Selon le, ministère du Plan et de l’Investissement (MPI), 14 des 15 indices socio-économiques majeurs du pays devraient atteindre ou dépasser le plan de 2012. Cela veut-il dire que le pays sera en mesure d’atteindre ses objectifs annuels ?
Succès ou non, il est encore trop tôt pour le dire. Mais la situation socio-économique du pays connaît une évolution positive. Néanmoins, il faut bien comprendre que nous sommes dans une période extrêmement difficile pour l’économie nationale. Ce 2e trimestre, quoiqu’il soit bien inférieur aux années précédentes, le PIB a repris de la vigueur (4,66% contre 4,38% au 1er trimestre).
Ces six premiers mois, la croissance de la production industrielle n’a été que de 46% de celle de 2011, le taux de marchandises en entrepôt demeure encore élevé (26% en juin). Malgré une baisse continue depuis le début de l’année, les taux d’intérêt des crédits bancaires demeurent encore élevés, et restent largement inaccessibles aux entreprises. La perception des impôts prend du temps. En particulier, la croissance de l’indice des prix à la consommation (IPC) continue son ralentissement, soit 2,52% au 1er semestre (contre 9% prévu pour toute l’année). Selon des experts, vers la fin de l’année, exactement à partir de septembre, la consommation repartira à la hausse, avec les fêtes traditionnelles. Une économie développée, une production stabilisée, un revenu en hausse… Tout cela permettra de renforcer la consommation des ménages.
En ce moment où l’IPC ralentit continuellement et sera inférieur au plan directeur, peut-on considérer que l’inflation du pays se situe actuellement à un niveau plus négatif que positif ?
Ce n’est pas vrai de dire que le pays connaît actuellement une déflation. Ce qui est sûr, c’est que nous avons atteint les objectifs de maîtrise de l’inflation et de stabilisation de l’économie. Le ralentissement de la hausse de l’IPC a commencé en juillet 2011 et s’est poursuivi ces six derniers mois. C’est la première fois après 38 mois de montée continuelle. Dans ce contexte, le pays est plus à même de promouvoir la production, d’intensifier la croissance économique, de multiplier les emprunts bancaires. C’est aussi le moment pour investir davantage dans l’agriculture et le développement rural, comme par exemple construire des ouvrages hydrauliques, développer les branches d’activités utilisant de nombreux travailleurs ainsi que l’industrie auxiliaire…
L’idéal sera de mener en harmonie et à bonne fin nos deux tâches que sont croissance économique et maîtrise de l’inflation.
Au premier semestre, la croissance de la production industrielle n’a été que de 46% de celle de 2011 |
La croissance du PIB est-il la plus grande préoccupation du gouvernement ? À présent, d’aucuns jugent que l’objectif de 6% cette année est irréalisable. Votre analyse ?
Il est indéniable qu’une croissance du PIB de 6% sera très difficile à atteindre. Pourtant, je suis certain qu’avec la réalisation absolue et synchronique des mesures financières et monétaires dans l’orientation d’un relâchement rationnel, nous pourrons approcher les 6%. Quoi qu’il en soit, je pense qu’il ne faut pas nous trop inquiéter du chiffre.
Selon nos calculs, nous devrions atteindre 5,2 – 5,7% de croissance et 7% d’inflation. Ce sont déjà des résultats acceptables dans le contexte où les autres objectifs de stabilisation macroéconomique et de sécurité sociale sont atteints.
Certains disaient que le MPI semblait «indifférent» à la mauvaise santé des entreprises… ?
Ce ne sont que des avis dénués de fondement, d’après moi. Des mesures concrètes ont été envisagées dès les derniers mois de 2011 où les entreprises faisaient face à une situation difficile. En août, j’ai demandé au Département général des statistiques, au Département d’inscription des entreprises, et au Département de développement des entreprises de mener, en collaboration avec les 63 villes et provinces du pays, un recensement global des entreprises en difficulté ou ayant fait faillite. Début octobre, le MPI a pu présenter au Premier ministre ce document et un rapport concret sur les difficultés des entreprises et l’évolution de l’économie nationale. Cela veut dire que le MPI a pris soin, comme toujours, de tirer la sonnette d’alarme sur les problèmes inquiétants et de donner des conseils afin de soutenir les entreprises.
Nghia Dàn/CVN