Selon les résultats recueillis sur la moitié des bureaux de vote en fin de soirée, 94,8% des électeurs ont dit oui à la dissolution du parlement demandée le 28 mai par l'ancien président Valdis Zatlers à la suite du refus de la chambre de lever l'immunité d'un député soupçonné de corruption. Cette demande présidentielle était une première en Lettonie.
M. Zatlers avait alors estimé qu'il était temps de mettre fin au pouvoir des "oligarques" et de rétablir la confiance publique envers le parlement.
La corruption est un mal qui ronge ce pays, membre de l'Union européenne depuis 2004. "C'est une journée historique. Cela arrive pour la première fois", a déclaré M. Zatlers, quelques instants après avoir voté le 23 juillet à Riga. La veille, il avait expliqué en avoir assez de vivre dans "un pays basé sur le mensonge, le cynisme et l'avidité". "J'ai ouvert la porte au changement. Maintenant c'est à vous de la franchir et de sentir que vous pouvez prendre le contrôle de votre propre destin", a-t-il lancé à ses concitoyens.
Le taux de participation au référendum a atteint 45%, selon la chaîne de télévision publique LTV, mais aucun quorum n'étant requis, une majorité simple est suffisante pour décider du sort du parlement de ce pays de 2,2 millions d'habitants.
Le résultat officiel du référendum doit être publié le 26 juillet. L'approbation de la dissolution par les électeurs conduira à des législatives anticipées en septembre. Le parlement actuel a été élu en octobre dernier.
Selon un récent sondage de l'institut SKDS, 15% seulement des Lettons estiment que le parlement actuel de 100 membres fait mieux son travail que le précédent élu en 2006.
Inese, 51 ans, a été impressionnée de voir le nombre d'électeurs dans son bureau de vote situé près du pittoresque centre historique de Riga. "Beaucoup de personnes âgées viennent voter. Elles sont toujours très actives politiquement. Mais les jeunes viennent aussi parce que tout le monde en a assez", a-t-elle dit.
Les analystes estiment que l'incertitude politique n'aura pas d'impact majeur sur l'économie de la Lettonie qui émerge d'une profonde récession après avoir vu son PIB baisser de 18% en 2009, soit la plus forte chute parmi les 27 membres de l'Union européenne.
AFP/VNA/CVN