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Nguyên Manh Duy touche le sommet du Manaslu. Photo : NVCC/CVN |
Selon le journal Himalaya Daily, Nguyên Manh Duy a atteint avec succès le sommet du mont Manaslu le 22 septembre (heure locale). Lors de ce voyage qui a rassemblé des grimpeurs de diverses nationalités, notamment d’Argentine, de Turquie, d’Allemagne, d’Autriche et d’Australie, seul Nguyên Manh Duy venait du Vietnam.
Né en 1984 à Hanoï, il a travaillé pendant plus de dix ans au journal Nguoi Lao Dông (Travailleur) avant de se lancer à la conquête des plus hauts sommets du monde. Passionné par l’alpinisme, la terre himalayenne, la culture tibétaine et le bouddhisme, il a fondé en 2014 la Maison culturel tibétain-himalayen à Hanoï - Himalayas Vietnam. Depuis lors, il a consacré tout son esprit et son temps à des voyages d’alpinisme, avec pour objectif ultime de conquérir le mont Everest, culminant à 8.848 m. En 2017, il a également créé la société touristique Himalayas Adventure.
“Il y a une dizaine d’années, je suis allé dans les hauts plateaux du Népal et dans l’Himalaya. J’aime ce pays. Plus je monte en altitude, plus la culture des peuples autochtones est unique. J’ai gravi avec succès des montagnes de près de 7.000 m”, partage M. Duy.
Concernant son prochain projet, il déclare qu’il se prépare à explorer le “Toit du monde” au printemps 2025, en s’entraînant à des escalades sur glace, notamment la conquête du pic Ama Dablam (6.812 m) en mars et récemment du Manaslu (8.163 m).
Un voyage périlleux
Lors de son expédition au Manaslu, M. Duy était accompagné de Temba Bhote, un célèbre grimpeur professionnel et guide très expérimenté, connu sous le nom de Himalayan Sherpa, qui a conquis le mont Everest 10 fois et le Manaslu 6 fois. Cette étape est importante non seulement pour M. Duy, mais aussi pour Temba Bhote, qui est devenu le premier guide à conduire un alpiniste vietnamien au sommet du mont Manaslu, l’un des plus dangereux au monde.
Nguyên Manh Duy (droite) à la Maison culturel tibétain-himalayen (Himalayas Vietnam) à Hanoï. |
Photo : NVCC/CVN |
Située dans la partie centre-ouest du Népal, dans les districts de Manang et Gorkha, le Manaslu est connu pour ses conditions météorologiques imprévisibles, ce qui lui vaut le surnom de "montagne mortelle". Cet exploit est donc d’autant plus remarquable.
Manh Duy et Temba Bhote ont réussi à atteindre le sommet sans assistance, un accomplissement impressionnant dans l’escalade en haute altitude et un moment historique pour l’alpinisme au Vietnam et au Népal. Ce succès est une source de fierté pour le Vietnam dans le domaine des sports extrêmes.
Ne jamais abandonner
Parti le 13 septembre, Nguyên Manh Duy a mis quatre jours pour rejoindre le camp de base, qui accueillait près de 400 grimpeurs du monde entier. Après s’y être reposé pendant deux jours, le 19 septembre, il a poursuivi son ascension. Plus il montait, moins il y avait d’oxygène, rendant la respiration difficile, sans compter les pentes raides, la neige abondante et le phénomène du "mal d’altitude".
“J’ai moi-même voulu m’arrêter des dizaines de fois. J’ai passé trois heures dans des conditions météorologiques très difficiles, avec de la pluie et de la neige. À l’approche des 8.000 m, j’étais vraiment épuisé. L’idée d’abandonner me traversait l’esprit, même si je voyais le sommet à seulement 50 m. Temba Bhote m’a conseillé d’abandonner deux heures auparavant, mais avec détermination, nous nous sommes encouragés à continuer à avancer petit à petit, malgré nos lourds vêtements. Cela m’a pris environ 30 à 45 minutes pour surmonter ces derniers 50 m. Finalement, j’ai officiellement touché le sommet de la montagne à 14h52 le 22 septembre”, raconte Manh Duy par téléphone depuis le Népal.
Manh Duy (droite) et Temba Bhote ont réussi à atteindre le mont Manaslu. |
Photo : CTV/CVN |
Une fois au sommet du Manaslu, Manh Duy et Temba n’ont eu que cinq minutes pour admirer le majestueux Himalaya enneigé, avec au loin un magnifique horizon en forme d’arc. La descente a également été ardue : en six à sept heures ils n’ont descendu qu’environ 500 m, mais à la fin, les deux sont arrivés sains et saufs.
Dô Hop - Dan Thanh/CVN