Hô Chi Minh-Ville : nouveau dispositif pour la recherche scientifique

À partir de cette année, Hô Chi Minh-Ville applique un dispositif de commande de recherches pour les projets qu’elle souhaite développer. Échange avec Phan Minh Tân, directeur du Service municipal des sciences et des technologies.

Quels sont les défauts du mécanisme qui gêne les recherches des scientifiques ?

Le premier défaut est le caractère dépassé et quelquefois irrationnel de la réglementation en vigueur. Pour un projet de recherche doté d’un budget de 500 à 600 millions de dôngs, les scientifiques doivent, selon celle-ci, le diviser en plusieurs phases spécifiques auxquelles ils doivent ventiler les ressources du budget. Or, on ne peut prévoir cela puisqu’il s’agit de recherche sur un domaine inconnu ou, à tout le moins, mal connu. Comment déterminer le matériel et les fournitures nécessaires ? De même, lorsqu’ils proposent un projet de recherche, ils doivent établir une comptabilité à l’avance. Ces deux exigences, qui sont les conditions sine qua non du déblocage des fonds, freinent nos scientifiques.
Quel est l’intérêt du mécanisme de recherche à la commande ?

Les autorités municipales et responsables des administrations locales concernées ont étudié ce problème en détail et, après un retour approfondi sur la réglementation, comptent exploiter certaines dispositions de la circulaire 93 qui portent sur la commande d’études scientifiques et de développement de technologies. L’intérêt de ce mécanisme est évident, compte tenu de sa nature contractuelle : après examen par l’autorité administrative d’un projet et acceptation d’un budget prévisionnel, elle passe commande. En d’autre terme, le responsable du projet est dès lors indépendant, que ce soit au niveau de l’emploi du budget comme des orientations qu’il souhaite donner à ses travaux, son obligation se limitant à établir une comptabilité du projet, ainsi qu’à rendre compte et livrer à la date prévue les fruits de sa recherche. Dans ce cadre juridique, notre service sera l’autorité de tutelle chargée de la gestion des projets sur le plan financier - en pouvant, à ce titre, accorder des fonds supplémentaires s’ils sont justifiés par exemple - comme du bilan de ceux-ci une fois terminés.

À partir de cette année, un nouveau mécanisme est appliqué aux projets de recherche scientifique.


Quels sont les procédures et critères d’octroi d’un budget de recherche scientifique ?
Sur le plan administratif, les procédures ne changent pas, les étapes de sélection, d’expertise, d’évaluation et de réception demeurent. Ce qui change, c’est que les formalités financières sont moins compliquées. Quant à l’évaluation du budget des projets, ces dernières ne fixent aucun critère pour son approbation. Conformément à notre pratique, une fois le projet prévisionnel fourni, notre service désignera un comité d’évaluation qui devrait donner au directeur du projet des conseils adéquats sur ses prévisions financières. Ce projet sera ensuite expertisé par un groupe qui se compose des représentants des services municipaux concernés (Service des sciences et des technologies, celui du plan et de l’investissement et celui des finances). Enfin, si le responsable du projet accepte cette décision, il signera alors la convention de commande avec le Service municipal des sciences et des technologies.

Depuis longtemps, les résultats de recherches ne sont pas livrés à temps sans cependant subir les sanctions financières prévues. Ce nouveau mécanisme va-t-il régler les choses ?

La commande d’une recherche scientifique est, certes, contractuelle, mais elle est spécifique. C’est une aventure qui pose quand même des risques. Le plus grand risque, c’est de ne rien trouver, comme cela est le cas à l’issue de nombreuses recherches. Dans d’autres cas, l’impossibilité de prévoir les dépenses ou de maintenir la vitesse de progression des travaux... C’est pourquoi en cas de retard, aucune sanction ne s’applique. Toutefois, notre Service sanctionne parfois des retards. Il s’agit des contrats ayant de six mois à un an de retard. Dans ce cas, le contrat sera liquidé. Un conseil d’expertise sera fondé pour évaluer et régler les questions financières relatives au projet rejeté. Quant au chef du projet, il sera interdit de participer aux activités de recherches scientifiques pendant deux ou trois ans. À partir de cette année, notre service utilise un logiciel de gestion de projets. Ainsi, chaque responsable de projet a un compte propre. Chaque mois, il doit faire un rapport en ligne sur l’état de ses travaux. Faute de rapport mensuel, le logiciel lancera une alerte sur son compte ; à la troisième alerte, le projet est suspendu...

Qu’attend le Service municipal des sciences et des technologies de ces nouvelles modalités de recherche ?

Que les scientifiques puissent se consacrer pleinement à leur travail, déchargé de toute contrainte ou inquiétude administratives. Dans un premier temps, notre service sélectionnera environ vingt projets témoins pour expérimenter ce nouveau mécanisme. En cas de résultats positifs, il sera généralisé à tous les projets de recherche.

Quê Anh/CVN

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