Nguyên Hoàng Minh, directeur adjoint, responsable de la filiale de la Banque d’État du Vietnam à Hô Chi Minh-Ville. |
La Banque d’État s’est engagée à stabiliser le taux de change avec le dollar en limitant la hausse du cours en dessous de 3%. Quelles mesures avez-vous prises à cet effet ?
La gestion des valeurs en devises sera menée dans le sens d’une stabilisation du taux de change dollar/dông afin de dynamiser le marché des devises étrangères. Pour cela, la Banque d’État a défini cinq mesures principales. Primo : contrôler efficacement le taux de croissance du crédit en devises afin d’éviter une flambée des cours sur d’autres marchés monétaires. En particulier, la Banque d’État s’est engagée à assurer un volume suffisant de dollars pour répondre aux besoins d’importations de biens de première nécessité, ce qui permettra d’écarter toute fausse crise de devises. Actuellement, grâce à une gestion stricte, la filiale de Hô Chi Minh-Ville a pu diminuer le nombre d’emprunteurs de devises.
Secundo : contrôler rigoureusement l’évolution du marché libre des devises afin de le stabiliser le plus tôt possible. Tertio : contrôler le marché de l’or qui a connu de fortes fluctuations, l’année dernière, grâce à une application du nouvel arrêté sur la gestion du commerce de l’or dans l’ensemble du pays. Quarto : créer des moyens d’attirer l’investissement étranger et les devises envoyées par les Viet kiêu en vue de répondre à la demande des importateurs et d’augmenter la réserve nationale de devises. Quinto : communiquer auprès des entreprises afin qu’elles puissent respecter la réglementation en matière de devises (affichage des cours, taux de change et règlements).
La Banque d’État a pris pour base l’objectif national d’une croissance annuelle du crédit de 15% à 17% pour 2012. |
Quels sont les besoins en devises de Hô Chi Minh-Ville, notamment pour importer des biens de première nécessité ?
Le segment de l’import de biens de première nécessité tels que carburants, engrais, insecticides, médicaments... représente une part importante de la demande globale de devises de la ville. Une fois ce segment mieux géré, nous serons capables de diminuer de 30% cette dernière. Depuis quelques années, faute de moyen de gestion effectif notamment dans les banques, de nombreuses entreprises d’import ont dû recourir excessivement aux prêts bancaires en devises, d’où une croissance considérable de cette catégorie de crédit. Il sera remédié à cette situation dès cette année.
La Banque d’État n’a pas encore fixé de taux limite de croissance des crédits en devises. Que compte-t-elle donc faire pour limiter celle-ci, notamment en début d’année où les besoins d’importer sont importants ?
Il n’y a pas encore d’indice précis sur ce point, car pour le moment, la Banque d’État suit de près la situation de la mobilisation et du crédit en devises par les banques, et suit par ailleurs l’évolution du taux de sur le marché. Sur cette base et le moment venu, elle communiquera ses directives aux organismes de crédits. Par ailleurs, la Banque d’État a pour base l’objectif national d’une croissance annuelle du crédit de 15% à 17% pour 2012. En 2011, la croissance du segment du crédit en devises à Hô Chi Minh-Ville a atteint 16%, un chiffre assez élevé que la ville s’efforce de diminuer cette année.
Chaque banque aura-t-elle ou non son propre taux de croissance du crédit en devises ?
Il n’y a jusqu’aujourd’hui qu’un taux commun. Toutefois, à partir de cette année, la Banque d’État fixera des taux différents, chaque banque ayant le sien. Pour le moment, la Banque d’État s’attache à classer les banques avant de déterminer les taux précis qu’elles devront respecter. Des taux qui pourront varier d’entre 10% et 20%, ce qui d’ailleurs est raisonnable et conforme en outre aux objectifs de développement économique du pays de 2012.
Nghia Dàn/CVN