>> Lecornu a remis sa démission à Macron qui l'a acceptée
>> Le Premier ministre démissionnaire appelé à mener d’ultimes négociations
>> Lecornu écarte la dissolution, Macron promet un Premier ministre d'ici vendredi soir
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Sébastien Lecornu le 6 octobre 2025 à Paris. |
"Le président de la République a nommé M. Sébastien Lecornu Premier ministre, et l'a chargé de former un gouvernement", a déclaré l'Elysée au terme du délai de 48 heures qu'Emmanuel Macron s'était donné pour une nomination. Il lui "donne carte blanche", a-t-on ajouté dans son entourage.
"J'accepte - par devoir - la mission qui m'est confiée", a sobrement commenté sur X Sébastien Lecornu, en affirmant que le nouveau gouvernement "devra incarner le renouvellement".
Il a en outre promis que "tous les dossiers évoqués" pendant les consultations des derniers jours avec les formations politiques seront "ouverts au débat parlementaire".
Cette reconduction a suscité l'ire des partis jusque dans le camp macroniste.
La gauche radicale (France insoumise, LFI), l'extrême droite (Rassemblement national) et le Parti communiste ont immédiatement promis de censurer le prochain gouvernement.
Les députés du Rassemblement national censureront "immédiatement" le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu, a promis vendredi soir 10 octobre sur X le chef du parti d'extrême droite Jordan Bardella, dénonçant un "attelage sans aucun avenir".
Le Parti socialiste, quant à lui, n'a "absolument aucun deal" avec Sébastien Lecornu sur une non-censure, et n'a "aucune assurance ni garantie" sur ses demandes, qui incluent une suspension de la réforme des retraites passée au forceps en 2023 par la majorité présidentielle, a affirmé à l'AFP le secrétaire général du parti Pierre Jouvet.
Sébastien Lecornu, 39 ans, un proche du chef de l'État, avait démissionné lundi matin, quatre semaines après sa nomination et 14 heures seulement après la formation de son gouvernement.
Mais le président lui avait demandé de mener "d'ultimes" négociations pendant deux jours qui n'ont pas trouvé d'issue à la crise.
Emmanuel Macron était une fois de plus confronté au casse-tête qui se pose à lui depuis plus d'un an : trouver un Premier ministre susceptible de survivre dans un paysage parlementaire sans majorité, divisé en trois blocs (alliance de gauche, centre-droit, extrême droite) depuis la dissolution de l'Assemblée de juin 2024.
En reconduisant M. Lecornu, Emmanuel Macron prend le risque d'un nouveau tir de barrage et d'une nouvelle dissolution alors que la gauche et la droite réclamaient un Premier ministre qui ne soit pas un "macroniste".
AFP/VNA/CVN