"Nous nous engageons à faire tout ce que nous pouvons", a dit Kristalina Georgieva, en visitant le plus grand camp de réfugiés du monde, Dadaab, dans l'Est du Kenya, à la frontière de la Somalie. Environ 380.000 personnes y sont hébergées et le gouvernement kenyan l'a élargi pour pouvoir y accueillir 40.000 personnes de plus.
La commissaire européenne a promis 27,8 millions d'euros (40 millions de dollars) venant s'ajouter aux 70 millions d'euros déjà offerts par l'UE pour aider les victimes de la pire sécheresse à frapper la région en plusieurs décennies. La crise touche en partie l'Éthiopie, le Kenya, la Somalie, Djibouti et l'Ouganda.
Dadaab accueille chaque jour des réfugiés fuyant la sécheresse, la famine et les combats en Somalie voisine et notamment des deux provinces du Sud sous contrôle des rebelles shebab où les Nations unies ont décrété le 20 juillet l'état de famine. "Nous apprécions vraiment ce que le gouvernement et le peuple du Kenya font. Nous devons partager cette responsabilité", a dit Mme Georgieva.
Le Kenya a accepté une nouvelle extension du camp tout en s'alarmant des risques pour la sécurité que posent les insurgés somaliens qui pourraient s'infiltrer par ce biais. Ce camp, appelé Ifo II et construit l'année dernière, est toujours fermé.
Le 21 juillet, le porte-parole du gouvernement Alfred Mutua a suggéré que des camps de distribution de nourriture soient installés en Somalie. "Le flux actuel de réfugiés n'est pas tenable et le fardeau pourrait être trop lourd à supporter" a-t-il dit. Il a souhaité une "solution plus viable qui aide réellement les réfugiés chassés par la sécheresse". "Nous allons en parler avec le gouvernement", a dit la commissaire interrogée pour savoir elle allait demander l'ouverture du nouveau camp d'Ifo II. "Le Kenya est déjà soumis à la pression de la sécheresse et de l'afflux des réfugiés", a-t-elle souligné.
Le vice-ministre de la sécurité intérieure, Orwa Ojode, a lancé un appel à l'Union africaine pour qu'elle tente de trouver un autre pays d'accueil aux réfugiés.
De nombreux pays ont promis d'augmenter leur aide. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki moon a évalué globalement les besoins à 1,6 milliard de dollars. Mais l'aide à l'intérieur de la Somalie est contrecarrée par le refus des rebelles shebab d'accepter la présence de plusieurs organisations humanitaires étrangères.
Interrogée à ce sujet Mme Georgieva a dit son espoir. Les shebab sont, selon elle, "un dragon à plusieurs têtes".
Les Nations unies ont averti que 350.000 personnes étaient directement concernées dans les deux régions en situation de famine mais que tout le Sud de la Somalie pourrait être touché si une solution urgente n'est pas trouvée. Le gouvernement de transition somalien a dénoncé ces restrictions imposées par les shebab les qualifiant de "terroristes sans cœur". "Les extrémistes condamnent littéralement et délibérément le peuple à mort" a dit le Premier ministre Abdiwei Mohamen Ali dans un communiqué transmis le 22 juillet. Selon lui "c'est l'insurrection elle-même qui est à l'origine de la famine".
AFP/VNA/CVN