Bên Tre : élevage de coqs de combats à Cho Lach, un métier unique

Le district de Cho Lach, province de Bên Tre (Sud), jouit depuis longtemps d'une double réputation. Non seulement reconnu dans tout la région, voire au-delà, comme le "royaume" des fleurs, des ornements et des semis, il est également célèbre pour son élevage de "gà nòi", ces coqs de combat si prisés.

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Élevage de coqs de combat dans la ferme d'un agriculteur à Vinh Thanh, dans le district de Cho Lach.
Photo : CTV/CVN

Ces gallinacés, exportés notamment vers le Cambodge, satisfont depuis des générations les amateurs de combats de coqs et constituent une véritable source de revenus pour de nombreux éleveurs locaux, contribuant ainsi à améliorer leur niveau de vie.

Métier traditionnel

Autrefois, Cho Lach possédait de véritables arènes où s'affrontaient les "gà nòi". Ces conditions naturelles et climatiques exceptionnelles ont favorisé l'émergence d'un élevage séculaire de ces coqs de combat, faisant de Cho Lach un véritable sanctuaire pour la préservation de leurs ressources génétiques.

Le coq de combat de Cho Lach, une race purement vietnamienne, est issu d'un croisement méticuleux entre des coqs locaux et une race importée de Malaisie. Selon les éleveurs chevronnés, cette lignée prestigieuse trouve ses origines dans les travaux du scientifique Truong Vinh Ky. Ce dernier, lors de ses voyages en Malaisie, aurait ramené des coqs de combat malais qu'il aurait croisés avec des coqs hybrides de Cai Mon. De cette union est née la race de Cho Lach, réputée pour son endurance et ses techniques de combat hors pair.

Les habitants la considèrent comme la quintessence du coq de combat. Soucieux de préserver la pureté de cette race, Truong Vinh Ky a mis en place un système d'enregistrement généalogique, permettant ainsi de tracer la lignée de chaque coq et d'éviter toute consanguinité.

Ferme d'élevage de M. Tu Guong.

La réputation des coqs de combat de Cho Lach dépasse les frontières du Vietnam. De nombreux étrangers s'y rendent pour acquérir des spécimens destinés à la reproduction, séduits par leurs qualités combatives exceptionnelles. Ce savoir-faire ancestral, transmis de génération en génération, repose sur des techniques d'élevage minutieusement détaillées dans des ouvrages transmis par les aïeux. Pendant des siècles, le Sud-Ouest du Vietnam a considéré Bên Tre comme la capitale incontestée des coqs de combat.

Toutefois, en raison des enjeux liés aux jeux d'argent, les autorités n'ont jamais officiellement reconnu ce métier. Néanmoins, conscientes de l'importance économique et culturelle de cette activité, les autorités provinciales de Bên Tre ont lancé un programme visant à préserver les races locales de coqs de combat. L'objectif est double: sauvegarder un patrimoine unique et contribuer au développement économique de la région en offrant aux éleveurs une source de revenus complémentaire.

Plus qu'une simple activité économique, une véritable passion

À Cho Lach, les coqs de combat sont omniprésents. Des cours de fermes aux étals des marchés, en passant par les rues de la ville, ces gallinacés sont une véritable institution. Si la plupart des éleveurs sont des agriculteurs vivant à l'écart des grands axes commerciaux, l'élevage de coqs de combat s'est largement démocratisé.

Un coq de combat de Cho Lach.

Nguyên Minh Chi, éleveur de longue date à Vinh Thanh, témoigne de cet engouement : "Presque tous les foyers élèvent quelques coqs, soit pour leur consommation personnelle, soit pour la vente. Ces volailles sont particulièrement appréciées pour la qualité de leur viande, plus tendre et plus savoureuse que celle des poulets ordinaires, ce qui justifie un prix souvent deux à trois fois supérieur"

Les coqs de combat sont d'ailleurs très prisés en cuisine, entrant dans la composition de plats traditionnels tels que le poulet au citronnelle, le curry de poulet ou encore le poulet braisé.

M. Chi souligne que certains éleveurs possèdent de véritables élevages, avec des dizaines, voire des centaines de coqs. Les spécimens les plus remarquables sont vendus à prix d'or, les amateurs étant prêts à débourser des sommes considérables pour acquérir des animaux de qualité supérieure. Les tarifs peuvent varier de plusieurs centaines de milliers à plusieurs dizaines de millions de dôngs.

M. Tu Guong avec son meilleur coq de combat aux Philippines.

Pour M. Tu Guong, éleveur renommé dans la région, l'élevage de coqs de combat est bien plus qu'une simple activité économique. C'est une véritable passion, transmise de génération en génération. Fort de ses 30 ans d'expérience, il affirme que la réussite dans ce domaine repose sur une sélection rigoureuse des races, une connaissance approfondie de la physiologie aviaire et des soins adaptés. Depuis 2017, il a bénéficié d'un partenariat avec des éleveurs philippins, ce qui lui a permis d'acquérir de nouvelles techniques d'élevage et de nutrition.

"Il faut des efforts conjoints de la part des habitants locaux et des autorités pour préserver la race de coqs indigène de Cho Lach - Bên Tre, car il s'agit d'une race de coqs vietnamienne précieuse et rare", a insisté M. Tu Guong.

Introduire les combats de coqs dans les festivals

Un touriste étranger et un coq de combat de Cho Lach.

Nguyên Thi Thuy Phuong a annoncé qu'à l'occasion du Festival des fleurs et ornements de Cho Lach 2025, un espace culturel et artistique dédié aux coqs de combat sera aménagé au village touristique. Placé sous le thème "Coqs royaux de Cho Lach", cet événement réunira 150 spécimens parmi les plus prestigieux du pays.

Cette manifestation, très attendue par les habitants et les touristes, devrait attirer un large public. Les ventes aux enchères de ces champions ailés permettront de financer des projets innovants, tels que des fermes avicoles associant la production d'œufs et l'élevage de coqs de combat.

M. Tu Guong, membre du comité d'organisation, souligne que cet événement est une formidable opportunité de promouvoir la renommée des coqs de combat de Cho Lach. Il facilitera les échanges d'expérience entre éleveurs et favorisera le développement de réseaux commerciaux, tant au niveau national qu'international.

Un tournoi de coqs de combat de Cho Lach se tiendra début 2025.

M. Tu Guong souligne que cet événement est également une opportunité en or pour attirer l'attention des investisseurs, des experts et des distributeurs de produits spécialisés. Il espère que cette vitrine permettra d'améliorer les connaissances des éleveurs, de les encourager à innover en matière de sélection génétique et de nutrition. Il lance un appel aux autorités pour qu'elles soutiennent le développement durable de cette filière.

Le Festival des fleurs et ornements de Cho Lach, qui se tiendra du 8 au 12 janvier 2025, devrait rassembler un public considérable, avec plus de 1.000 délégués et près de 20.000 visiteurs attendus

Texte et photos : Tân Dat/CVN

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