Sur quoi se base le Comité national de supervision des finances pour avancer une croissance du PIB national de 5,5%-6% ?
La croissance du PIB national pendant les 3e et 4e trimestres de cette année est supérieure à celle des deux premiers trimestres. Mais pour toute l’année, elle pourrait être de 5,3% à 5,6%. Le chiffre de 5,5%-6% que nous prévoyons pour l’année prochaine est donc raisonnable.
La croissance du PIB dépendra grandement des fonds d’investissement. D’après vous, à quelles sources de fonds le pays va-t-il recourir l’an prochain ?
L’émission des obligations gouvernementales a été fixée par l’Assemblée nationale à 45.000 milliards de dôngs au minimum pour chaque année sur la période 2011-2015. Les fonds d’investissement et de développement tirés du budget d’État seront aussi limités en raison de la dette publique et de la baisse des rentrées budgétaires. Les sources de fonds publics octroyés aux investissements ont baissé ces dernières années et cette tendance se confirmera l’an prochain et les années à suivre. Pour preuve : si les dépenses budgétaires pour les activités d’investissement entre 2005 et 2008 occupaient 22% des fonds d’investissement totaux, ce taux a été ramené à 18-20% pour la période 2009-2011 avant de passer à 18% cette année.
Concernant les fonds d’investissement direct étranger, dans la conjoncture économique mondiale encore difficile, ils resteront l’année prochaine toujours limités. Et donc, on ne verra pas d’améliorations par rapport à 2012. Donc, l’an prochain, les fonds d’investissement du pays doivent venir essentiellement du secteur privé, crédits bancaires entre autres.
Les organismes de crédit pourraient réajuster leurs politiques en les assouplissant. Alors, l’offre des crédits sur le marché serait abondante en 2013. |
Le taux d’intérêt des prêts bancaires a baissé mais la croissance des crédits reste actuellement très faible. Peut-on espérer une forte croissance des crédits en 2013 ?
La croissance des crédits, faible ou forte, dépend de deux facteurs que sont l’offre de crédits bancaires et les besoins d’investissement de l’économie nationale. Grâce aux mesures de la Banque d’État, la solvabilité du système bancaire se stabilise de plus en plus et donc les organismes de crédit pourraient rajuster leurs politiques en les assouplissant. Alors, l’offre des crédits sur le marché serait abondante.
Le volume des marchandises en stock a baissé depuis mars. Concrètement, fin mars, le taux de marchandises stockées était de près 35%. En avril, de 32% et puis de 29,4% en mai et 26% en juin. En juillet, il n’était que de 21% avant d’être ramené à 20,8% en août. La baisse des marchandises stockées témoigne de la hausse de la consommation et de l’augmentation des investissements des entreprises dans la production et le commerce. Et l’an prochain, la consommation du secteur privé et étatique continuera sur cette lancée grâce aux politiques de relèvement des dépenses publiques et de majoration du salaire. Donc, les besoins d’investissement augmenteront. Sur la base de ces deux aspects, je pense que la croissance des crédits de l’économie nationale s’améliorera considérablement l’année prochaine.
Les secteurs de la construction et de l’immobilier, considérés comme des leviers pour augmenter les besoins en fonds d’investissement, retrouveront-ils des couleurs l’an prochain ?
L’essor des besoins en fonds d’investissement dépend de la reprise de ces deux secteurs qui contribuent à 8-10% de la croissance du PIB. Je pense que la sortie du tunnel est proche car actuellement, l’inflation est maîtrisée, l’économie se stabilise peu à peu et la solvabilité du système bancaire est de plus en plus améliorée.
Linh Thao/CVN