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Les habitants du Nord accueillent le 25 septembre 1954 les fonctionnaires, soldats et habitants du Sud au quai de Sâm Son, dans la province de Thanh Hoa (Centre), conformément aux Accords de Genève. |
Photo : Archives/VNA/CVN |
L’Accord de Genève sur la cessation des hostilités au Vietnam, signé le 21 juillet 1954, a contribué de manière significative à la réussite de la guerre de résistance du peuple vietnamien contre les colonialistes français.
"Nous nous souviendrons à jamais de la pure solidarité et du soutien des forces révolutionnaires et des peuples du Laos et du Cambodge, ainsi que des pays socialistes et des habitants épris de paix du monde entier, envers le Vietnam au cours de sa lutte pour la libération nationale et la réunification", a souligné Bùi Thanh Son.
Avec la signature des Accords de Genève en 1954, le Vietnam a montré au monde que le pays n'avait pas seulement obtenu le soutien international par les voies diplomatiques officielles, mais qu'il avait également obtenu l'aide et les encouragements du grand public de nombreux pays.
Le Président Hô Chi Minh et d’autres dirigeants vietnamiens ont su manœuvrer avec élégance la "diplomatie populaire", contribuant remarquablement à la victoire de la République démocratique du Vietnam à la Conférence de Genève.
C’est le soutien du peuple français au Parti, au gouvernement et au peuple vietnamiens qui est devenu à cette époque un facteur crucial dans les négociations, a souligné le Professeur australien Carl Thayer.
"En 1953, alors que j'avais huit ans et que je vivais en France, il y a eu des manifestations publiques contre la guerre d'Indochine. Ils ont appelé la guerre d’Indochine la sale guerre", se souvient le professeur Carl Thayer, un politologue surtout connu pour ses études approfondies sur le Vietnam.
Retrait français d'Indochine
Selon le Professeur, le gouvernement français, alors face à une population de plus en plus désenchantée par la "sale guerre", était à bout de nerfs électoraux.
Il cite un sondage d'opinion réalisé le 21 novembre 1953 montrant que près de 67% des personnes interrogées étaient favorables soit à des négociations, soit à un retrait français d'Indochine.
Au cours de son voyage à la recherche des moyens de salut national, le Président Hô Chi Minh, l'un des fondateurs du Parti communiste français, était bien conscient de l'importance du soutien international aux efforts de libération nationale, a noté Carl Thayer. "Le défunt dirigeant vietnamien a écrit de nombreux articles publiés dans les journaux français, appelant les Français à soutenir la juste lutte du Vietnam ".
La délégation féminine suisse rencontre la délégation vietnamienne au siège des Nations unies à Genève en 1954, exprimant son amitié et sa solidarité avec le Vietnam dans sa lutte pour la paix. |
Photo : Archives/VNA/CVN |
Pierre Asselin, Professeur d'histoire à l'Université d'État de San Diego, aux États-Unis, partage le même point de vue sur l'importance de la diplomatie dans les mouvements de libération nationale. "Avant et pendant la Conférence de Genève, le Président Hô Chi Minh et son gouvernement ont mené une lutte diplomatique plutôt réussie pour gagner le soutien de leurs amis étrangers. Je pense que cela a joué un rôle important en obligeant la France à négocier la fin de la guerre".
De nombreuses organisations socio-politiques telles que l'Union des femmes du Vietnam et la Confédération générale du travail du Vietnam envoyaient régulièrement leurs représentants à des conférences et forums internationaux où elles appelaient au soutien international à la lutte pour l'indépendance du Vietnam et envoyaient en même temps un message clair que le peuple vietnamien se battront jusqu'à leur dernier souffle pour protéger l'indépendance et la liberté de leur pays, tout comme les Français l'ont fait contre les fascistes allemands.
Les organisations sociopolitiques françaises, notamment celles des femmes, des jeunes et des syndicats, ont manifesté leur soutien sous différentes formes, notamment en collectant des signatures pour exiger la paix au Vietnam, en convoquant des réunions et en organisant des manifestations dans toute la France, en particulier dans les grandes villes. Les ouvriers de nombreuses colonies françaises en Afrique comme l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et Madagascar ont également ouvertement manifesté leur soutien sous diverses formes.
Assistance précieuse des pays voisins
Les travailleurs des ports d'Afrique du Nord ont lancé des grèves pour protester contre le transfert d'armes vers ce pays d'Asie du Sud-Est. En Thaïlande, en Inde, en Indonésie, au Myanmar et dans certains pays capitalistes comme l’Allemagne de l’Ouest, l’Autriche et l’Australie, les mouvements de soutien au Vietnam se sont rapidement répandus.
Certaines organisations internationales comme la Fédération syndicale mondiale et le Conseil mondial de la paix ont publié des résolutions condamnant fermement l'invasion française et exigeant la fin immédiate de la guerre et le rétablissement de la paix en Indochine.
Le Vietnam a également reçu un soutien et une assistance précieux des pays voisins du Laos et du Cambodge tout au long de ses guerres de résistance contre les forces d’invasion.
L'ambassadrice du Cambodge au Vietnam, Chea Kimtha. |
Photo : VNA/CVN |
Dans son discours lors d'une récente réunion tenue par le ministère vietnamien des Affaires étrangères à Hanoï, l'ambassadrice du Cambodge au Vietnam, Chea Kimtha, a déclaré que la Conférence de Genève était "un témoignage de l'importance de l'implication de toutes les parties prenantes dans la résolution des problèmes internationaux".
"La signature de l'Accord de Genève a aidé tous les pays concernés à rester à l'écart d'une éventuelle confrontation militaire, étant donné que l'idéologie de la guerre froide était très répandue à l'époque", aurait-elle déclaré.
L'ambassadrice lao Khamphao Ernthavanh a également souligné l'importance de l'Accord de Genève comme "constituant une étape majeure vers le rétablissement de la paix en Indochine".
L'ambassadrice lao au Vietnam, Khamphao Ernthavanh. |
Photo : VNA/CVN |
Elle a déclaré que les leçons des négociations de la Conférence de Genève et de la victoire du Vietnam à Diên Biên Phu sont devenues un flambeau menant à la libération complète des trois pays d'Indochine en 1975.
Comme l'a reconnu le ministre des Affaires étrangères Bùi Thanh Son, l'Accord de Genève n'était pas seulement une victoire du Vietnam mais un accord d'une importance historique, représentant une victoire diplomatique pour trois pays indochinois et une victoire commune pour tous les peuples opprimés du monde.
VNA/CVN