petit pommier de lait a été installé au bord du canal Chac Bang, dans la commune de Tri Phải, district de Thoi Binh. |
Photo : Hông Dat/VNA/CVN |
Des documents du Département de la propagande et de l’éducation du Comité du Parti de Cà Mau rapportent que Mme Sảnh a déclaré que lorsque le Président Hồ verrait cet arbre provenant de la région la plus éloignée du Sud, il sentirait le soutien du peuple du Sud. Au nom des mères de Cà Mau, elle a promis de continuer à se battre jusqu'à l'unification du pays.
Đỗ Thị Lệ (77 ans), la petite-fille de Mme Sảnh, raconte : "Il y a 70 ans, lorsque les responsables et les soldats sont venus dans les communes de Tri Phai et Tri Luc du district de Thoi Binh, en attendant le transfert vers le Nord, le village était très joyeux. J'avais sept ans à l'époque et je me souviens que ma grand-mère avait demandé à sa fille de déterrer ce petit arbre afin qu'elle puisse l'envoyer avec le navire vers le Nord en cadeau pour Oncle Hồ".
Bien que le voyage vers le Nord ait été long, grâce à la vitalité de l'arbre et à l'attention et la protection des responsables et des soldats pendant le trajet en bateau, le petit arbre est resté vert et est devenu un cadeau précieux envoyé au Président Hồ Chí Minh au printemps 1955.
Grandir dans les bras aimants du Nord
Poursuivant ses souvenirs, Mme Ngọc Thơ raconte qu’à son arrivée à Sầm Sơn (province de Thanh Hóa), une foule immense d’habitants de la province se trouvait sur le quai, tenant des drapeaux, des fleurs et criant "Vive le Sud", non pas pour saluer une personne en particulier, mais pour célébrer le Sud dans son ensemble. C’était un moment très émouvant. "Nous avons été emmenés dans un camp pour accueillir les élèves du Sud. C’était la fin de l’année, il faisait froid, alors on nous a distribué des couvertures et des manteaux pour affronter les premiers froids de l’hiver du Nord. Ensuite, les élèves du Sud ont été envoyés dans des foyers, en attendant les bus qui nous emmèneraient vers les écoles internats. Pendant ces jours passés dans les foyers de Thanh Hóa, nous étions profondément touchés", se souvient-elle.
Aujourd’hui, en repensant à cette époque, elle ne peut s’empêcher de verser des larmes. À l’époque, le Nord n’avait pas encore récupéré économiquement après la guerre, la population vivait encore dans la pauvreté, mais les enfants du Sud qui arrivaient étaient toujours bien reçus. "Dans le Nord, nous étions protégés, nous avions la possibilité de nous entraîner et d'apprendre avec des enseignants compétents. L’amour et le soutien du Parti, du Président Hồ Chí Minh et du peuple du Nord ont renforcé notre détermination à étudier, travailler et contribuer, dans l’espoir d’un jour voir le Nord et le Sud réunis en une seule nation", affirme-t-elle.
"J'ai terminé l'école secondaire, suis entrée à l'université, j'ai obtenu mon diplôme à l’Université pédagogique de Hanoi et je suis devenue enseignante dans plusieurs écoles du Nord. Plus tard, je suis retournée dans ma ville natale de Cà Mau pour devenir directrice du Lycée Hồ Thị Kỷ (dans la ville de Cà Mau)", ajoute-t-elle.
La province de Thanh Hóa construit un site pour se souvenir des personnes du Sud concernant le "Déplacement vers le Nord" dans le quartier de Quảng Tiến, ville de Sầm Sơn. |
Photo : Việt Hoàng/VNA/CVN |
Thanh Hóa, Hải Phòng, Thái Bình et Nghệ An sont des localités qui se sont chargées d’accueillir les habitants du Sud. Le site choisi à Thanh Hóa était Cửa Hới (actuellement Cửa Hới fait partie du quartier de Quảng Tiến, ville de Sầm Sơn, Thanh Hóa).
Après neuf ans de guerre de résistance du peuple vietnamien contre l’empire colonial français, Thanh Hóa, comme tout le pays, faisait face à de nombreuses difficultés. Mais grâce à l'esprit de solidarité Nord-Sud, la joie de la victoire et la libération totale du Nord, les autorités et la population de Thanh Hóa se sont engagées à accomplir avec enthousiasme la mission confiée par le Comité central et le gouvernement. Les localités de la province se sont concentrées pour préparer l’accueil des habitants du Sud.
Les routes menant à Sầm Sơn étaient alors bondées, pleines de vie, pressées et animées. Des milliers de travailleurs et de citoyens se sont portés volontaires pour construire les infrastructures nécessaires à l’accueil des habitants du Sud. Des milliers de tiges de bambou, de bois, de feuilles de palmier, des centaines de tonnes de bois de chauffage... ont été transportées des montagnes de Thanh Hóa pour construire des maisons d'accueil, des logements, des dortoirs et fournir de la nourriture et des lieux de repos pour les habitants, responsables, soldats et élèves du Sud. Les autorités et les populations locales se sont activement préparées, fournissant de grandes quantités de vivres, de vêtements, de couvertures, et créant les meilleures conditions possibles pour les habitants, responsables, soldats et élèves du Sud.
À l'âge de 22 ans, Dương Thanh Toàn (actuellement âgé de 92 ans, résidant au quartier 5, ville de Cà Mau) se remémore avec émotion ces souvenirs. "En novembre 1954, lorsque nous sommes arrivés à Sầm Sơn, les responsables et les habitants du Nord, en particulier ceux de la province de Thanh Hóa, nous ont reçus chaleureusement, c’était une grande joie. Bien que la vie était encore difficile à l’époque, les gens nous ont offert ce qu’ils avaient de meilleur et nous ont donné la place la plus confortable dans leurs maisons", dit-il.
Dương Thanh Toàn raconte ses souvenirs durant la période de vivre dans le Nord à la journaliste Thanh Trà, de l'Agence Vietnamienne d'Information. |
Photo : Hông Dat/VNA/CVN |
Au Nord, après avoir servi dans différentes unités et responsabilités, M. Thanh Toàn a toujours accompli ses missions avec excellence et a reçu de nombreuses décorations, comme en octobre 1968 où il a été honoré de la médaille de la vaillance de troisième classe signée par le Président Hồ Chí Minh.
Dương Thanh Toàn a reçu la médaille destinée aux défenseurs de la Patrie, un titre noble pour les "fils" du Sud. |
Photo : Hông Dat/VNA/CVN |
"Même si j'ai reçu de nombreuses décorations, médailles et prix, en tant qu'enfant du Sud ayant grandi au Nord, recevoir une médaille signée par le Président Hồ Chí Minh est un honneur indescriptible, jeme sens extrêmement chanceux. De nombreux camarades qui étaient restés au Sud pour accomplir leur mission n'ont jamais eu l'opportunité de recevoir une telle distinction, car en septembre 1969, le Président Hồ Chí Minh est décédé", explique M. Thanh Toàn.
Thanh Trà-Hông Dat-Kim Ha-Thê Anh-Phuong Mai/CVN