Dà Nang : Lê Thi Xuân Thùy, une créatrice au service de la communauté

Après des années de recherche, la Dr. Lê Thi Xuân Thùy, Professeure d’université à Dà Nang, a réussi à mettre au point des dispositifs de filtration d’eau dans les zones reculées où les habitants font face à de graves problèmes d’accès à l’eau potable.

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La Professeure agrégée-Docteure Lê Thi Xuân Thùy et son purificateur d’eau multicouche. 
Photo : CTV/CVN

La Professeure agrégée-Docteure Lê Thi Xuân Thùy, née en 1981 à Dà Nang (Centre), détient quatre brevets dans le domaine de l’environnement, et continue à transmettre avec enthousiasme la passion des sciences à ses étudiants.

De plus, ses solutions et inventions contribuent à protéger l’environnement et à profiter aux habitants.

En 2012, après avoir obtenu un doctorat en sciences de la vie et de l’environnement à l’Université de Tokushima au Japon, elle est retournée à Dà Nang et a rejoint la Faculté de l’environnement de l’Université des sciences et technologies - Université de Dà Nang (DUT-UD). C’est là que la jeune professeure a commencé à attiser la flamme scientifique auprès des étudiants en les encourageant à innover pour l’environnement.

Mme Thùy estime que son invention la plus marquante est un dispositif de filtration d’eau multicouche, développé avec ses collaborateurs étudiants. Inspirée par les problèmes de contamination de l’eau dans sa propre maison, elle a mené une enquête approfondie sur la qualité de l’eau dans plus de 500 foyers à Dà Nang. Et elle a constaté que la plupart des fonds de réservoirs d’eau domestiques étaient couverts d’une couche de sédiments.

Des solutions innovantes et abordables

Pour remédier à cette situation, Mme Thùy et ses étudiants ont développé un dispositif de filtration d’eau multicouche utilisant des matériaux tels que du sable de quartz, du coton, du charbon actif… Cette installation, divisée en plusieurs compartiments, permet un remplacement facile des matériaux et une réduction des coûts.

Mme Thùy (centre) et deux de ses étudiants participant à la conférence scientifique et à l’exposition technologique pour l’année scolaire 2023-2024. 
Photo : CTV/CVN

Après de nombreux essais, le purificateur s’est révélé capable de filtrer les sédiments, de séparer les ions métalliques lourds et les limons, produisant ainsi une eau plus propre et plus sûre. Il est comparable aux systèmes de filtration d’eau disponibles sur le marché, mais à un coût bien inférieur - à partir de 500.000 dôngs (moins de 20 euros) seulement.

“L’objectif de mon équipe était de créer un produit accessible même aux familles à faible revenu”, indique Mme Thùy.

En plus de ce projet intitulé “Purificateur d’eau souterraine multicouche”, ses équipes de recherche ont réussi à en développer d’autres dans

les domaines de l’eau, du sol et de l’air. Trois de leurs inventions ont été brevetées par l’Office national de la propriété intellectuelle : traitement des eaux usées contaminées par des ions de métaux lourds à l’aide de matériaux magnétiques recouverts de gamapolyglutamide (Gama-PGA), équipement à plusieurs étages d’élevage de vers rouges pour le traitement des déchets agricoles, et urne pour brûler les papiers votifs de manière écologique.

“J’essaie toujours de faire tout ce qui peut aider la société, avec responsabilité et enthousiasme d’un scientifique. Être reconnue et obtenir un brevet sont pour moi un honneur et un encouragement pour continuer à mener des recherches scientifiques et à enseigner pour le bien de la communauté”, explique-t-elle.

Encourager la recherche chez les étudiants

En plus de son travail d’enseig-nement, Mme Thùy consacre beaucoup de temps à encadrer des projets de recherche et inventions liés à l’environnement pour ses étudiants et doctorants. En particulier, elle n’hésite pas à soutenir, avec ses propres deniers, les premières phases de leurs recherches.

Pour encourager les étudiants à s’y investir, elle intègre souvent leurs travaux à des concours ou des prix, leur offrant ainsi une reconnaissance et des motivations supplémentaires.

Mme Thùy et ses étudiants ne se contentent pas de coucher leurs inventions sur le papier. Ils cherchent activement à les appliquer dans les régions reculées où les communautés sont confrontées à des défis en matière d’eau potable.

Mme Xuân Thùy (centre) et deux de ses étudiants à la cérémonie de soutenance de leur projet de fin d’études. Photo : CTV/CVN

Ils ont par exemple travaillé sur le traitement de l’eau salée sur l’île de Lý Son (province de Quang Ngai) et de l’eau ferrugineuse sur l’île de Tam Hai (province de Quang Nam), dans le Centre.

Lorsque Nguyên Ðuc Trí, 25 ans, un ancien étudiant de l’Université des sciences et technologies de Dà Nang, lui a parlé de la situation à Lý Son, où de nombreuses familles devaient utiliser de l’eau salée, Mme Thùy l’a encouragé à se rendre sur place pour aider les habitants. Grâce à leurs efforts conjugués, la qualité de vie des insulaires s’est considérablement améliorée.

Trân Anh Minh, un résident du district de Lý Son, explique que l’eau, après traitement par l’équipe d’étudiants de Ðuc Trí, est devenue beaucoup moins salée, améliorant ainsi grandement le quotidien de nombreuses familles.

Ce projet a non seulement réduit les coûts liés à l’approvisionnement en eau potable, mais a également rendu cette ressource essentielle plus accessible à tous.

ĐOÀN NHAN - THAO NGUYÊN/CVN

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