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| Échange entre le professeur John Stauffer (gauche), et le poète Nguyên Dô (centre), à l’Université Hoa Sen (Hô Chi Minh-Ville), le 20 novembre. |
| Photo : Université Hoa Sen/CVN |
Le projet "The Soul of Kiêu" (L’âme de Kiêu), lancé le 16 mars, réunit John Stauffer, professeur d’anglais à l’Université Harvard, et Paul Hoover (Département d’écriture créative de l’Université d’État de Californie), qui collaborent avec le poète Nguyên Dô, poète vietnamo-américain de l’Université Hoa Sen, à la traduction.
Après un an de travail, l’équipe a réalisé 60 à 70% du projet, dont l’achèvement est prévu dans au moins deux ans.
Lors d’un récent séminaire à l’Université Hoa Sen de Hô Chi Minh-Ville, le professeur John Stauffer a expliqué avoir décidé de participer au projet après avoir lu la première version de la traduction de Nguyên Dô. Il y avait perçu la beauté et la puissance latente du "Truyên Kiêu", que de nombreuses traductions précédentes n’avaient pas su saisir.
Écrit en nôm, au début du XIXe siècle par Nguyên Du, le "Truyên Kiêu" est un chef-d’œuvre de la littérature vietnamienne, comprenant 3.254 vers en lục bát (versification alterne de 6 et 8 pieds), qui raconte la vie et les tourments d’belle et talentueuse jeune femme, Kiêu, qui a sacrifié son propre bonheur pour sauver sa famille.
Le "Truyên Kiêu" a été traduit jusqu’à présent en une bonne trentaine de langues. Aux États-Unis, en 1973, le docteur Huynh Sang Thong, professeur à l’Université de Yale, a traduit le "Truyên Kiêu" en anglais. Trois autres éditions ont été traduites par Lê Xuân Thuy, Lê Cao Phan et Michael Counsell.
Le professeur John Stauffer a confié qu’à chaque lecture du "Truyên Kiêu", il se sent "meilleur, plus humain" et comprend mieux le Vietnam, soulignant ainsi le pouvoir transformateur de cette œuvre.
Il a constaté que beaucoup de traductions existantes manquent de profondeur, de compréhension du contexte et sont souvent trop académiques, ce qui rend le poème difficile d’accès pour les lecteurs internationaux.
Le projet vise donc à présenter le "Truyên Kiêu" en anglais avec clarté, musicalité et une riche imagerie, en s’attaquant aux problèmes courants tels que la perte des nuances culturelles et du rythme poétique lorsque les traducteurs abandonnent le lục bát original.
L’un des principaux défis pour l’équipe est de rendre dans un anglais naturel et évocateur le vaste système d’expressions idiomatiques du poème, dont beaucoup ont été créées par l’auteur Nguyên Du lui-même.
Le poète Nguyên Dô a souligné qu’une traduction réussie exige une maîtrise du vietnamien classique, une parfaite maîtrise de l’anglais et une profonde sensibilité à l’esprit poétique de Nguyên Du.
Préserver les qualités esthétiques, le rythme musical et la richesse des significations du poème est essentiel pour saisir toute la vitalité de l’œuvre originale, a-t-il affirmé.
Il s’agit du cinquième projet de traduction poétique entre Nguyên Dô et le professeur Paul Hoover, dont les précédentes collaborations incluent Black Dog, Black Night; Beyond the Court Gate de Nguyên Trai; et Returning to Côn Son de Nguyên Trai.
Nguyên Dô a reçu le prix de poésie de la New York Foundation for the Arts en 2005, tandis que Black Dog, Black Night a été désignée "Meilleure anthologie de l’année" par Coldfront Magazine en 2008.
Le professeur John Stauffer est l’auteur de 19 ouvrages et l’un des plus grands spécialistes mondiaux de la littérature de résistance, du mouvement abolitionniste et de la littérature américaine du XIXe siècle.
De son vivant, Nguyên Du souffla en demandant: "Dans trois siècles, s’il y aura des personnes qui pleurent pour Tô Nhu (son pseudonyme)", pour exprimer son extrême solitude. Depuis son décès, son trésor littéraire inestimable, notamment le Truyên Kiêu, est devenu le "nerf" et une partie intégrante de la vie spirituelle du peuple vietnamien.
VNA/CVN



