>> La liberté religieuse au Vietnam est indéniable
>> Liberté religieuse : le Vietnam récuse les évaluations "non objectives" de l’USCIRF
Dans sa mise à jour du 9 décembre, l’USCIRF continue de dresser un tableau sombre de la situation de la liberté religieuse au Vietnam, renouvelant ses recommandations habituelles d’inscrire le pays sur la liste des "pays particulièrement préoccupants" et de le soumettre à des mesures de pression.
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| Le 2569e anniversaire de Bouddha célébré dans l'ancienne capitale de Huê |
| Photo: VNA/CVN |
Le ton dépassé de ce rapport, fondé sur des arguments non étayés, des préjugés tenaces et des interprétations imposées de la liberté de religion au Vietnam, est manifeste. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les conclusions de l’organisation révèlent des lacunes flagrantes en matière d’objectivité et de méthodologie, soulevant des questions quant aux motivations politiques qui sous-tendent ce qui est présenté comme une évaluation des droits humains.
Ce qui frappe le plus, c’est la manière dont l’USCIRF aborde et interprète le concept de "liberté religieuse". Le rapport repose sur une conception occidentale de cette notion, façonnée par le contexte historique et politique spécifique des États-Unis, et l’applique ensuite comme critère universel pour juger des pays aux contextes historiques, culturels, ethniques et sociaux radicalement différents. Selon cette logique, presque toute forme de gestion étatique des activités religieuses risque d’être qualifiée de "répression", quels que soient le but ou le contexte réels de ces mesures.
Une telle approche néglige une réalité fondamentale : la liberté religieuse n’existe pas indépendamment de la vie sociale. Elle est toujours liée à l’ordre juridique, à la sécurité publique et aux droits et intérêts légitimes des autres acteurs de la société. Aucune nation multiconfessionnelle et multiethnique ne peut fonctionner de manière stable sans un cadre juridique régissant les activités liées à la religion et aux convictions. Même en droit international, la liberté de religion ou de conviction n’est pas un droit absolu. L’article 29 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 énonce clairement que l’exercice des droits et libertés est soumis aux limitations prévues par la loi afin de garantir l’ordre public, la moralité sociale et les droits d’autrui.
Au Vietnam, le respect de la liberté de croyance et de religion est une politique constante
En pratique, l’obligation pour les organisations religieuses d’enregistrer leurs activités et d’assurer la transparence concernant leur personnel, leurs lieux de culte et leurs ressources financières est une pratique courante dans de nombreux pays, y compris ceux souvent cités par l’USCIRF comme modèles de liberté religieuse. Aux États-Unis, les organisations religieuses doivent s’enregistrer auprès du Service des impôts (IRS) pour bénéficier d’exonérations fiscales, se conformer aux obligations de déclaration financière et s’abstenir de toute activité politique partisane. De nombreux États imposent également des exigences spécifiques en matière d’autorisation et de normes de sécurité, notamment en matière de prévention et de lutte contre les incendies, pour les lieux de culte. De telles mesures réglementaires ne sont évidemment pas considérées comme de la "répression religieuse", mais sont largement reconnues comme faisant partie du fonctionnement normal d’un État de droit.
Au Vietnam, le respect de la liberté de croyance et de religion est une politique constante et de longue date du Parti et de l’État, affirmée de la Constitution de 1946 à celle de 2013. Ce droit est garanti par la Constitution, tout en s’inscrivant dans un cadre juridique assurant l’harmonie entre la liberté individuelle et l’intérêt général. L’interprétation que fait l’USCIRF de ce mécanisme de gestion comme preuve d’une "liberté restreinte" reflète une perspective unilatérale qui ne parvient pas à replacer la question dans le contexte historique, social et pratique plus large du Vietnam.
Une autre lacune systémique du rapport de l’USCIRF réside dans sa tendance à confondre le traitement des infractions à la loi avec la "répression religieuse". Dans nombre des cas cités, les individus sont tenus responsables non pas de leurs convictions religieuses, mais d’actes spécifiques tels que l’instrumentalisation de la religion pour inciter à la division, s’opposer aux autorités, troubler l’ordre public ou porter atteinte aux intérêts de l’État et de la société. Or, ce contexte est souvent omis ou minimisé, ce qui conduit à qualifier collectivement ces incidents de cas de "prisonniers religieux".
Le cas de Hô Trong Phuc, âgé de 17 ans, cité par l’USCIRF comme un exemple typique, illustre clairement cette distorsion conceptuelle. Le rapport met l’accent uniquement sur l’élément religieux, omettant de mentionner que cet individu a publié et diffusé à plusieurs reprises des contenus déformés et diffamatoires, incité à la haine, porté atteinte aux intérêts de l’État et perturbé l’ordre social. Isoler ces violations de leur contexte spécifique et les qualifier de "répression religieuse" constitue une dénaturation fondamentale de la réalité des faits.
Le Vietnam reconnaissait 43 organisations religieuses
Sur le plan méthodologique, le rapport de l’USCIRF s’appuie fortement sur des sources secondaires, notamment des groupes de défense des droits, des groupes d’exilés et des individus aux opinions hostiles à l’État vietnamien. Ces sources sont rarement confrontées à des données officielles, des évaluations indépendantes ou des études de terrain exhaustives. Par ailleurs, le rapport ignore largement le tableau plus global et objectif de la vie religieuse au Vietnam.
Au Vietnam, les religions coexistent pacifiquement
À la mi-2025, le Vietnam reconnaissait 43 organisations religieuses représentant 16 religions différentes, comptant environ 27,7 à 28 millions de fidèles - près de 28% de la population -, plus de 53.000 dignitaires et quelque 29.600 lieux de culte. Chaque année, le pays accueille plus de 8.000 festivals religieux et commémoratifs, qui attirent une large participation. Au Vietnam, les religions coexistent pacifiquement et dans un esprit d’inclusion, défendant le principe d’une vie vertueuse et d’une foi sincère, respectant à la fois les préceptes religieux et la loi, et contribuant activement à la société dans un esprit d’unité et de développement national. Cette réalité dynamique et convaincante de la liberté religieuse au Vietnam est pourtant largement absente du rapport de l’USCIRF.
Il est également nécessaire de replacer les rapports de l’USCIRF dans un contexte politique plus large. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une agence gouvernementale américaine, l’USCIRF conseille le Congrès, le secrétaire d’État et le président des États-Unis sur la politique étrangère relative à la démocratie, aux droits de l’homme et à la liberté religieuse. En réalité, ses rapports servent souvent de prétexte à des pressions politiques, à l’imposition de normes, voire à la justification de sanctions. La recommandation unilatérale de l’USCIRF d’inscrire le Vietnam sur la liste du PCC témoigne d’une approche partiale et normative, d’autant plus que les relations vietnamo-américaines ont été élevées au rang de partenariat stratégique global, avec une coopération de plus en plus étendue dans de nombreux domaines.
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| Le 2569e anniversaire de Bouddha célébré dans l'ancienne capitale de Huê. |
| Photo: VNA/CVN |
Le Vietnam ne nie pas que la gestion étatique des affaires religieuses soit un domaine complexe qui exige une amélioration continue des politiques et du cadre juridique. De fait, au fil des ans, le Parti et l’État ont œuvré sans relâche à l’amélioration du cadre juridique et du modèle de gestion relatifs aux croyances et aux religions. Les dispositions de la Constitution, de la loi de 2016 sur les croyances et les religions et du décret N°95/ND-CP de 2023 ont contribué à garantir la liberté de croyance et de religion des citoyens, tout en simplifiant les procédures administratives et en créant un environnement équitable et transparent permettant aux organisations religieuses légalement reconnues d’exercer leurs activités.
Une évaluation objective et exhaustive de la liberté religieuse au Vietnam ne peut être réalisée que dans un cadre de dialogue égalitaire et de respect mutuel, et non par le biais d’étiquetages politiques ou de mécanismes coercitifs et imposés. Un dialogue sérieux ne peut s’instaurer que lorsque toutes les parties sont disposées à mettre de côté leurs préjugés, à écouter la complexité des réalités et à respecter la souveraineté de chaque pays quant à l’élaboration de ses propres politiques. Décontextualisée et politisée, la notion de "liberté religieuse" peut aisément devenir un instrument de pression, au lieu de servir de fondement à la compréhension, à la confiance et à la coopération.
De toute évidence, le rapport actualisé de l’USCIRF sur le Vietnam, tant sur le fond que sur la forme, présente encore d’importantes lacunes en matière d’objectivité, reflétant une perspective partiale et normative. Ce n’est que lorsque les évaluations s’appuieront sur une écoute multidimensionnelle, une comparaison exhaustive des données et le respect de la souveraineté du Vietnam quant à l’élaboration et à la mise en œuvre de sa politique religieuse que le dialogue sur la liberté de croyance et de religion pourra devenir constructif, contribuant ainsi à instaurer la confiance et à promouvoir une coopération saine et authentique dans les relations Vietnam - États-Unis, conformément aux normes juridiques internationales auxquelles les deux pays sont attachés.
VNA/CVN



