Des bénévoles ressuscitent les rivières polluées de Hanoï

En un peu plus d’un an, le groupe Hà Nôi Xanh (Hanoï verte) a réalisé un exploit remarquable : restaurer la vitalité d’une centaine de cours d’eau de la capitale, autrefois étouffés par la pollution.

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Depuis sa création, Hà Nôi Xanh a nettoyé une centaine de sites fluviaux très pollués dans la capitale. 
Photo : DDK/CVN

Depuis plusieurs années, les rivières de Hanoï sont victimes d’une grave pollution. Les eaux usées non traitées ainsi que les déchets solides provenant des zones résidentielles et industrielles ont transformé ces rivières en plans d’eau sans vie, étouffés par les déchets et les odeurs nauséabondes.

Un combat sans relâche

Nguyên Tiên Huy, âgé de 29 ans, a pris l’initiative de remédier à la situation. À la fin de l’année 2022, il a fondé Hà Nôi Xanh, abandonnant son emploi de bureau pour s’attaquer de front aux problèmes environnementaux de la ville.

Équipés de gants et d’une détermination sans faille, lui et son équipe réduite ont entrepris de nettoyer les rivières, un tronçon à la fois.

“Je me souviens très bien lorsque j’étais étudiant en première année et que je vivais près de la rivière Tô Lịch, gravement polluée”, raconte Tiên Huy. “Pendant les journées ensoleillées, une odeur nauséabonde s’échappait de la rivière, signe de risques sanitaires”, ajoute-t-il.

Au début, Hà Nôi Xanh ne comptait que trois membres, mais leur impact a été rapide. Après quelques séances de nettoyage, ils ont commencé à diffuser des vidéos de sensibilisation sur les médias sociaux.

Leur message a trouvé un écho et le groupe s’est élargi à près de 200 membres de tous âges et de tous horizons en l’espace de deux mois. Aujourd’hui, il compte près de 400 bénévoles.

Tous ont dû se faire vacciner et prendre des précautions pour éviter les piqûres de seringues ou l’exposition à des bactéries nocives pendant leurs activités de nettoyage.

“Nous n’avons reçu aucune formation préalable”, déclare Nguyên Thang, membre du Hà Nôi Xanh. “Mais nous sommes habitués aux travaux agricoles depuis l’enfance, donc ces activités de nettoyage nous semblent familières”.

Reconquérir chaque parcelle de nature

Volontaires de Hà Nôi Xanh ramassant des déchets dans un cours d’eau de Hanoï.
 Photo : DDK/CVN

Au début, le manque de main-d’œuvre a entraîné une charge de travail plus lourde pour chaque membre. À mesure que le nombre de bénévoles augmentait, de nouveaux défis sont apparus, notamment en ce qui concerne la répartition des tâches et l’établissement des calendriers.

L’obstacle le plus important était le financement. Heureusement, le soutien de la communauté a afflué, sous forme de gants, d’équipements de protection, de repas et d’encouragements, ce qui les a fortement motivés à persévérer dans leur mission.

Parallèlement à ce soutien, Hà Nôi Xanh a parfois dû faire face à des réactions négatives. Certains ont jugé leurs efforts futiles, d’autres ont dit que ce qu’ils faisaient n’était qu’une goutte d’eau dans l’océan. Tiên Huy n’en a pas moins maintenu le cap. “Si nous pensons que c’est la bonne chose à faire, nous devons le faire”.

Pham Khac Tùng, un membre de 26 ans qui fait partie du groupe depuis plus de six mois, partage : “Je trouve que ce travail a un impact, mais tout le monde n’a pas le courage de le faire. Si les gens sont plus conscients et cessent de jeter des détritus sans discernement, l’environnement deviendra plus propre et plus vert”.

Hà Nôi Xanh est passé à la vitesse supérieure en 2023 avec une quinzaine de séances de nettoyage mensuelles. Comme les déchets ont considérablement diminué au cours de l’année, leur volume de travail a également diminué. Aujourd’hui, ils organisent environ quatre sessions par mois.

Depuis sa création, l’équipe a nettoyé près de 100 sites fluviaux très pollués, ce qui lui a valu de recevoir le prix national du bénévolat en 2023. Tiên Huy a été reconnu comme l’un des sept modèles exceptionnels d’action positive la même année.

“La plupart des déchets sont des sacs en plastique, des fragments de verre et des déchets organiques nauséabonds”, explique Tiên Huy. Avant d’ajouter : “Nous trouvons également des objets plus volumineux, comme des meubles en bois et des articles ménagers usagés, qui sont tous soigneusement triés par notre équipe”.

Tiên Huy s’est fixé pour objectif de créer un fonds communautaire afin d’apporter un soutien supplémentaire aux bénévoles et de leur permettre de rester engagés à long terme. Il travaille sur un autre projet qui consiste à placer des poubelles publiques à chaque endroit où ils se rendent, afin d’encourager l’élimination responsable des déchets. Il demande également le soutien du gouvernement pour éduquer les gens à trier leurs déchets afin de faciliter le recyclage.

Huong Linh/CVN

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