Dans un pavillon installé spécialement pour l'occasion et jusqu'à la mi-janvier sur le terre-plein d'un boulevard du centre de la capitale russe, trois prototypes de la future voiture hybride ont été dévoilées à la presse : le Ë-cross-coupé, une voiture à deux portes, le Ë-microvan, un modèle à cinq places et le Ë-Fourgon, à l'allure d'une petite fourgonnette.
La "Ë-Mobile" ("IO" en russe) fonctionne à l'essence et à l'électricité et est ainsi plus respectueuse de l'environnement qu'un modèle de voiture classique, explique un ingénieur de "Ë-auto", Iouri Chroubok.
La production en série de la "Ë-Mobile", développée par la compagnie "Ë-auto", coentreprise du groupe Onexim de Mikhaïl Prokhorov et du constructeur Iarovit-Motors, sera lancée dans la deuxième moitié de 2012.
Il s'agira de voitures bon marché, dont le prix sera de 450.000 roubles (11.000 euros) maximum, a déclaré Andreï Birioukov, le directeur général de "Ë-auto".
"Les investissements s'élèvent à environ 150 millions d'euros" pour la construction de la première usine d'assemblage des voitures hybrides, a ajouté M. Birioukov. Le groupe espère produire près de 10.000 modèles par an dans cette première usine d'assemblage.
Le gouvernement russe a fait du développement des nouvelles technologies une priorité pour la modernisation du pays.
Le président Dmitri Medvedev a ainsi lancé cette année la construction près de Moscou d'une "ville de l'innovation" (Innograd), qui se veut être une réponse russe à la Silicon Valley. Le groupe Onexim de Mikhaïl Prokhorov a de son côté inauguré fin novembre une usine de nanotechnologies à Saint-Pétersbourg (Nord-Ouest du pays).
"Il ne faut plus penser aux technologies d'hier mais aux nouvelles technologies", a déclaré M.Birioukov. Cette voiture hybride est destinée à "des gens qui veulent quelque chose de nouveau", a-t-il ajouté.
"La lettre Ë est très russe" et "IO en anglais, c'est cool", explique le designer Vladimir Tsesler, à l'origine du nom choisi pour le véhicule.
Les futures voitures hybrides sont d'ailleurs équipées de fonctions dernier cri comme les systèmes de navigation GPS et Glonass, l'équivalent russe du dispositif américain.
Mikhaïl Prokhorov a par ailleurs fait part de son intention d'exporter à terme ses voitures. "Nous prévoyons de nous implanter sur les marchés étrangers", a dit le milliardaire, cité par l'agence Interfax.
Le marché automobile domestique est quant à lui en pleine reprise, après avoir été durement affecté par la crise économique mondiale de 2009.
Selon l'Association des affaires européennes (AEB), qui regroupe la plupart des grandes sociétés étrangères présentes en Russie, la vente de véhicules particuliers a augmenté de 28% au cours des 11 premiers mois de l'année, comparé à la même période de 2009, pour s'établir à 1,7 million d'unités.
AFP/VNA/CVN