"Israël ne devrait pas se voir offrir la moindre excuse pour poursuivre la construction d'implantations. Nous consi-dérons que toutes les activités de colonisation sont illégales", a déclaré Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. "C'est le principal obstacle sur le chemin de la paix. Israël doit stopper toutes les activités de colonisation immédiatement sans chercher d'excuses", a-t-il ajouté.
M. Abou Roudeina réagissait aux propos samedi de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, qui a soutenu la demande d'Israël de reprendre au plus vite et sans condition les négociations de paix avec les Palestiniens. "Je veux voir les 2 parties commencer les négociations dès que possible", a déclaré Mme Clinton, avant une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Elle a estimé que les propositions actuelles de M. Netanyahu sur une limitation de la colonisation étaient "sans précédent". Ce dernier s'est engagé à ne pas construire de nouvelles colonies en Cisjordanie occu-pée afin de permettre une relance des discussions de paix.
Le président Mahmoud Abbas a décliné samedi une proposition de Mme Clinton de reprendre les négociations avec Israël sans un arrêt total des colonies juives, lors d'une rencontre à Abou Dhabi.
M. Abbas a rencontré Mme Clinton à Abou Dhabi pour discuter des efforts américains en vue de relancer le processus de paix bloqué depuis l'offensive israélienne contre la bande de Gaza fin 2008.
"Au nom de l'administration américaine, Mme Clinton a demandé de reprendre les négociations entre les 2 parties sur la base d'un accord auquel est parvenu (l'émissaire américain) George Mitchell avec Israël, un accord qui ne prévoit pas un arrêt total de la colonisation", selon le négociateur palestinien Saëb Erakat.
"Le président Abbas a informé Mme Clinton de son refus absolu d'une reprise des négociations avec Israël" dans de telles conditions, a déclaré M. Erakat lors d'une conversation téléphonique depuis Abou Dhabi.
Après sa rencontre avec Mme Clinton, M. Abbas a déclaré à des journalistes n'avoir relevé "rien de nouveau" pour une relance du processus de paix. "Israël campe sur sa position", a-t-il déploré, dénonçant l'"intensification de la politique des implantations" à Jérusalem-Est (annexée en 1967 par Israël). "Cette question (de Jérusalem) a été au coeur des discussions avec Mme Clinton", a-t-il dit, ajoutant que "Jérusalem est en danger et sans Jérusalem, il n'y aura pas de paix".
M. Abbas a exhorté "l'administration américaine, en tant que médiateur, à obliger Israël (à respecter) ses engagements", y compris à Jérusalem-Est dont l'annexion "n'est pas reconnue par les États-Unis et la communauté internationale".
AFP/VNA/CVN