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Le transport routier est identifié comme la source prédominante des émissions. |
Photo : VNA/CVN |
La principale aspiration des habitants est l'amélioration de la qualité de l'air. La métropole est confrontée depuis de nombreuses années à une pollution atmosphérique persistante, principalement générée par les émissions des deux-roues et des automobiles. Après l'intégration de Binh Duong et Bà Ria - Vung Tàu, Hô Chi Minh-Ville dénombre plus de 14 millions d'habitants, pour un parc automobile impressionnant de plus de 11,4 millions de motos et 1,3 million de voitures.
Le transport routier est identifié comme la source prédominante de ces émissions, étant responsable de 88% des NOx, 99% du CO, 79% du SO2 et 88% des particules fines issues de l'ensemble des activités de transport. Cette détérioration de la qualité de l'air a des répercussions non seulement sur la santé publique, mais elle engendre également des pertes économiques substantielles, estimées à plus de 3 000 milliards de dôngs (soit 113,7 millions de dollars) chaque année, ce qui représente environ 0,25% du GRDP de Hô Chi Minh-Ville.
Les bilans des contrôles environnementaux révèlent que la concentration annuelle moyenne de particules fines PM2.5 à Hô Chi Minh-Ville atteint 31 µg/m3, soit un niveau six fois supérieur à la recommandation de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), fixée à 5 µg/m3. L'activité liée aux transports contribue à elle seule à environ 40 % de ces particules fines.
"Chaque matin, en me rendant au travail, en traversant les embouteillages où la fumée des véhicules s'élève, je ressens clairement l'impact sur ma respiration. Si la zone à faibles émissions permet de réduire les gaz d'échappement, cela répond aux espoirs de nombreux citadins", témoigne Thu Huong, résidente du quartier de Binh Thanh.
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Les voitures et les motos constituent la principale source de pollution de l'air à Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : VNA/CVN |
Un autre vœu exprimé est que les transports en commun et les véhicules écologiques deviennent des alternatives réellement pratiques. "Si les bus électriques proposaient de nombreuses lignes, étaient rapides et abordables, je les choisirais sans hésiter plutôt que ma moto. Les citoyens n'ont pas peur du changement, il suffit que les nouvelles solutions répondent à leurs besoins de déplacement quotidiens", partage Quôc Thang, habitant du quartier de Thu Duc.
Un aspect particulièrement sensible pour la population est la nécessité d'une transition équitable, afin que les groupes les plus vulnérables ne soient pas excessivement pénalisés. "Si l'on nous force à abandonner nos vieilles motos sans un soutien adéquat, de nombreuses familles défavorisées seront lourdement affectées. J'espère que la ville mettra en place des politiques de rachat de véhicules, des aides à l'achat de véhicules électriques, voire des prêts à faible taux d'intérêt pour que chacun puisse faire la transition facilement", partage Nguyên Van Binh, du quartier de Sai Gon.
Selon lui, la politique des zones à faibles émissions ne doit pas se limiter à des "restrictions" ou des "interdictions", mais doit s'accompagner de soutiens financiers, de formations professionnelles et d'opportunités de moyens de subsistance durables dans une économie verte, seule condition pour garantir une large adhésion à cette transition.
VNA/CVN