>> Un jeune créateur de peluches en laine feutrée
Hoàng Tuân Anh devant son oeuvre "Vue aérienne de la forêt". |
Photo : Quê Anh/CVN |
Dans une petite boutique de la rue Hô Dac Di (arrondissement de Dông Da, Hanoï), Hoàng Tuân Anh greffe de la mousse verte sur son œuvre qu’il a dénommée L’allée.
Toutes les plantes utilisées sont en mousse stabilisée, c’est à dire des couches de mousse (naturelles ou cultivées) ayant subi de nombreux processus de traitement qui arrêtent la croissance des cellules végétales tout en conservant la forme, la couleur et l’élasticité que la plante avait à l’état vivant.
Il y a trois ans, lorsque ses travaux ont été suspendus à cause du COVID-19, Tuân Anh, né en 1998, a fait des recherches sur les réseaux sociaux et s’est familiarisé avec l’art de la mousse, un domaine nouveau d’art abstrait.
Un nouveau hobby
"Je fais partie des gens qui aiment les plantes. J’ai un petit jardin chez moi. En faisant des recherches en ligne, j’ai appris l’existence d’œuvres d’art faites à partir de mousse. Cela m’a beaucoup plu. J’ai fait des recherches, appris petit à petit et je me suis mis à créer des objets artistiques. Concernant la mousse naturelle, j’ai fait des recherches en ligne et demandé aux habitants des régions de forêts tropicales fraîches et humides quelles étaient les conditions idéales pour la croissance de la mousse. À Thái Nguyên et Lào Cai (Nord) par exemple, la mousse pousse bien et peut être cultivée toute l’année", partage-t-il.
Une création de Hoàng Tuân Anh. Photo : TH/CVN |
Une création de Hoàng Tuân Anh. Photo : TH/CVN |
Des créations de Hoàng Tuân Anh. Photo : TH/CVN |
Une création de Hoàng Tuân Anh. Photo : TH/CVN |
Une création de Hoàng Tuân Anh. Photo : TH/CVN |
Les œuvres à partir de mousse stabilisée (telles que peintures, étagères, décorations de table, etc.) conviennent bien aux personnes qui n’ont pas le temps de jardiner mais aiment les espaces verts, ou à ceux qui souhaitent simplement exposer une œuvre d’art botanique dans leur maison.
Contrairement aux plantes dont le taux de survie dépend de la façon dont elles sont entretenues, les œuvres en mousse stabilisée ont une durée de vie de 5 ans à plusieurs décennies. Si elles sont poussiéreuses ou décolorées avec le temps, les clients peuvent contacter la boutique pour un “entretien et nettoyage” !
"Selon l’ampleur et la complexité des œuvres, le temps de travail varie. Il y a celles que je crée en quelques heures, et d’autres qui prennent des jours voire des mois, dit Hoàng Anh. La partie la plus difficile, c’est l’idée de départ. Je veux créer des scènes naturelles, la beauté la plus honnête, naturelle et non arrangée. Pour ce faire, je me suis inspiré de la nature, notamment de paysages, pour les recréer".
Ce hobby est apparu au Vietnam il y a plus de dix ans alors que la mousse était souvent plantée en combinaison avec des bonsaïs, des plantes aquatiques ou des terrariums (un milieu confiné imitant le biotope de certaines espèces animales et/ou végétales dans des contenants en verre). Mais ceux qui créent des œuvres d’art en mousse stabilisée sont encore rares.
Hoàng Tuân Anh est considéré comme l’un des pionniers au Vietnam. Il lui a fallu deux ans pour maîtriser l’utilisation de ce végétal. Il a commencé par fabriquer de petits produits, échouant inévitablement à plusieurs reprises, se sentant parfois frustré et impatient.
Des compositions vertes
"J’ai créé plusieurs centaines d’œuvres. L’une de mes préférées fait partie de mes premières réalisations. +Vue aérienne de la forêt+ est un tableau qui ressemble à une forêt vue depuis un avion, dense et majestueuse. Je l’expose actuellement à ma boutique au 99 rue Hô Dac Di. Cette année, je souhaite développer davantage de nouvelles œuvres, organiser davantage d’ateliers et même une exposition personnelle", indique le Hanoïen.
Hoàng Tuân Anh au travail. |
Photo : Quê Anh/CVN |
Tuân Anh raconte que les clients qui entendent parler de l’art de la mousse pour la première fois trouvent l’idée étrange et sont d’abord méfiants, jusqu’à ce qu’ils entrent réellement en contact avec ses créations. Le jeune homme compte aujourd’hui un certain nombre de clients âgés de 25 à 45 ans, qui souhaitent embellir leur espace de vie ou apprécient simplement la singularité de son travail.
Selon lui, la beauté de l’art de la mousse tient au goût de chacun. Certaines personnes voient les œuvres comme des peintures suspendues, sur des panneaux créant une sensation réaliste et stimulant les sens. D’autres les imaginent comme un cadre naturel, une forêt tropicale, un espace vert appelant à préserver la nature.
"Les couches de mousse stabilisée sont conçues de manière extrêmement méticuleuse, ce qui rend la salle à manger de ma famille plus vivante et vitale. Surtout lorsque la lumière les éclaire, elles deviennent encore plus chatoyantes et multidimensionnelles. C’est chouette !" s’exclame Trân Phuong Nam, 32 ans, un client venu de l’arrondissement de Long Biên (Hanoï), qui a acheté une œuvre à 16 millions de dôngs pour la décoration de son intérieur.
L’art de la mousse prend beaucoup de temps à apprendre. En plus de créer de nouvelles œuvres, Tuân Anh souhaite créer une communauté de professionnels au Vietnam. Souhaitons-lui que son rêve devienne réalité.
Quê Anh/CVN