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Trinh Dinh Dung, ministre de la Construction :
La stratégie nationale sur le développement des logements vers 2020, et perspectives d’ici à 2030, a été ratifiée fin 2011. Quelles nouveautés apporte-elle?
C’est la première fois que le pays dispose d’une stratégie d’envergure qui concerne tous les catégories sociales. La nouveauté se reflète dans le point de vue du gouvernement, selon lequel : «Régler la question de logement pour les habitants est de la responsabilité de l’État, de la société et des citoyens eux-mêmes». De pair avec le développement d’un marché de l’immobilier conforme au mécanisme de l’économie de marché, cette stratégie envisage aussi l’exploitation du marché de logements dit non marchands, c’est-à-dire les logements à prix modéré destinés aux familles modestes. Cela nécessite bien sûr un appui financier de l’État.
On dénombre huit catégories d’habitants qui font l’objet d’une politique prioritaire de l’État : personnes méritoires envers le pays ; pauvres en zones rurales ; pauvres en zones urbaines ; militaires ; fonctionnaires, artistes et intellectuels ; étudiants ; ouvriers ; handicapés et vieillards sans appui. La stratégie a été planifiée pour chacune d’elles.
En ce qui concerne le marché des logements dits non marchands, quelles sont les mesures envisagées par le ministère de la Construction (MC) ?
Le Premier ministre a publié une directive sur la gestion du marché de l’immobilier, dans laquelle il stipule les indices du marché de logements non marchands. Le MC a pour tâche de participer à l’élaboration des politiques en la matière. La première mesure sera de perfectionner le cadre juridique relatif au logement. La seconde d’établir et de mettre en œuvre un plan de délimitation du foncier. Ainsi, dans un arrêté sur le développement urbain qu’il va présenter au gouvernement, le MC précisera son plan de délimitation détaillé des zones destinées à la construction de logements, dont celles de logements non marchands. Par ailleurs, il est en train d’élaborer un projet de création d’une caisse d’épargnes pour ces derniers, qui sera soumis au gouvernement début 2013.
Le marché de l’immobilier connaît actuellement une période de stagnation. Les entreprises de construction de logements sont en proie à de grandes difficultés. Que pensez-vous de cette situation ?
La stagnation du marché de l’immobilier est liée à la crise économique mondiale, et a des influences néfastes sur la vie sociale. Les causes sont nombreuses, à savoir : gestion relâchée, mécanismes inadéquats, agissements des investisseurs… Dans un marché concurrentiel, il y a des entreprises qui se développent mais aussi d’autres qui font faillite. Pour survivre, elles doivent procéder à une restructuration complète. Le gouvernement leur a accordé des aides accompagnées de mesures d’assistance dont l’abaissement des taux d’intérêt bancaires.
Cette année, sous l’influence de la récession économique mondiale, la situation économique du pays sera peu réjouissante. Le marché de l’immobilier restera morose, au moins d’ici à la fin du premier semestre.
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| Vue panoramique de la nouvelle cité résidentielle de Viêt Hung, Hanoi. |
| Photo : Tuân Anh/VNA/CVN |
Phan Thanh Mai, secrétaire de l’Union de l’immobilier du Vietnam :
Le ralentissement du marché de l’immobilier en 2011 a résulté pour une part du rehaussement des taux d’intérêt des prêts bancaires. Le gouvernement a décidé de restructurer le marché monétaire et le réseau de banques commerciales, ce qui permettra au marché de l’immobilier de recevoir des fonds d’investissement via les prêts bancaires.
Dans ce contexte, il faut regarder le marché de l’immobilier sous un angle positif : c’est maintenant le moment où ce marché procède à une mutation pour devenir une entité plus saine et plus forte, dans l’intérêt de la majorité de familles dépourvues de logement. Cette période de mutation, ou plutôt ce processus de restructuration, aidera le marché de l’immobilier à surmonter ses difficultés.
En 2012, le prix des appartements, notamment ceux de luxe, a tendance à baisser fortement. La chute des prix est notée également pour les habitations construites dans le cadre des projets de construction et de commerce de logements. La spéculation qui a sévi ces dernières années dans ce secteur baissera, la «fièvre» des prix du foncier ne devrait plus se produire.
Quoi qu’il en soit, en raison du manque de fonds d’investissement, le marché de l’immobilier manquera de vitalité dans les temps qui viennent. La restructuration de ce marché est donc la tâche à laquelle il faut s’atteler.
Pour «dégeler» le marché de l’immobilier
Conformément à une décision de la Banque nationale (BN), le taux d’intérêt des dépôts bancaires baisse à partir de ce mois-ci à 12% par an (contre 14% auparavant). «Cela entraînera une baisse du taux d’intérêt des prêts bancaires. C’est une mesure d’aide aux entreprises souhaitant emprunter des fonds», a indiqué le procureur de la BN, Nguyên Van Binh, lors d’une récente conférence de presse. Selon lui, un fonds de prêts destiné exclusivement à la construction de logements, à vendre ou à louer, sera aussi créé.
Nghia Dàn/CVN