Au 2e trimestre de l’année en cours, bon nombre d’entreprises exportatrices du secteur textile n’avaient pas suffisamment de commandes. Mais les exportations textiles des trois premiers trimestres ont atteint 12,6 milliards de dollars, une croissance de 7,4% par rapport à l’an dernier. Cela veut-il dire que les entreprises ont surmonté leurs difficultés ?
Les entreprises exportatrices de produits textiles doivent toujours faire face à une défavorable conjoncture. Mais elles ont su renforcer leur coopération, une tradition du secteur, pour aplanir les difficultés et atteindre les objectifs fixés. Je peux affirmer qu’elles ont été et sont très actives dans la recherche de contrats, notamment les entreprises membres de l’Association textile (Vitas) et du Groupe de textile-habillement (Vinatex) qui se sont entraidées. En outre, grâce aux prévisions bien précises de Vitas et de Vinatex, les entreprises ont réussi à avoir accès à de nouveaux marchés, comme la République de Corée. Au cours des neuf premiers mois de l’année, les exportations textiles vers ce pays ont atteint plus d’un milliard de dollars, une croissance de 15% en glissement annuel. Il est devenu le 4e plus grand marché d’exportation du Vietnam.
Vinatex s’est aussi concentré sur la réduction des stocks, sur l’harmonisation des besoins en fonds d’investissement entre entreprises membres, et la minimisation des risques sur marché instable. Il s’agit de mesures efficaces appliquées par Vinatex entre 2011 et 2012. Ces mesures ont contribué à résoudre les difficultés des entreprises et assurer leurs activités de production et de commerce.
Quelle est la situation des stocks des entreprises membres de Vinatex ?
Il faut bien distinguer deux sortes de produits en entrepôt. D’abord, le stock des matières premières au service de la production pour l’exportation. Ce qui ne pose pas de problèmes car le carnet de commande des entreprises a augmenté au 3e trimestre 2012. Ensuite, c’est le stock des articles finis destinés à être vendus. Ce type de stock doit être surveillé. Cette année, la consommation des ménages est en baisse par rapport à 2011, mais le niveau des stocks est identique. Mais je peux vous affirmer qu’il n’y a pas des stocks sujets à caution.
Le textile-habillement demeure le premier produit d’exportation du Vietnam. |
En 2013, le marasme économique sera encore au rendez-vous, au niveau national comme international. Comment le secteur textile va-t-il maintenir sa croissance ?
Pendant ce 4e trimestre, le marché de l’exportation montre quelques signes de reprise. Les grandes entreprises ont trouvé suffisamment de contrats. Beaucoup d’entre elles ont d’ailleurs signé des contrats pour le 1er trimestre de l’année prochaine. Néanmoins, le marché est toujours dans une situation délicate. L’an prochain, selon les prévisions, l’économie mondiale poursuivra ses fluctuations. Le secteur textile devra donc redoubler d’efforts s’il veut atteindre son objectif en termes d’exportations.
Nous avons ainsi mis en place de nombreuses mesures, notamment l’engagement d’un bon service, des produits de qualité qui répondent au mieux aux exigences des clients, et la livraison rapide pour fidéliser les clients. L’an prochain, le secteur textile-habillement table sur un objectif de 20 milliards de dollars de valeur d’exportations, avec deux ans d’avance par rapport au délai fixé.
* Le Vietnam est actuellement le 2e fournisseur de produits textiles des États-Unis, le 3e du Japon et le 5e de l’Union européenne. Outre sa contribution importante dans les exportations nationales (15-16%), ce secteur emploie plus de 2,5 millions de travailleurs. Les investissements directs étrangers (IDE) versés dans ce secteur augmentent d’année en année. Entre 2007 et 2012, ce secteur a attiré 485 projets d’IDE, d’un capital total de plus de 2 milliards de dollars.
*Le marché du textile et de l’habillement au Vietnam montre de bons signes pour ce 4e trimestre 2012, selon les estimations des experts de Vinatex. Cependant, afin de s’assurer d’atteindre l’objectif de 17 à 17,5 milliards de dollars d’exportations pour cette année et celui de 20 milliards de dollars en 2013, le secteur doit faire face à ses difficultés et s’efforcer de les régler. Le 2e trimestre a été la période la plus difficile pour ce secteur, les entreprises ayant moins de commandes, notamment les PME non membre de Vinatex. Cependant, le marché a repris depuis le 3e trimestre.
Linh Thao/CVN