Améliorer l’environnement d’affaires pour mieux attirer les investisseurs

Le Vietnam cherche continuellement une meilleure congruence de son environnement d’affaires à l’attrait de l’investissement direct étranger (IDE). Avis du ministre du Plan et de l’Investissement, Bùi Quang Vinh

Le ministre Bùi Quang Vinh.

Les entreprises japonaises projetant d’investir au Vietnam sont de plus en plus nombreuses, s’agit-il d’une tendance durable et importante ?
Le Japon est aujourd’hui le 3e des 98 pays et territoires investissant au Vietnam en termes de nombre d’entreprises et, selon nos prévisions, les investisseurs japonais vont continuer d’augmenter dans les années à venir. Si, de manière générale, le Vietnam s’attache à améliorer son environnement d’investissement afin de mieux attirer les capitaux des investisseurs étrangers, s’agissant des entreprises de ce pays, cette détermination se double d’un réel intérêt pour le développement de coopérations avec celles-ci car leur gouvernement nous accorde de nombreuses aides publiques au développement (APD).
Je tiens à souligner en effet que le Japon nous soutient tout particulièrement dans notre développement socioéconomique, et, à ce titre d’ailleurs, nous avons bénéficié de son assistance pour l’élaboration de la Stratégie d’industrialisation et de modernisation du pays pour 2020. De même, nous avons défini un Programme de coopération industrielle pour lequel cinq secteurs majeurs ont été retenus, deux autres étant à l’étude actuellement. En outre, lors d’une récente mission de travail du ministère du Plan et de l’Investissement (MPI) au Japon, nous avons, pour la première fois, rencontré directement 15 grandes banques japonaises. Ces dernières nous ont indiqué leur intention d’ouvrir une représentation dans notre pays, notamment pour se charger du financement des PME japonaises implantées au Vietnam, mais aussi, le cas échéant, de financer les PME vietnamiennes spécialisées dans l’industrie auxiliaire. Le Japon est donc pour nous un partenaire de premier ordre, comme un partenaire stratégique.

Fabrication des huisseries en aluminium de la société de Tung Kuang, une entreprise à capital entièrement taïwanais basée dans la province de Hai Duong (Nord).
Photo : Hông Ky/VNA/CVN


C’est le MPI qui est en charge de l’administration et de la gestion de tous les aspects de l’IDE. Que compte-t-il faire pour exploiter pleinement cette opportunité ?
Le MPI a soumis au gouvernement un document sur l’amélioration de l’environnement d’affaires afin que le Vietnam soit plus attractif pour les investisseurs étrangers. Nous avons défini huit groupes de mesures fondamentales en divers domaines, notamment en matière de réforme administrative, de développement des infrastructures, ainsi que de formation de personnel qualifié, suivant les critères des entreprises étrangères, ceux-ci étant selon nous les plus importants.
En effet, le rapport dressant le bilan de 25 ans d’IDE au Vietnam a souligné certaines insuffisances du cadre juridique actuel relatif à l’IDE et des politiques incitatrices à l’investissement. Tout d’abord, il demeure des procédures administratives complexes qui découragent les entreprises. Mais nous avons aussi relevé d’autres problèmes. Ainsi, s’agissant du secteur de l’industrie auxiliaire, des entreprises étrangères nous ont expliqué lors de rencontres connaître des difficultés sur les régimes et politiques sectorielles. Plus précisément, elles nous ont indiqué que la classification des secteurs d’investissement n’est pas suffisamment claire et qu’il est difficile de déterminer précisément de celui dont elles relèvent, ce qui est problématique pour prévoir le bénéfice de telle ou telle politique privilégiée en matière fiscale ou foncière... La tâche primordiale est donc d’affiner le statut de l’IDE, notamment en faisant des efforts de taxonomie économique, afin que les entreprises puissent élaborer en toute sécurité juridique leur investissement, notamment en le soumettant avec certitude au régime de tel ou tel secteur.
Il faut aussi accélérer la réforme administrative, et ce d’autant plus qu’à ce jour, certaines procédures administratives ayant déjà été simplifiées restent encore trop complexes selon certaines entreprises étrangères. Il nous faut aussi généraliser le mécanisme de guichet unique, nombre de procédures administratives relevant toujours de différentes administrations publiques. Les investisseurs étrangers ont réellement besoin d’un interlocuteur unique en mesure de les renseigner comme de recevoir l’ensemble des procédures et formalités administratives de leur projet.
Enfin, les efforts de développement d’infrastructures comme de ressources humaines qualifiées, selon les critères et besoins de ces entreprises, doivent être poursuivis.
Ces derniers temps, de plus en plus d’entreprises étrangères s’implantant au Vietnam souscrivent d’importants crédits auprès de banques vietnamiennes, et un certain nombre d’entre elles a pris la clef des champs. Quelle est votre réaction ?
Le MPI a confié au Département des politiques monétaires la tâche de revoir et de préciser les conditions d’emprunt des entreprises étrangères auprès de nos banques. Dès que nous aurons en main des données et éléments plus précis, nous prendrons les mesures nécessaires afin d’éviter ce genre d’aventures...

Linh Thao/CVN

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