Nguyên Ngoc Phi. |
L’année dernière, près de 485.000 personnes ont été formées. êtes-vous satisfait ?
Le programme national de formation des habitants des zones rurales a été préconisé par le Parti et l’État. Ce programme, qui s’étend sur dix ans (2010-2020), a reçu une enveloppe de 26.000 milliards de dôngs, pour former chaque année, selon le plan initial, un million de personnes.
Les objectifs principaux sont de doter les paysans des meilleures techniques de production agricole, pour améliorer les rendements, et de former des travailleurs à un métier du secteur non-agricole, pour leur permettre de trouver un emploi stable.
Trois ans après son déploiement, ce programme a aidé des centaines de milliers d’agriculteurs à acquérir des connaissances. Néanmoins, l’objectif de former chaque année un million de personnes semble hors de portée et nous l’avons revu à la baisse.
En 2012, selon les statistiques, environ 485.000 travailleurs ont été formés, un chiffre beaucoup trop bas. Je pense qu’il y a deux raisons essentielles à cette situation. D’abord, une conjoncture économique que tout le monde sait difficile, et qui a entraîné des retards notables dans la redistribution des fonds pour les localités. Elles n’ont reçu leurs subventions qu’en juin 2012, les plaçant en délicatesse pour atteindre un objectif annuel en six mois seulement... Ensuite, je dois dire que nombre de villes et de provinces connaissent des problèmes dans la mise en œuvre du programme qui, il faut le dire, leur est très novateur. Mais il s’agit là de difficultés ponctuelles qui se règleront avec un peu de temps.
L’un des objectifs majeurs du programme de formation des travailleurs en zone rurale est de doter les paysans des meilleures techniques de production agricole, pour améliorer les rendements. |
Cette année, 600.000 travailleurs ruraux seront formés. Nous renforcerons également la surveillance de l’utilisation du budget pour ce programme, et les activités de formation dans chaque ville et province.
Les objectifs de ce programme national sont clairs. Mais il existe une réalité : dans les régions reculées, les travailleurs semblent être indifférents à ce programme. Pourquoi ?
Dans ce programme, il est clairement précisé que les formations dispensées doivent correspondre à la demande du marché du travail, pour donner aux jeunes toutes les chances de trouver un emploi par la suite. Les établissements d’apprentissage professionnel des localités doivent donc étudier les besoins de la région afin de maintenir ce cap.
La culture des papayes, un des nouveaux choix des paysans pour augmenter les recettes familiales. |
Dans la réalité, nombre d’entre elles ne sont pas vraiment sérieuses sur cette question, et le programme a perdu de sa crédibilité auprès des habitants. C’est aux autorités locales de réagir. D’un autre côté, les entreprises vont devoir se manifester pour informer de ce qu’elles recherchent.
À noter que beaucoup d’entre elles se lancent elles-mêmes dans l’apprentissage. Je vais vous citer un exemple. L’entreprise de Duc Phong, basée dans la province de Nghê An (Centre) organise des formations pour permettre aux paysans de sa région de rentabiliser leurs productions. Ensuite, elle prend en charge l’écoulement de leurs stocks.
Un autre problème persiste : après s’être formés à de nouvelles méthodes de production agricoles, les paysans les appliquent et, paradoxalement, n’arrivent plus à vendre leurs produits ? Pourquoi ?
La production devra s’attacher aux besoins du marché. C’est vrai que ces derniers temps, dans plusieurs régions, les paysans ont appliqué des techniques de production sur lesquelles on les avait formés, mais aujourd’hui, ils n’arrivent pas à écouler leurs stocks. Tout simplement parce que, encore une fois, ces formations ne sont pas données en fonction des besoins du marché. Les localités vont devoir se remettre en question pour réorienter ces formations vers la production marchande.
Linh Thao/CVN