Le TGV mettra la dynamique de croissance du Vietnam sur les rails

Le Vietnam accélère sa modernisation avec un projet pharaonique : une ligne TGV Nord-Sud reliant Hanoï à Hô Chi Minh-Ville en 5 heures 30 minutes seulement. Il s’agit d’un catalyseur de développement, appelé à transformer en profondeur le visage du pays.

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La ligne ferroviaire électrifiée comprendra 23 gares de passagers et cinq de fret reliées à des pôles de fret clés. 
Photo : VNN/CVN

Le 30 novembre 2024 à 14h45, l’Assemblée nationale a donné son feu vert à la politique d’investissement dans le projet ambitieux de ligne de chemin de fer à grande vitesse sur l’axe Nord-Sud. Cette décision historique transformera non seulement l’industrie ferroviaire, mais aussi l’ensemble du secteur des transports au Vietnam”.

C’est ce que relate Lê Bang An, du Conseil des membres de la Compagnie générale des chemins de fer du Vietnam (VNR), qui souligne que cet ouvrage de grande envergure, s’inscrivant dans une volonté de modernisation et de développement, aura des répercussions à long terme sur l’essor du pays.

Un moment historique

Le vote à 92,48% des voix pour le projet de TGV Nord-Sud marque un tournant décisif. Il témoigne d’un consensus politique fort et d’une adhésion populaire à ce projet ambitieux, qui devrait propulser le Vietnam vers de nouveaux horizons”, estime le ministre des Transports, Trân Hông Minh.

Pour M. An, qui a consacré toute sa vie au rail, ces travaux vont bien au-delà d’un simple projet d’infrastructure. C’est un symbole de progrès, de modernité et d’espoir pour les générations futures. Ce bond spectaculaire de la durée du trajet entre Hanoï et Hô Chi Minh-Ville, de plus de 30 heures actuellement à seulement 5 heures 30 minutes, symbolise une “véritable révolution” pour le transport ferroviaire vietnamien, marquant une rupture avec le passé. Le projet incarne de manière éclatante le profond désir de “renouveau” de ce secteur national.

Auparavant, lors d’une conférence nationale pour bien saisir et mettre en œuvre la Résolution du 10e plénum du Comité central du Parti (XIIIe exercice), tenu le 20 octobre dernier à Hanoï, le Premier ministre Pham Minh Chinh avait affirmé que cette politique d’investissement était une “nécessité objective” et un “choix stratégique” pour développer les infrastructures nationales. Le qualifiant de “symbole de l’ère de décollage du pays”, le chef du gouvernement avait confirmé que ce projet incarnait aussi la volonté du Vietnam de se positionner parmi les nations avancées. Au-delà de l’amélioration des liaisons ferroviaires, il sera un véritable moteur de développement économique, permettant de fluidifier les échanges, de réduire les coûts de production et de favoriser la création d’emplois.

Un projet d'envergure

Long de plus de 3.143 km et traversant 34 villes et provinces, le réseau ferroviaire national, fort de ses presque 150 ans d'histoire, couvre une grande partie du territoire vietnamien.
Photo : VNA/CVN

S’étendant sur quelque 1.541 km et traversant 20 villes et provinces, cette ligne accueillera des trains circulant à une vitesse de pointe de 350 km/h pour les passagers, et de 160 km/h pour les marchandises. Elle constituera le véritable squelette du réseau ferroviaire vietnamien, interconnectant les principales métropoles et régions du pays.

La réalisation de ces travaux, qui était jusque-là hors de portée en raison de contraintes budgétaires, est désormais rendue possible grâce à une solide assise financière. L’économie vietnamienne, en plein essor, offre les garanties nécessaires pour mener à bien ce chantier colossal. Sa triple croissance depuis 2010, couplée à une gestion rigoureuse de la dette publique, a créé les conditions financières idéales pour le lancement de ce projet d’envergure.

Selon le rapport préliminaire, son coût total est estimé à environ 67,34 milliards d’USD (1.713.548 milliards de dôngs), répartis sur une période de 12 ans. Ce montant, bien que considérable, sera couvert notamment par des financements publics, ainsi que des partenariats public-privé et, en cas de pénurie de capitaux, des obligations du gouvernement ou des prêts d’aide publique au développement.

La ligne comprendra 23 gares pour les passagers et 5 pour le fret, avec des tracés conçus pour minimiser les impacts sur les zones sensibles, les sites historiques et optimiser les connexions avec les grands axes logistiques. Le ministère des Transports prévoit le recours aux normes techniques internationales rigoureuses pour assurer la qualité et la pérennité de l’ouvrage.

Au-delà de son aspect technique, la ligne ferroviaire à grande vitesse incarne une vision plus large du développement national. Grâce à une réduction significative des temps de trajet entre Hanoï et Hô Chi Minh-Ville, elle favorisera l’essor du tourisme, du commerce et de l’industrie, tout en contribuant à réduire la pollution et la fréquence des accidents de la route. Enfin, elle créera des dizaines de milliers d’emplois.

Ce projet s’inscrit pleinement dans la stratégie de développement du Vietnam d’ici 2030 et à l’horizon 2045, visant à en faire un pays à revenu élevé.

Un délai de dix ans

Passage du col des Nuages. 
Photo : VNA/CVN

Bien qu’il soit porteur de nombreuses promesses, sa réalisation s’avère complexe et nécessitera une gestion rigoureuse afin d’éviter tout dépassement de coûts. Les autorités vietnamiennes ont pris les devants en mettant en place des mécanismes de contrôle stricts et en s’engageant à une transparence totale tout au long du processus.

Le Premier ministre Pham Minh Chinh a appelé à une rupture avec les méthodes traditionnelles de mise en œuvre du projet, en recommandant une approche innovante, transparente et axée sur les résultats, afin de garantir la réussite de ce chantier d’envergure. Il a fixé un délai de dix ans pour que cet ouvrage s’achève en 2035.

La ligne à grande vitesse Nord-Sud est bien plus qu’un simple projet d’infrastructure, elle sera une véritable vitrine de la modernité et incarnera une vision ambitieuse du Vietnam pour se hisser au rang des nations développées de la région et même du monde. Sa réussite dépendra de la capacité à concilier les impératifs techniques, financiers et environnementaux, tout en assurant une participation active des populations locales. C’est un défi de taille, mais qui, s’il est relevé, permettra au pays de se doter d’une infrastructure de transport de classe mondiale.

Un levier économique puissant et un symbole de l’aspiration du peuple à “une nouvelle ère de prospérité et de développement”, comme l’a réitéré le secrétaire général du Parti, Tô Lâm.

Ðan Thanh/CVN

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