"La conférence a décidé de maintenir ses niveaux courants de production", fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj) depuis le 1er janvier 2009, selon le communiqué final diffusé par l'OPEP à l'issue de sa 158e réunion, organisée dans la capitale andine.
"L'accroissement de la consommation mondiale de brut sera moins important en 2011 qu'en 2010", et ce ralentissement "est couplé avec un ensemble de risques pouvant menacer la reprise encore fragile de l'économie mondiale", a expliqué l'organisation. "Possibles effets négatifs d'une +guerre des devises+, craintes d'une nouvelle crise bancaire en Europe", mais aussi consommation en berne et chômage élevé dans les pays développés : "tout cela peut affecter négativement la demande planétaire de brut", a-t-elle souligné.
Plusieurs ministres de l'OPEP se sont par ailleurs efforcés de justifier la récente envolée des cours du baril, qui ont franchi cette semaine à New York le seuil des 90 dollars pour la première fois depuis plus de deux ans.
L'effritement de la monnaie américaine, notamment face à l'euro, "fait souffrir nos pays producteurs, parce que nous vendons notre pétrole en dollars, mais nous importons et achetons en euros; vous pouvez voir combien nous perdons..."a fait valoir le secrétaire général de l'OPEP, Abdallah Salem el-Badri, lors d'une conférence de presse. "Les prix que nous constatons en ce moment sur le marché n'affectent pas la croissance mondiale", a-t-il ajouté, réaffirmant que, davantage que les prix, l'organisation se préoccupait "de l'approvisionnement du marché : la demande, les stocks et l'offre".
Or, le marché avait été jugé avant la réunion "très bien approvisionné" par plusieurs pays, dont les Émirats arabes unis et la Libye. "Nous ne fixons pas le prix sur le marché, nous voulons seulement que l'offre réponde à la demande, et le marché est actuellement bien pourvu : il y a même jusqu'à sept jours de surcapacité (de l'offre)", a renchéri samedi devant les journalistes le ministre équatorien Wilson Pastor-Morris, dont le pays assurait cette année la présidence de l'OPEP.
AFP/VNA/CVN