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La superficie consacrée à la culture du durian s'étend rapidement dans la province de Bên Tre (Sud). |
Poussée par sa valeur élevée, la superficie consacrée à la culture du durian s'étend rapidement dans le pays. Cependant, cette croissance effrénée n'est pas sans conséquences, notamment sur la planification et les prix à la production.
À l'approche de la haute saison, les prix du durian dans le delta du Mékong ont chuté d'un tiers par rapport au début de l'année. Cette baisse drastique met en lumière les effets pervers d'un développement trop rapide sur cette industrie milliardaire. La surproduction entraîne une saturation du marché, ce qui fait pression sur les prix et met en péril la rentabilité des producteurs.
Ces dernières années, un phénomène notable s'est produit dans le district de Châu Thành, province de Bên Tre. Face aux revenus incertains du ramboutan et à l'attrait du prix élevé du durian, de nombreux agriculteurs ont fait le choix de remplacer leurs plantations de ramboutans par des durians. Cette conversion massive a entraîné une augmentation fulgurante de la superficie consacrée au durian, atteignant près de 1.400 ha, soit deux tiers de l'objectif fixé pour l'ensemble du district.
Nguyên Anh Quôc, chef du département de l'agriculture du district de Châu Thành, province de Bên Tre, reconnaît la situation et explique : "Le district a effectivement mis en place un plan de zonage agricole pour orienter les plantations vers les cultures les plus adaptées à chaque zone. Cependant, en raison de divers facteurs tels que les conditions climatiques, les ressources financières et la disponibilité des terres, certains agriculteurs choisissent de leur propre chef de convertir leurs parcelles en d'autres cultures qu'ils jugent plus rentables".
À l'approche de la haute saison, les prix du durian dans le delta du Mékong ont chuté d'un tiers par rapport au début de l'année. |
Nguyên Anh Quôc a ajouté : "Le rôle de la direction agricole se limite principalement à la diffusion de recommandations et de conseils aux agriculteurs. Nous n'avons pas le pouvoir d'imposer des sanctions à ceux qui ne respectent pas le plan de zonage".
L'ouverture officielle du marché chinois au durian vietnamien l'année dernière a joué un rôle majeur dans l'essor fulgurant de la production et des exportations de ce fruit dans le delta du Mékong. Cette nouvelle manne a incité de nombreux agriculteurs à se tourner vers la culture du durian, entraînant une augmentation rapide de la superficie plantée. À ce jour, la région compte plus de 33.200 ha de durians, soit près de trois fois plus qu'il y a dix ans.
Cependant, cet essor spectaculaire s'est accompagné d'un revers inattendu : une chute des prix alarmante. Au cours des deux derniers mois, les prix du durian dans le delta du Mékong ont fondu de deux tiers, passant d'un pic de 210.000 dôngs le kilo à seulement 70.000 dôngs. Cette baisse drastique s'explique par la saturation du marché, incapable d'absorber l'augmentation soudaine de la production.
Huynh Minh Duc, directeur adjoint du Service de l'agriculture et du développement rural de Bên Tre, a déclaré : "Les agriculteurs pratiquent une production à grande échelle sans se soucier de l'amélioration des normes d'exportation, ce qui entraîne une baisse des prix dès le début de la saison. Alors que la saison du durian vient de commencer, le prix a déjà baissé ainsi. Le risque est grand si la gestion de la qualité et les liens ne sont pas assurés".
L'offre excédentaire coïncide avec la haute saison du durian thaïlandais, rendant les exportations vietnamiennes moins compétitives. Mais l’autre cause douloureuse reste le problème de la récolte prématurée, de la surchauffe et de la mauvaise qualité.
Des mesures correctives sont de toute urgence nécessaires
L'exportation de durian nécessite le plan plus efficace. |
Les experts préconisent une surveillance accrue et une révision de la planification pour réguler la croissance rapide du secteur du durian. Huynh Tân Dat, directeur du Département de la protection des végétaux souligne l'importance de la formation pour améliorer les compétences d'inspection et de supervision, ainsi que la création d'installations de conditionnement adéquates.
M. Hoàng Trung, vice-ministre de l'Agriculture et du Développement rural, propose d'analyser la demande intérieure et la demande d'exportation pour ajuster la superficie des plantations et garantir des profits durables aux agriculteurs.
En résumé, la combinaison d'une production excessive, d'une concurrence accrue et de pratiques agricoles inadéquates met à mal le marché du durian vietnamien. Des actions concrètes visant à améliorer la qualité, à réguler la production et à renforcer les infrastructures sont essentielles pour assurer la durabilité de ce secteur.
Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR) met en place une stratégie ambitieuse pour booster les exportations de durian vietnamien. Celui-ci accompagnera les entreprises du secteur du durian pour améliorer leurs compétences et leur compétitivité et emploie ses efforts à créer des synergies entre les zones de production de durian et les marchés d'exportation. Il négociera activement l'accès à 22 nouveaux marchés pour diversifier les débouchés du durian vietnamien. Un ensemble de normes nationales sera élaboré pour garantir la qualité des zones de culture et des installations de conditionnement, renforçant ainsi la confiance des marchés étrangers… Ces mesures visent à faire du durian vietnamien un produit à un milliard de dollars d'exportation.
Texte et photos : Quang Châu/CVN