Les présidents turkmène Gourbangouly Berdymoukhamedov, afghan Hamid Karzaï, pakistanais Asif Ali Zardari et le ministre indien du Pétrole et du Gaz, Murli Deora, ont signé "un accord intergouvernemental sur la réalisation du projet TAPI".
L'idée de ce gazoduc, long d'environ 2.000 km et d'une capacité de transport de 30 milliards de mètres cubes de gaz par an, remonte aux années 1990 mais l'instabilité chronique de l'Afghanistan a bloqué jusqu'ici ce projet pourtant soutenu par les puissances occidentales.
Les ministres de l'Énergie des quatre pays ont de leur côté signé un accord cadre séparé sur le TAPI (Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde) mais aucun détail sur le contenu n'a été communiqué à la presse.
Une source au sein du gouvernement turkmène avait indiqué jeudi dernier sous couvert de l'anonymat que le gazoduc pourrait être achevé en 2014 "si aucun problème sérieux n'apparaissait".
Le TAPI transportera du gaz du champ de Daouletabad, dans le Sud-Est du Turkménistan, vers le Pakistan et l'Inde, et enrichira l'Afghanistan en droits de transit.
Au cours d'une conférence de presse, le président afghan a promis qu'il allait "faire tout le possible pour assurer la sécurité du projet pendant la construction et après la mise en exploitation du gazoduc". "C'est un projet d'importance majeure", a-t-il souligné.
Le gazoduc passera par plusieurs régions afghanes instables, dont les provinces du Helmand et de Kandahar qui sont devenues les épicentres des violences insurrec- tionnelles. Il passera aussi par le district de Quetta au Pakistan et aboutira à Fazilka, une ville indienne près de la frontière avec le Pakistan. "Ce gazoduc va renforcer l'économie du Pakistan et aidera à combattre l'extrémisme", a déclaré M. Zardari.
Le président de la Banque asiatique de développement Haruhiko Kuroda a estimé qu'il s'agissait d'un "projet historique". "Il faut faire des efforts pour assurer sa sécurité et la Banque est prête à apporter son assistance", a-t-il souligné.
Le président turkmène a annoncé vendredi dernier que le sommet permettrait de finaliser les para-mètres du gazoduc et les dates de la construction, ont rapporté les médias locaux.
Le projet est conforme à la politique énergétique du pays, "qui est un facteur de stabilité et qui est basée sur l'équilibre entre les marchés européen et asiatique", a déclaré M. Berdymoukhamedov samedi au début du sommet.
AFP/VNA/CVN