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Le Vietnam présente un scénario plus ambitieux dont l’économie prévoit une croissance annuelle du PIB de 8,3 à 8,5% cette année. |
Photo : VNA/CVN |
Lors de la conférence en ligne du gouvernement avec les autorités provinciales le 16 juillet, le ministère des Finances a présenté deux scénarios.
Le premier scénario vise un taux de croissance annuel de 8% en 2025. Selon cette projection, si la croissance du PIB au troisième trimestre atteint 8,3% en glissement annuel, conformément à la trajectoire définie dans la Résolution n°154, et si celle du quatrième trimestre atteint 8,5%, soit 0,1 point de pourcentage de plus que le scénario de base, le PIB du Vietnam dépasserait 508 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec un PIB par habitant supérieur à 5.000 dollars.
Les principaux moteurs de croissance pour le second semestre de l’année selon ce scénario comprennent un investissement total réalisé dans l’ensemble de l’économie d’environ 108 milliards de dollars, une croissance d’au moins 12% des ventes au détail et des revenus des services aux consommateurs (aux prix courants), et une hausse d’au moins 16% du chiffre d’affaires total des importations et exportations pour 2025. L’indice moyen des prix à la consommation (IPC) devrait se maintenir dans une fourchette de 4,5 à 5%.
Dans le deuxième scénario, plus ambitieux, recommandé par le ministère, l’économie prévoit une croissance annuelle du PIB de 8,3 à 8,5%. Cela nécessiterait une croissance de 8,9 à 9,2 % en glissement annuel au troisième trimestre, soit 0,6 à 0,9 point de pourcentage de plus que dans le premier scénario, et de 9,1 à 9,5% au quatrième trimestre, soit 0,7 à 1,1 point de pourcentage de plus que le scénario de base. Selon cette trajectoire, le PIB du Vietnam dépasserait 510 milliards de dollars d’ici fin 2025, avec un PIB par habitant dépassant 5.020 dollars.
Les principaux leviers de croissance de ce scénario comprennent un investissement total réalisé d’environ 111 milliards de dollars, une hausse d’au moins 13% du chiffre d’affaires du commerce de détail et des services aux consommateurs, et une croissance de 17% ou plus de la valeur des importations et des exportations. Les projections de l’IPC restent inchangées, à une moyenne de 4,5 à 5%.
Selon le ministère, outre la capacité à exploiter les opportunités du marché pour stimuler la consommation et les exportations, l’investissement demeure le principal moteur de la croissance, qui dispose encore d’une marge de progression considérable. L’augmentation des flux d’investissement au second semestre 2025 devrait non seulement stimuler la croissance à court terme, mais aussi jeter les bases de nouvelles capacités de production, permettant ainsi à l’économie d’atteindre une croissance de 10% ou plus en 2026.
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La ligne de métro Bên Thành - Suôi Tiên. |
Photo : icci.com.vn/CVN |
Au premier semestre 2025, le PIB a progressé de 7,52%, soit la meilleure performance pour un premier semestre depuis 2011. Les exportations ont progressé de 14,4 % pour atteindre 219,83 milliards de dollars. Les IDE enregistrés ont dépassé 21,5 milliards de dollars, en hausse de 32,6% sur un an, selon l’Office national des statistiques.
"Ces résultats montrent que le Vietnam brave les vents contraires et maintient une forte dynamique" a déclaré le vice-Premier ministre Nguyên Chi Dung.
Pourtant, l’ambition seule ne suffit pas. "Si nous n’adoptons pas de nouvelles mesures ou des approches audacieuses, nous n’atteindrons jamais ces objectifs", a-t-il indiqué.
Malgré des progrès impressionnants, le Vietnam n’a jamais atteint une croissance à deux chiffres. Sa moyenne à long terme se maintient autour de 6,4%. Des défis structurels, notamment en matière de productivité et d’efficacité institutionnelle, continuent de freiner les progrès.
Le Dr Nguyên Si Dung, ancien directeur adjoint du Bureau de l’Assemblée nationale, a qualifié la situation actuelle de tournant stratégique : "Le monde évolue rapidement : changement climatique, transformation numérique, conflits géopolitiques. Les pays qui s’adaptent rapidement et réforment leurs institutions progresseront. Ceux qui hésitent seront laissés pour compte".
La croissance de la productivité du travail au Vietnam en est un parfait exemple.
Selon le Dr Dang Duc Anh, directeur adjoint de l’Institut central de gestion économique, la productivité moyenne est passée de 4,53% (2011-2015) à 6,05% (2016-2020), mais a de nouveau chuté à 4,67% sur la période 2021-2024.
"Le rythme d’amélioration ralentit. Notre application de la science, de la technologie et de l’innovation reste limitée", a-t-il ajouté.
Les secteurs émergents tels que les énergies propres, les semi-conducteurs, l’IA et les matériaux avancés restent sous-développés. Parallèlement, les moteurs traditionnels, comme la fabrication à bas coût, perdent de leur élan. L’économie repose encore fortement sur l’assemblage et la transformation des matières premières, tandis que les segments à forte valeur ajoutée comme le design et la R&D restent faibles.
"Ces faiblesses structurelles, si elles ne sont pas résolument corrigées, freineront les ambitions du Vietnam" a estimé le Dr Dang Duc Anh.
La réforme institutionnelle est largement considérée comme la pierre angulaire d’une nouvelle phase de croissance.
"Les institutions constituent le système de fonctionnement de l’économie", a indiqué Nguyên Si Dung. "La croissance à court terme peut provenir du capital ou du travail. Mais une croissance durable et innovante dépend d’institutions transparentes, efficaces et équitables".
Il a soutenu que le Vietnam doit commencer par un changement de mentalité, ajoutant : "La réforme ne se limite pas à l’adoption de lois. Il s’agit de bâtir un système de gouvernance stratégique et adaptatif".
Du côté du monde des affaires, Dâu Anh Tuân, secrétaire général adjoint de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Vietnam (VCCI), a souligné deux priorités : passer d’une gouvernance pré-approbation à une gouvernance post-audit et améliorer l’exécution des politiques.
"Si les objectifs de croissance sont liés aux indicateurs clés de performance des responsables locaux, nous constaterons des progrès plus nets, même à court terme", a-t-il déclaré.
Le secteur de l’énergie illustre les enjeux. Selon Vu Tu Thành, du Conseil des affaires États-Unis - ASEAN, le Vietnam devrait supprimer les quotas de capacité dans son plan énergétique et autoriser les accords d’achat direct d’électricité (DPPA) pour les sources d’énergie propres.
"Cela permettrait de débloquer les investissements et de renforcer la sécurité énergétique", a-t-il déclaré, ajoutant que le Vietnam a le potentiel de devenir un moteur de croissance en Asie du Sud-Est. Mais pour concrétiser ce potentiel, il doit agir avec détermination. Une croissance à deux chiffres est à portée de main, mais seulement si les réformes sont à la hauteur des ambitions.
VNA/CVN