Manifestation des sadristes contre "l'occupation" américaine en Irak

Des milliers de partisans du chef radical chiite Moqtada Sadr ont défilé le 26 mai à Bagdad pour exiger la fin de "l'occupation" de l'Irak, au moment où les dirigeants irakiens envisagent une possible extension du mandat des forces américaines qui expire à la fin de l'année.

Cette démonstration de force intervient deux semaines après que le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, eut prôné un dialogue national pour trancher cette question, alors que le chef du Pentagone, Robert Gates, s'est prononcé mardi pour le maintien d'une présence américaine après le 31 décembre 2011.

Portant des t-shirts et des casquettes aux couleurs irakiennes, des militants sadristes ont défilé au pas sur une longue avenue du quartier déshérité de Sadr City (Nord-Est). "Nous n'accepterons pas qu'un seul soldat américain reste ici", a déclaré Adnane al-Moussaoui, un manifestant. "L'occupation ne nous a servi à rien".

Selon un journaliste de l'AFP, des milliers de manifestants défilaient dans les rues, mais un responsable du bureau de Moqtada Sadr à Najaf, au sud de Bagdad, a estimé leur nombre à 100.000. Ce responsable a affirmé que Moqtada Sadr s'était rendu en personne à Sadr City dans un convoi de véhicules dans l'intention d'y prononcer un discours, mais qu'il n'avait pas pu sortir de sa voiture en raison de la foule.

"Non à l'occupation", criaient des manifestants lors de ce rassemblement organisé pour l'anniversaire de Fatima, fille du Prophète Mahomet et épouse d'Ali, une des figures les plus révérées par les chiites.

Huit ans après l'invasion, l'armée américaine compte encore 45.000 hommes en Irak, qui se consacrent essentiellement à la formation de la police et de l'armée irakiennes et devront être partis à la fin de l'année, en vertu de l'accord bilatéral conclu fin 2008.

Or l'armée irakienne est loin d'être prête à remplir toutes ses missions conventionnelles et le pays demeure le théâtre de violences meurtrières.

Dans ce contexte, M. Maliki a prôné le 11 mai la tenue d'une réunion de l'ensemble des courants pour trancher la question -politiquement très sensible- d'une éventuelle demande de prolongation de la présence américaine.

"Du point de vue de l'avenir de l'Irak mais aussi du point de vue de notre rôle dans la région, j'espère qu'ils vont trouver un moyen de nous demander (de rester)", a dit M. Gates, tout en reconnaissant que cela constituait un "défi" pour les dirigeants irakiens du fait de l'impopularité des troupes américaines.

Moqtada Sadr a d'ores et déjà menacé de réactiver sa milice si les Américains ne partaient pas à la date convenue.

AFP/VNA/CVN

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