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Tchico Santu (droite) en action pendant la pandémie de COVID-19. |
Lorsque le COVID-19 s’installe durablement à Hô Chi Minh-Ville, Robin Deepu et son ami Tchico Santu se disent qu’ils ne peuvent pas rester les bras croisés. Ils souhaitent et veulent aider, même s’ils ne sont ni humanitaires, ni travailleurs sociaux, ni personnel médical. Robin est restaurateur et Tchico, boxeur, des professions éloignées de l’humanitaire.
La ville est paralysée, et trouver de quoi manger devient difficile, voire impossible, surtout pour les plus démunis. Ils décident alors de distribuer de la nourriture. Une organisation complexe se met en place pour faire face aux besoins, parfois de manière périlleuse compte tenu du contexte. Ils doivent obtenir les autorisations nécessaires, passer des barrages et se tester chaque soir ce qu’ils feront avec succès.
“Je fais de l’humanitaire depuis plus de 15 ans. J’ai toujours été très motivé et j’ai immédiatement voulu aider en fournissant de la nourriture aux gens. Il y avait urgence. Nous nous sommes organisés avec My Hanh de Haga SmarTech pour la logistique, Robin de Baba’s pour réunir des fonds lorsque c’était nécessaire, et moi-même du K1 pour la distribution. Sans oublier notre chauffeur avec son petit camion, qui nous a permis d’aller partout !”, explique Tchico Santu.
Une série d’actions généreuses
Robin Deepu avec des enfants. |
Depuis, Tchico est retourné vivre dans le Sud de la France avec sa femme vietnamienne et leur petit garçon. Il garde un souvenir nostalgique de cette période difficile.
“C’était tellement intensif, nous avons eu du mal à nous arrêter. Le sourire des gens est sans frontière. Nous avions aussi réalisé de belles opérations pour les enfants de rue qui étaient seuls à Noël”, confie Tchico.
Robin, un ressortissant indien vivant au Vietnam depuis 17 ans, a poursuivi sur un autre chemin tout aussi utile et efficace.
Il vient régulièrement en aide aux orphelinats de Thiên Phuc et Chuc Tu qu’il a connus durant la période épidémique. Ces établissements accueillent de jeunes enfants souvent atteints de pathologies sévères et compliquées, dont s’occupe un personnel dévoué qui mérite d’être soutenu.
Mais Robin ne se contente pas d’aider matériellement et financièrement. Il souhaite également apporter un peu de soleil en divertissant les enfants autrement, en proposant des activités humaines et enrichissantes.
“Ils ne sortent pas souvent. Ils doivent découvrir ce qui se passe dans le monde extérieur !”, affirme Robin avec enthousiasme.
Des sorties ont ainsi été organisées avec le personnel des orphelinats, auxquelles se sont joints les amis volontaires de Robin, qu’ils soient Vietnamiens ou expatriés, toujours avec bienveillance. Ces occasions sont également des moments de bons déjeuners partagés dans la bonne humeur, et parfois même la découverte de la cuisine indienne !
Groupe d’enfants de l’orphelinat de Thiên Phuc. |
Les enfants ont eu l’opportunité de découvrir le cirque, de s’amuser à la piscine, et même de participer à des entraînements de football, où chacun a mis du sien pour se familiariser avec le ballon, avec des résultats très spectaculaires !
De plus, des soins et interventions ont été prodigués aux enfants nécessitant une attention particulière, notamment des traitements oculaires et des séances de physiothérapie.
“Tous les enfants sont pareils. Ils ont besoin de se distraire et d’affection. Ils ont confiance en nous et cela se passe très bien”, dit Robin. “J’aime beaucoup faire cela. Quand il y a tant de misère autour et qu’on peut aider un peu, c’est très gratifiant ! Nous allons continuer”, souligne-t-il.
Texte et photos : Bruno Laurant/CVN