Drapeaux en berne, la Norvège a rendu hommage aux victimes en observant une minute de silence entre 12h00 et 12h01 (entre 10h00 et 10h01 GMT), imitée par les autres pays nordiques (Finlande, Islande, Suède et Danemark) et les institutions européennes.
Lors de cette audience, le juge doit se prononcer sur la mise en détention provisoire de Behring Breivik. Ce dernier, par la voix de son avocat, avait dit vouloir une audience publique où il souhaitait aussi pouvoir se présenter "en uniforme".
"La rencontre sera fermée au public et à la presse", a dit le responsable du tribunal.
Lors de cette audience, la police va requérir la mise en détention provisoire de Behring Breivik, 32 ans, pour une première période renouvelable de huit semaines, le double de la durée habituelle.
Dans une décision écrite reçue par l'AFP, le juge Kim Heger a justifié sa décision : "il y a des informations concrètes qui indiquent qu'une audience publique, en présence du suspect, peut déclencher une situation extraordinaire et extrêmement délicate eu égard à l'enquête et à la sécurité", a-t-il dit.
Le bilan total des attaques a été établi le 24 juillet à 93 morts, dont sept dans l'explosion qui a ravagé le quartier des ministères. Mais un responsable de la police a annoncé le 25 juillet que le nombre de morts établi la veille à 86, après la fusillade visant une université d'été de la jeunesse travailliste sur la petite île d'Utoeya, pourrait être revu à la baisse.
Sur l'île d'Utoeya, le suspect, déguisé en policier et en possession de deux armes à feu, dont un fusil automatique, a tiré sans relâche sur les jeunes pendant plus d'une heure.
Des rescapés ont expliqué comment il avait pris pour cible des jeunes qui tentaient de s'enfuir à la nage, achevé les blessés et ciblé les tentes dans lesquelles les adolescents campaient.
Plus de 100 journalistes s'étaient massés à l'intérieur du tribunal avec l'espoir d'accéder à la salle d'audience 828 où Behring Breivik devait comparaître, rapporte un journaliste de l'AFP sur place.
Le 24 juillet, l'avocat de Behring Breivik avait laissé entendre que son client souhaitait un maximum de publicité pour sa première apparition devant un juge.
"Il a deux souhaits : le premier est que l'audience soit publique et le second est qu'il puisse être vêtu d'un uniforme", avait déclaré l'avocat, Geir Lippestad, à la télévision NRK, disant ne pas savoir "de quel uniforme il s'agit". "Il veut s'expliquer pour ce qu'il a fait. Il veut le faire publiquement", avait-il ajouté.
À l'heure actuelle, Anders Behring Breivik a le statut de suspect et, selon le système judiciaire norvégien, ne pourra être inculpé qu'à l'issue de l'enquête policière. La peine maximale prévue par le code pénal norvégien est de 21 ans de prison.
AFP/VNA/CVN