L'administration du président Barack Obama a récemment suspendu environ un tiers de son aide annuelle de 2,7 milliards de dollars consacrée à la défense du Pakistan, quelques mois après le raid américain qui a tué Oussama Ben Laden dans sa résidence au Pakistan, proche de la principale académie militaire du pays.
L'administration américaine a cependant assuré Islamabad que l'aide civile de 7,5 milliards de dollars approuvée en 2009 n'était pas remise en cause.
"Nous traversons une période très difficile en ce moment dans nos relations au niveau militaire", a déclaré l'amiral Mullen, chef d'état-major interarmées, au cours d'un point de presse.
Mais malgré ces tensions, "je ne pense pas que nous soyons sur le point de mettre fin à ces relations", a-t-il ajouté, reconnaissant toutefois qu'il allait falloir les "recalibrer". "Nous allons devoir travailler dans le détail pour voir comment (ce recalibrage) va se faire", a-t-il dit.
L'amiral a laissé entendre début juillet que l'armée ou les services secrets pakistanais (ISI) étaient impliqués dans le meurtre du journaliste Saleem Shahzad, auteur d'articles sur les liens présumés entre Al-Qaïda et l'armée.
Les responsables américains soupçonnent depuis longtemps les services secrets pakistanais d'être en relation avec des extrémistes, dont le réseau Haqqani, lié à Al-Qaïda, ou le mouvement anti-indien Lashkar-e-Taiba, accusé d'être derrière les attentats de Bombay en 2008.
L'amiral James Winnefeld, nommé récemment par le président Obama au poste de chef adjoint d'état-major interarmées, a décrit pour sa part le Pakistan comme "un partenaire très, très difficile".
"Nous ne partageons pas toujours la même vision du monde, ni les mêmes opinions ou les mêmes intérêts nationaux", a expliqué l'amiral lors de son audition de confirmation au Sénat la semaine dernière.
AFP/VNA/CVN