Environ 85.000 travailleurs envoyés à l’étranger en 2013

Outre les marchés traditionnels, le pays enverra du personnel qualifié - dont des diplômés - dans d’autres pays qui accordent des rémunérations attrayantes. Entretien avec Lê Van Thanh, chef adjoint du Département de gestion des travailleurs à l’étranger.

Lê Van Thanh, chef adjoint du Département de gestion des travailleurs à l’étranger.

En 2012, le secteur de l’envoi de travailleurs à l’étranger n’a pas encore atteint ses objectifs annuels. Certains professionnels estiment que cette année, il en sera de même compte tenu du marasme qui s’est emparé des marchés prometteurs. Qu’en pensez-vous ?  

L’année dernière, la prévision d’une situation difficile depuis le début de l’année étant avérée, le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales (MTIA) a pris des mesures strictes pour conserver les marchés d’emploi. Grâce à celles-ci, certains de nos marchés traditionnels ont continué d’accueillir nombre de travailleurs vietnamiens, tels que Taïwan (Chine) avec 30.533 travailleurs, la République de Corée avec 9.228, la Malaisie avec 9.298, le Japon avec 8.775, le Cambodge avec 5.215. Fait notable également, la reprise du marché libyen où ont été envoyés 615 personnes. Au final, pour toute l’année 2012, le pays a envoyé 80.000 travailleurs à l’étranger, dont 26.800 femmes, ce qui représente 88,9% de nos objectifs annuels. Vu la conjoncture d’une reprise molle de l’économie dans le monde et d’un chômage croissant sur les marchés de l’emploi, c’est un résultat positif.

Cette année, les difficultés économiques dans le monde vont se poursuivre, ce qui à l’évidence nous pose un défi. J’entrevois néanmoins quelques issues. Ainsi, le marché japonais accepte davantage de personnel vietnamien qualifié. De 2013 à 2014, il prendra en charge 180 Vietnamiens et les formera avant de les embaucher au printemps 2015. Le Japon manque actuellement de près de 500.000 gardes-malades et aides-soignants, raison pour laquelle il est très intéressé de former des Vietnamiens. L’Allemagne a aussi besoin de recruter des aides-soignants vietnamiens dès cette année, et le MTIA a prévu de recruter des candidats. D’autres pays, dont l’Arabie saoudite et la Finlande, entendent coopérer pour recruter des aides-soignants diplômés...

Aide-soignant, l’un des métiers les plus demandés dans les prochaines années.
Photo : Duong Ngoc/VNA/CVN

 

Quels marchés sont les plus prometteurs actuellement, et de quels personnels ont-ils besoin en 2013 et dans les années à venir ? 

Le MTIA a élaboré une stratégie sur l’envoi de travailleurs vietnamiens à l’étranger, le développement des marchés de l’emploi prometteurs et la promotion de l’image des travailleurs vietnamiens. L’un de ses objectifs est d’envoyer chaque année plus de 100.000 Vietnamiens. Cette année, les marchés en mesure d’accepter du personnel non qualifié ont connu plusieurs évolutions favorable aux travailleurs. Par exemple, la Malaisie a majoré le SMIC (Salaire minimum interprofessionnel de croissance), depuis le 1er mars, pour cette catégorie de personnel. Par ailleurs, les entreprises vietnamiennes agréées en matière d’envoi de main-d’oeuvre à l’étranger ont acquis une grande expérience dans l’étude des marchés, la sélection des partenaires et la garantie de meilleures conditions de travail pour leurs travailleurs. Au Proche-Orient, près de 800 Vietnamiens sont retournés en Libye. Le Qatar a toujours un important besoin de personnel dans le secteur de la construction, en particulier dans le segment des infrastructures. Son ministère du travail coopère avec le MTIA pour créer un centre de formation de personnel pour le Proche-Orient. Enfin, nous préparons un plan d’emploi pour Macao (Chine), Taïwan (Chine) et la Malaisie, des aides-ménagères pour ce dernier, notamment.

Sur le plan des catégories socioprofessionnelles, la situation évolue assez nettement cette année, tendance qui se poursuivra les prochaines années. Outre les aides-soignants et gardes-malades, les soudeurs qualifiés et les ingénieurs civils seront les plus demandés. En cette conjoncture d’augmentation du chômage au Vietnam, si nous pouvons exploiter l’opportunité que représentent nos jeunes titulaires d’une licence en améliorant leur niveau en langue, nous disposerions alors de ressources humaines répondant aux critères d’un envoi à l’étranger. Selon les estimations de spécialistes étrangers, les étudiants vietnamiens peuvent satisfaire aux exigences professionnelles de partenaires étrangers. Le point faible, c’est leur niveau en langues étrangères. Dans un proche avenir, il est clair que le pays devra renforcer la formation en ce domaine.

En 2012, le pays a envoyé 80.000 travailleurs à l’étranger.
Photo : Thanh Vu/VNA/CVN

Que fera le MTIA pour atteindre son objectif annuel de 85.000 travailleurs ?

Nous allons privilégier nos plus grands marchés d’emploi dont la République de Corée, Taïwan (Chine), la Malaisie et la Russie. Concernant ce dernier, nous allons réorganiser les entreprises d’envoi de personnel, et nous faisons tout pour signer prochainement l’accord de coopération dans l’emploi Vietnam-Russie en cours de négociations. Nous établirons enfin des normes d’évaluation de la qualité des entreprises d’envoi de travailleurs à l’étranger et publierons un classement de ces dernières qui sont au nombre de 170.

Quê Anh/CVN

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